Drôles de déménageurs - 1 de 2 PDF Imprimer Envoyer

 

Saison 6, Episode 11

Première partie

Écrit par Nancy Merckle et Kathy Brown

Version française de

Episode 11 : Movers and Shakers

Traduction Naedos

INTRO

Hypérion Avenue, Juillet 1999

Lois Lane se réveilla lentement et loucha dans l'obscurité de sa chambre. Le manque de lumière lui indiqua qu'on était au beau milieu de la nuit et un rapide coup d'œil au réveil posé sur sa table de chevet lui en apporta la preuve -- quatre heures du matin. Lois se tourna sur le côté pour se pelotonner contre son mari; la chaleur de son corps l'aidait toujours à se rendormir. Malheureusement, ses bras ne rencontrèrent rien d'autre que la froideur de son oreiller.

Tout en soupirant légèrement, Lois se demanda vaguement où était Clark. Elle ne l'avait pas entendu se lever, alors elle supposait qu'un sauvetage avait requis son attention pendant qu'elle était profondément endormie. C'est donc avec surprise qu'elle entendit le faible bruissement de pas et le tintement ressemblant à un verre posé sur la table basse du salon au rez-de-chaussée. Avec curiosité, Lois se leva et attrapa sa robe de chambre. Elle se dirigea sur la pointe des pieds jusqu'au haut de l'escalier pour regarder par-delà le palier et se détendit quand elle aperçut Clark assis sur le divan.

Clark leva les yeux tandis qu'elle descendait les marches. "Bonjour," dit-il doucement alors qu'elle arrivait dans le salon. "Je ne voulais pas te réveiller."

Lois lui sourit, les yeux embués de sommeil. "Est-ce que tout va bien ?"

Clark acquiesça et lui montra l'assiette vide et le verre de lait à moitié rempli qui étaient posés sur la table basse face à lui. "Oui, ça va. Je viens juste de rentrer de…" Il fit un vague signe de la main droite indiquant qu'il avait volé. "Et j'ai pensé manger un morceau avant d'aller me coucher."

C'est à ce moment que Lois remarqua que Clark était en train de feuilleter un des albums souvenirs qu'il aimait conserver. Elle s'assit à côté de lui en fronçant les sourcils. "Qu'est-ce que tu regardes ?"

Clark retourna l'album afin qu'elle puisse le voir. C'était l'un des albums les plus récents qui contenait des photos datant d'environ deux ans. Il ouvrit une page en particulier et la lui montra -- il s'agissait d'une photo du Daily Planet, les montrant tous les deux avec "Superman", tout de suite après que Tempus ait essayé de dévoiler l'identité secrète de Clark. Heureusement, le Clark de l'univers parallèle s'était trouvé là pour jouer le rôle de Superman pendant la conférence de presse et la déclaration de Tempus n'avait fait l'objet que de rires et de moqueries de la part de la foule de journalistes, de la police et des curieux.

Lois éclata de rire. "Je me rappelle ton expression quand nous avancions vers la conférence de presse. Tu étais rempli d'allégresse à l'idée de prouver que Tempus avait tort."

Clark ricana. "L'expression de Tempus valait également son pesant d'or. Il était fou de colère que nous ayons été plus malins que lui et que nous le fassions passer pour un dingue. Imagine, dire à tout Métropolis que Superman et Clark étaient une seule et même personne alors que ce jour-là l'un de nous était d'un univers parallèle !"

"Et, pourquoi as-tu sorti cet album ?"

Clark haussa les épaules tout en avalant une gorgée de lait. "Je ne sais pas; j'ai fait un sauvetage ce soir à Met Bell, le même bâtiment que Tempus avait utilisé pour faire passer ses messages subliminaux par le biais des lignes téléphoniques. Je crois que ça m'a fait réfléchir."

"A quoi ?"

"Oh, je ne sais pas… à l'univers parallèle et… à lui."

Lois posa sa tête sur l'épaule de Clark. "L'autre Clark ?" demanda-t-elle doucement.

Clark la serra contre lui. "Oui. Je pense parfois à sa vie… je me demande comment ma vie pourrait être différente, comment je réagirais face à toutes les pertes qu'il a subies."

Lois resta un instant silencieuse avant de répondre. "Je pense qu'il est enfin heureux… Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai ce sentiment depuis quelques temps. J'ai dans l'idée qu'il va bien, que les choses se passent bien pour lui."

"Il y a deux ans, M. Wells nous a fait comprendre qu'il essayerait d'aider ce Clark à trouver sa Lois." Clark caressa légèrement sa femme de manière taquine. "Espérons qu'ils n'aient pas eu autant de mal que nous à être ensemble." Au gloussement de Lois, Clark ajouta, "Mais je crois que tu as raison -- je ressens la même chose, qu'ils sont ensemble et heureux."

Lois dressa un sourcil en le regardant . "Alors, pourquoi sommes-nous ici, assis à évoquer des souvenirs à quatre heures du matin ?"

Clark sourit. "Tu marques un point. Allez, viens, retournons là-haut. Il ne reste plus que trois heures avant que notre petite Laura, qui est réglée comme une horloge, nous réveille." Il posa l'album sur la table devant lui, avala d'un trait le reste de son lait, se leva et aida Lois à se redresser. Il la prit par la main et la conduisit vers l'escalier. "Je suis désolé de t'avoir réveillée."

"Ce n'est pas grave," répondit Lois, en lui caressant doucement la main. "J'aime assez ces petits interludes une fois de temps en temps. Nos vies sont tellement agitées en ce moment, que nous devons voler quelques moments d'intimité quand l'occasion se présente. Dommage que nous ne puissions pas ralentir la terre une fois de temps en temps."

Clark lui mordilla l'oreille tandis qu'ils commençaient à monter les marches. "Mmm." répondit-il dans un murmure. "Peut-être pouvons-nous faire en sorte que la terre bouge."

Lois rit doucement alors qu'il la prenait dans ses bras et l'emmenait en flottant jusqu'à leur chambre. "Tu es incorrigible," le taquina-t-elle. "Si le Clark de l'univers parallèle est aussi persuasif que toi, sa Lois n'a aucune chance de lui résister !"

L'univers parallèle, Juillet 1999

Lois Lane et Clark Kent marchaient main dans la main dans les rues de la ville silencieuse, s'arrêtant de temps en temps pour regarder les vitrines illuminées des magasins, depuis longtemps fermés pour la nuit. Il était agréable de se balader et d'être complètement seuls. Quand ils sortaient habituellement, ils devaient faire face aux regards et murmures omniprésents de leurs concitoyens de Métropolis. Après tout, Superman était une célébrité dans cette ville et, bien que la plupart des gens étaient assez bien élevés pour le laisser tranquille quand il était habillé de "façon normale", beaucoup ne pouvaient encore s'empêcher de lui demander son autographe ou voulaient simplement le remercier de ce qu'il avait fait pour nettoyer la ville de tous les crimes. Et ce n'était pas dans la nature de Clark d'être autrement qu'amical et poli quand des inconnus voulaient lui parler.

Néanmoins, tout était calme à présent. C'était l'un (et le seul !) avantage de faire du lèche-vitrines à quatre heures du matin, se disait Lois en serrant affectueusement la main de son amoureux. Ce n'était pas qu'ils aimaient tous les deux être noctambules, mais Clark avait été particulièrement occupé ces dernières semaines et Lois devait voler n'importe quel moment précieux qu'elle pouvait pour être avec son amoureux -- même si cela signifiait être réveillée quelques fois au milieu de la nuit, la voix sexy à l'autre bout du fil l'amadouant pour aller faire une promenade car "c'était une nuit trop belle pour dormir". Heureusement, Vince Nelson, le rédacteur en chef du Daily Planet, était compréhensif -- non seulement en ce qui concernait l'emploi du temps plus que bizarre de Clark (Superman fixant lui même ses horaires, aucune question n'était posée), mais également en ce qui concernait les disponibilités de Lois.

Il y avait maintenant seize mois que Lois Lane était 'retournée parmi les vivants' ou, plus justement, s'était échappée, d'une manière quelconque, d'une cellule que Tempus, le criminel interdimensionnel, avait créée pour elle. Elle n'avait aucun souvenir des cinq années qu'elle avait manquées -- le peu d'informations qu'elle avait pu récolter laissait à penser qu'elle avait été retenue dans une sorte d'animation suspendue pendant cette période. Mais elle n'avait jamais réussi à déterminer qu'elle en avait été le but. La seule théorie était que Tempus avait imaginé sa disparition dans le seul but de tourmenter Clark Kent, un homme qu'elle n'avait même jamais rencontré. C'est seulement après son retour -- dans des circonstances presque aussi mystérieuses que celles de sa disparition -- qu'elle avait rencontré Clark, l'homme qui allait devenir son meilleur ami, son partenaire et son amant.

Quelqu'un d'autre aurait pu éprouver du ressentiment envers cet homme qui, bien que ce ne soit pas sa faute, avait incité sa capture. Mais Lois Lane ne pouvait éprouver de ressentiment envers Clark Kent pas plus qu'elle ne pouvait en avoir envers son doigt pour s'être coupé avec du papier. Il faisait partie d'elle -- une partie essentielle qu'elle n'avait jamais eu conscience de manquer jusqu'à ce qu'ils se rencontrent en ce jour glorieux de printemps, il y avait un peu plus d'un an.

Plus tard, Clark lui avait raconté une histoire incroyable, une histoire au sujet d'un autre univers, avec un autre Métropolis où les choses étaient semblables, quoique quelque peu différentes de leur propre monde. Dans ce monde-là, il y avait une autre Lois Lane et un autre Clark Kent, et son Clark les avait rencontrés. Ces autres Lois et Clark étaient également éperdument amoureux -- en fait, ils étaient mariés depuis des années.

Lois avait été un peu intimidée par cette histoire -- il apparaissait que Clark l'avait cherchée, elle, "sa Lois", depuis qu'il avait rencontré l'autre. Il agissait comme s'il la connaissait déjà. Lois avait été attentive à ne pas précipiter les choses dès le départ, voulant être certaine que Clark la voyait comme une personne distincte, peu importe qu'il y ait un univers parallèle ou non. Mais elle n'eut pas à s'inquiéter très longtemps. Elle fut immédiatement attirée vers Clark, attirée par une connexion incroyable qu'elle ne comprenait pas forcément mais à laquelle elle ne voulait pas non plus résister. Ils étaient devenus aussitôt partenaires dans le travail, amis presque tout de suite et étaient tombés amoureux en quelques semaines.

Depuis, les seize derniers mois s'étaient passés dans un tourbillon. Sachant qu'elle ne pourrait jamais récupérer les années manquantes de sa vie, Lois s'était efforcée de regarder vers l'avenir plutôt que vers le passé. Ce n'était pas toujours facile -- elle avait versé beaucoup de larmes de colère et de frustration pendant cette année, beaucoup d'entre elles versées sur l'épaule de Clark. Mais le soutien inconditionnel de ses amis et de sa famille, ajouté à sa propre volonté et à son refus de laisser Tempus 'parvenir' à la détruire, la soutenaient dans les moments difficiles. Et maintenant, elle était incroyablement plus heureuse qu'elle ne l'avait jamais été dans sa vie.

Lois marqua un temps d'arrêt quand Clark les fit stopper devant la bijouterie Mazik. Se tenant derrière elle, il l'entoura de ses bras puissants dans une étreinte affectueuse. Lois poussa un soupir de contentement et Clark sourit. "Heureuse ?" lui murmura-t-il à l'oreille.

"Très." répondit sincèrement Lois.

"Fatiguée ?" la taquina-t-il.

"Beaucoup, beaucoup !" dit-elle en riant. "Mais, sachant que je peux compter sur les doigts d'une main les heures que nous avons passées ensemble ces dernières semaines, je ne peux pas refuser une promenade. Heureusement, j'ai travaillé tard hier soir pour finir mon article, donc Vincent ne m'attendra pas avant la fin de la matinée. Il faudra simplement que je fasse un petit somme quand je rentrerai à la maison."

L'expression de Clark se fit plus sérieuse mais le ton de sa voix était encore léger. "Tu pourrais toujours venir habiter avec moi…" Il lui mordilla l'oreille. "Comme ça, je n'aurais pas à t'appeler quand j'ai du temps de libre. Et nous n'aurions pas à voler quelques instants d'intimité au beau milieu de la nuit." Il déposa un baiser dans son cou.

Lois pencha la tête, faisant semblant de vouloir éviter le frôlement de ses lèvres. "Ah ! Ainsi, nous aurions nos moments d'intimité dans la chambre." plaisanta-t-elle. "Au moins, de cette manière, je t'oblige à me sortir."

Clark gémit. "Oh, quelle cruauté… la demoiselle doute de la pureté de mon amour! Elle me prend pour un valet dans une armure rouillée."

Lois se retourna dans ses bras et le regarda dans les yeux. "La demoiselle te voit pour ce que tu es," murmura-t-elle, en passant délicatement une main dans ses cheveux. "Son chevalier dans une armure brillante… pour toujours et à jamais."

Leurs lèvres se touchèrent délicatement et ils s'embrassèrent sous la lumière diffuse des lampadaires de la rue. Clark soupira de contentement quand leur baiser prit fin. Mais, après un instant, il détourna son regard et s'éclaircit la voix. "Regarde où nous sommes." dit-il, en faisant un signe de tête en direction de la vitrine du magasin.

Lois se retourna. "De nouveau chez Mazik," répondit-elle. "Pour la troisième fois comme depuis plusieurs mois d'ailleurs. Je pense que nous tombons dans la routine et que nous avons besoin de trouver de nouveaux magasins pour faire du lèche-vitrines."

"Pas du tout," se défendit Clark avec un sourire. "Je trouve qu'ils ont le meilleur choix de la ville. En fait, je pensais leur rendre visite un jour prochain aux heures d'ouverture."

Lois le regarda, ses yeux brillant d'un intérêt retrouvé. "Euh, mon anniversaire n'est que dans trois mois, mais si tu voulais vraiment m'offrir ce collier avant, je ne m'en plaindrais pas." Lois rayonnait de joie. Elle avait littéralement bavé d'envie devant un certain collier de diamants et saphirs les deux dernières fois qu'ils avaient regardé la vitrine et elle n'allait pas laisser passer l'occasion de le lui faire savoir.

Clark lui sourit, ses yeux reflétant une immense tendresse. "En fait… je pensais à quelque chose d'un peu plus petit." dit-il doucement.

"Oh, le bracelet aussi est joli … peut-être que l'année prochaine on pourra avoir--"

"Je ne parlais pas non plus du bracelet." l'interrompit Clark.

Devant son regard interrogateur, il prit une profonde inspiration et commença à parler doucement. "Lois, j'ai passé toute ma vie à ne pas savoir qui j'étais et à ne pas pouvoir me confier. Je passais mon temps à me cacher. Mais tout a changé au moment où je t'ai rencontrée. Pour la première fois de ma vie, je peux être moi-même et être fier de qui je suis -- *de tout* ce que je suis. Tu m'encourages, tu m'aides, tu m'aimes… tu *m'équilibres*. Je sais exactement qui je suis quand je suis avec toi." S'interrompant quelques secondes, Clark prit les mains de Lois dans les siennes et mit un genou à terre au beau milieu du trottoir. "Lois, ce que j'essaie de te dire c'est que je t'aime plus que ce qu'il m'était possible d'imaginer aimer quelqu'un. Tu es tout pour moi et je veux passer le reste de ma vie avec toi. Veux-tu m'épouser ?"

Lois prit une profonde inspiration, incroyablement émue par sa déclaration et consciente de l'émotion de sa voix. Elle et Clark avaient plusieurs fois parlé de mariage de manière générale ces derniers mois, mais elle avait toujours hésité quand il avait été question d'être plus précis. Bien qu'elle aimait Clark de tout son cœur, elle avait eu peur de s'engager si peu de temps après son retour.

Elle avait tant de choses à régler au niveau émotionnel, et la dernière chose que méritait Clark était de douter qu'elle ait pu se tourner vers lui simplement parce que son état d'esprit était fragile. Elle avait eu aussi des inquiétudes au sujet de la célébrité de Clark et la façon dont elle affecterait leur vie au quotidien. Lois se demandait comment être la "petite amie de Superman" allait s'accorder avec sa carrière. Et elle savait que Clark avait eu aussi à lutter contre ses propres craintes que son statut puisse affecter la sécurité de Lois.

Mais après chaque combat, ils étaient sortis encore plus forts et plus proches qu'avant. Les doutes s'apaisaient, et les craintes devenaient moins impressionnantes. Ensemble, ils ne formaient qu'un… tous deux s'en rendaient compte et s'en réjouissaient. Ils étaient tout simplement *faits l'un pour l'autre* et, à cet instant, Lois savait qu'il n'y avait qu'une seule réponse. "Clark," répondit-elle, en libérant ses mains des siennes et en les posant sur son visage, "J'adorerais me marier avec toi."

"Lois--" commença-t-il alors qu'il n'arrivait pas à croire à sa chance.

"Chut," murmura-t-elle avec un petit rire espiègle, en l'aidant à se relever. "Tais-toi et embrasse-moi, Superman."

"Oui, Madame !"

Ils tombèrent dans les bras l'un de l'autre et s'étreignirent tandis que leurs lèvres se joignaient. Quelques légers murmures de plaisir s'échappèrent de leur baiser, exprimant leur bonheur et leur émotion à ce nouveau pas franchi dans leur relation. Tandis qu'ils continuaient de s'embrasser, ni l'un ni l'autre ne remarquèrent le léger tremblement qui animait les bijoux dans la vitrine, pas même lorsque le collier que Lois admirait tant tomba de son présentoir.

Un long moment après, ils se séparèrent, la respiration saccadée, mais toujours souriants. "Wow," dit Lois, le souffle coupé. "C'était un sacré baiser. J'ai eu l'impression que la terre bougeait."

Clark la prit dans ses bras avec un sourire joyeux. "Moi aussi. Ce qui prouve que nous devrions continuer à fêter cela dans un endroit moins public."

"Pourquoi, M. Kent ?" protesta Lois d'un air taquin, en lui mordillant l'oreille. "Et ma bague alors ?"

"Nous reviendrons ce week-end et tu pourras choisir ce que tu veux."

Les yeux de Lois s'illuminèrent. "Vraiment ? Ce que je veux ?"

Clark se mit à rire et s'éleva doucement dans le ciel. "Euh. Pourquoi pas-- oh, qu'est-ce que ça peut faire. Oui, tout ce que tu veux, ma jolie future épouse !" Sa voix se fit plus grave et plus sexy tandis qu'il serra Lois encore plus fort contre lui. "Maintenant, en ce qui concerne la terre qui tremble…"

Et pendant qu'ils volaient en direction de l'appartement de Clark, le sol trembla à nouveau légèrement et le panneau publicitaire de la bijouterie Mazik oscilla doucement.

Générique

ACTE 1

Le soleil resplendissant de cette nouvelle journée fit marquer à Lois un moment d'arrêt alors qu'elle franchissait l'entrée de l'immeuble du Daily Planet. Elle espérait que la nouvelle affaire du jour lui permettrait de passer un peu de temps à l'extérieur pour profiter de cette belle journée d'été… elle était trop heureuse et distraite par la demande en mariage que Clark lui avait faite la veille au soir pour rester confinée toute la journée. Elle et Clark s'étaient mis d'accord pour ne rien dire à qui que ce soit au bureau avant la semaine suivante, après qu'ils aient choisi la bague de Lois chez Mazik et aient fixé une date. Néanmoins, elle savait qu'elle finirait probablement par téléphoner à sa mère et à sa sœur en fin de semaine. Le secret était trop merveilleux pour le cacher à tout le monde !

Clark et elle avaient passé ensemble les premières heures de la matinée à fêter ce changement dans leur relation. Seul un grave accident sur une autoroute aux abords de Métropolis les avait empêchés de prendre chacun un jour de congé complet. Lois avait fait un petit somme chez Clark pendant un moment, mais au bout d'une heure, il n'était pas revenu et elle avait décidé qu'elle ferait mieux de rentrer chez elle et de se préparer à aller travailler.

Et maintenant elle était là, fatiguée mais heureuse en espérant que, quel que soit l'article que son rédacteur lui donnerait, il ne lui demanderait pas trop d'attention afin de pouvoir rêvasser de temps en temps aux préparatifs de mariage.

Quand Lois sortit de l'ascenseur, elle fut surprise de voir Clark assis à son bureau. Pendant les deux premières années où il était devenu Superman, il avait commencé à travailler chez lui de plus en plus souvent en envoyant ses articles à Vincent par messages électroniques au beau milieu de la nuit. Mais tout avait changé depuis que Lois était revenue au Planet. Clark passait encore de nombreuses heures de la journée à être Superman, méritant les honoraires que la ville lui versait en exerçant des patrouilles fréquentes. Mais, maintenant, il avait une bonne raison d'écrire ses articles dans la salle de rédaction plutôt que de les rédiger chez lui -- une raison qui s'appelait Lois Lane.

Lois sourit à son amoureux -- *fiancé*, se souvint-elle avec enthousiasme -- en passant à côté de son bureau. "L'autoroute est complètement dégagée ?" demanda-t-elle d'un ton léger.

Clark s'adossa à sa chaise et sourit. "Oui; je viens juste d'écrire l'article pour Vince. J'ai dû emmener quelques personnes à l'hôpital mais les médecins pensent qu'elles vont s'en sortir."

Lois hocha la tête. "Que faisait le monde avant Superman ?" demanda-t-elle en souriant.

Clark se pencha en avant. "Que faisait Superman avant Lois Lane ?" répondit-il chaleureusement.

Lois sentit son cœur battre un peu plus vite en regardant son partenaire dans les yeux. Oui, c'était trop distrayant d'être là. Eum, peut-être que s'ils partaient maintenant…

A ce moment, la voix de Vince Nelson leur parvint de la porte ouverte de son bureau. "Lois ? Clark ? Vous pouvez venir ici, s'il vous plaît ?"

Lois soupira. Eh bien, les préparatifs de mariage allaient devoir attendre.

Vince Nelson sourit quand ses deux journalistes vedettes s'assirent sur le canapé face à son bureau. Il avait travaillé pour différents journaux du monde entier avant de venir au Daily Planet, mais il n'avait jamais rencontré autant de talent que chez Lois Lane et Clark Kent. Après avoir été en dehors du circuit pendant cinq ans, Lois était revenue rapidement au sommet de son art en tant que journaliste d'investigation. Ses instincts outrepassaient le manque d'anonymat qu'elle avait en étant la 'petite amie de Superman.' Et Clark… eh bien, il avait toujours écrit de bons articles, mais depuis qu'il faisait équipe avec Lois, il était devenu également un remarquable enquêteur. C'était comme s'il avait enfin découvert 'l'amour de la traque' dont Vince avait cru Clark dépourvu. Ensemble, ils formaient une équipe que rien ne pouvait arrêter.

"J'ai quelque chose sur quoi j'aimerais que vous travailliez tous les deux," dit Vince en s'enfonçant dans son fauteuil. "Plusieurs de mes informateurs m'ont dit que des rumeurs circulent qu'une nouvelle famille du crime a l'intention de s'installer à Métropolis."

"Pas une famille du crime très intelligente apparemment sachant que Superman habite Métropolis, 'l'extraordinaire combattant du crime'." remarqua Lois.

"Merci pour le vote de confiance, Lois, mais Superman n'est qu'une dissuasion. Le crime existe toujours dans cette ville." ajouta Clark.

"C'est malheureusement vrai, Clark." admit Vince. "Mais si mes sources sont exactes et que nous pouvons obtenir la confirmation d'un nouveau syndicat, le Planet peut obtenir une exclusivité sur leur départ de Métropolis."

"Ça me convient; qu'est-ce que vous avez ?" Néanmoins, avant que Vince ne puisse répondre, Clark tendit l'oreille et se leva. "Désolé, le devoir m'appelle. Une sirène d'alarme." Il sourit à Lois pour s'excuser, lui tendit son bloc-notes et s'en alla rapidement en fermant la porte derrière lui.

Lois fit à peine attention, trop habituée à ses disparitions. "Essayons de recommencer… qu'est-ce que vous avez ?"

Vince acquiesça et sortit quelque chose ressemblant à un imprimé informatique. "Ce que j'ai est pour le moins sommaire… mais Lex Luthor m'a contacté l'autre jour et nous a donné une piste."

Lois leva un sourcil. "Lex Luthor ?" répéta-t-elle. "Vous êtes certain que ce n'est pas lui qui dirige la famille du crime ?"

Vince fronça les sourcils. "Bon, Lois, on a déjà parlé de ça. Vous n'avez aucune preuve que M. Luthor n'est pas ce qu'il semble être. Il a accompli de merveilleuses choses pour cette ville depuis qu'il a remplacé Nigel St John. Et la LexCorp a fait des dons très généreux pour beaucoup de bonnes causes."

Lois l'interrompit d'un geste de la main."Oui, oui… mais mon instinct me dit autre chose et Clark pense également la même chose." Avant que Vince ne puisse répliquer, elle se résigna. "D'accord, qu'est-ce que Luthor vous a donné ?"

"L'adresse d'un site Internet… il a dit qu'il était tombé dessus en s'occupant d'autres affaires et il a pensé que ça nous intéresserait. Je n'ai rien compris mais Lex dit que c'est plus compliqué que ça en a l'air, Dieu seul sait ce qu'il a voulu dire par là."

Lois prit le morceau de papier. "Vous n'avez rien d'autre de plus concret ?"

Le rédacteur hocha la tête. "Plusieurs sources m'ont parlé de ces rumeurs mais c'est la première piste que nous ayons réellement. Votre travail est de découvrir de quoi il retourne."

Tous les deux discutèrent des différentes façons d'approcher cette histoire, en recherchant des articles similaires sur la lutte contre le crime menée tant par Superman que par la police. Lois défendit ses idées et consentit à en discuter avec Clark quand il reviendrait. Plusieurs minutes après, elle était de retour à son bureau et allumait son ordinateur. Si tout ce qu'elle avait à faire était d'aller sur un site Internet, elle ferait mieux de le faire le plus rapidement possible pour voir ce qu'elle pourrait trouver.

Superman arriva sur les lieux où résonnait l'alarme et trouva un camion de déménagement avec plusieurs employés qui déchargeaient. Surpris, il vit que ces déménageurs ne faisaient pas cas du bruit strident de la sirène tandis qu'ils portaient des objets de valeur *à l'intérieur* de la maison.

Un homme, apparemment le chef d'équipe, s'avança vers Superman dès que ce dernier atterrit. "La famille Church est en train d'emménager, Superman et, sans le faire exprès, nous avons déclenché l'alarme," expliqua-t-il. "Mme Church est à l'intérieur en train d'essayer de l'éteindre."

Superman entra dans la demeure et trouva une petite femme blonde, habillée d'un jeans et d'un vieux tee-shirt. C'était une belle femme malgré ses cheveux tirés et retenus par une queue de cheval à moitié défaite et ne portant aucun maquillage. A cet instant précis, elle se tenait dans l'entrée et se battait avec un boîtier de contrôle sur lequel elle tapait des codes d'accès. Son comportement montrait clairement que ce dispositif la rendait folle.

"Laissez-moi vous aider," dit Superman en appuyant sur le bouton. "Maintenant, attendez quelques secondes et tapez à nouveau votre code."

L'alarme s'arrêta et Mindy Church le gratifia d'un sourire. "Merci, Superman. J'ai bien peur que mon mari soit le pro de la mécanique dans la famille. Il m'a montré à deux reprises comment faire fonctionner l'alarme et je ne sais toujours pas le faire." Le ton de sa voix était direct et sincère. "Je sais contrôler des moniteurs cardiaques à l'hôpital où je travaille mais pour une raison que j'ignore, ces choses-là m'échappent."

"Pas de problème, Mme Church," lui répondit Clark avec un sourire. "Bienvenue à Métropolis."

"Il est rapide et efficace," rapporta Gene Newtrich à son patron. "Il est arrivé dans les deux minutes qui ont suivi l'activation de l'alarme."

"Il va falloir que nous apprenions à nous habituer à lui si nous voulons que Netgang prospère à Métropolis," répondit Bill Church, en passant la main dans ses rares cheveux gris. "Ce sera long comme ça a été le cas à Gotham, mais nous prospérerons."

"Oui, monsieur. J'espère que vous avez un plan."

"Bien sûr que j'ai un plan. J'ai toujours un plan."

Lois tenait le téléphone d'une main en gribouillant sur son bloc-notes de l'autre. Elle était fatiguée d'attendre et leva les yeux quand Clark entra dans la salle de rédaction, ravie de la distraction que lui offrait sa venue. Elle avait passé les vingt dernières minutes à essayer d'obtenir une interview avec le Chef de la Police.

Elle commença à poser des questions à son partenaire au sujet de l'alarme, mais reporta soudain son attention à la conversation téléphonique avant d'entendre sa réponse. "Oui, je suis toujours là… je peux venir ce matin à l'heure que vous voulez … euh… oui." Lois jeta un coup d'œil à sa montre. "C'est parfait. Merci."

Elle nota le rendez-vous dans son agenda en reposant le téléphone et en racontant à son partenaire les derniers événements. "Vince m'a donné les informations qu'il détenait de ses informateurs, mais il n'y a pas grand-chose. Juste un site sur Internet et quelques rumeurs, et je ne peux même pas te dire d'où provient cette adresse Internet. J'ai essayé de consulter ce site, mais malheureusement, notre connexion ne fonctionne pas. J'essayerai plus tard. Néanmoins, j'en ai profité pour prendre rendez-vous avec le Chef de la Police à onze heures ce matin."

Clark acquiesça et lui raconta ce qu'il avait fait de son côté. "L'alarme n'était rien de grave; elle a été déclenchée accidentellement par des déménageurs. Les nouveaux propriétaires ne savaient pas comment l'éteindre."

"Vince veut aussi que nous examinions le point de vue des forces de police et de Superman sur la lutte contre le crime. En attendant que la connexion à Internet fonctionne, j'ai pensé que nous pourrions nous occuper de l'avis de Superman sur le sujet." Lois se mit à rire en tournant une page de son bloc-notes et elle prit un crayon. "Prêt pour être interviewé ?"

Le rendez-vous de Lois avec le Chef de Police fut modérément productif. Il n'avait pu lui accorder qu'une demi-heure ce matin-là, mais Lois lui arracha autant d'informations que possible en si peu de temps. Cela ne représentait pas tout ce dont elle avait besoin, mais c'était déjà un début. Elle avait passé la demi-heure suivante dans un bureau vide du commissariat à ébaucher la façon d'aborder cette histoire pendant que les informations qu'elle avait obtenues étaient encore fraîchement ancrées dans sa mémoire et elle avait fait la liste de quelques statistiques sur lesquelles elle voulait que Jack fasse des recherches.

Elle avait pris un sandwich au passage à son retour au bureau et le mangeait en conduisant. Elle alluma la radio et se mit sur les ondes de la station diffusant les infos en continu et ils ne parlaient que de quelques embouteillages mais rien ne semblait requérir l'attention de Superman. Cela voulait dire qu'il serait probablement là-bas à son retour.

Elle mit en boule le papier de son sandwich et le remit dans le sac. Lois sourit en s'arrêtant à un feu rouge. Elle leva sa main gauche à hauteur de son visage en essayant d'imaginer à quoi elle ressemblerait avec une bague de fiançailles. Elle réalisa ce qui se passait et elle éclata presque de rire. Elle et Clark allaient se marier !

Bien entendu, il y avait encore tous les détails à régler… où, quand, combien de personnes. Grand ou intime… les proches seulement ou la presse incluse. Lois soupira. La presse, c'était une chose à laquelle elle n'avait pas pensé depuis quelque temps. Passé la première fascination sur ce qu'il lui était arrivé, les magazines à scandales les avaient laissés tranquilles. Mais des fiançailles et un mariage allaient certainement faire la une. La petite amie de Superman était une chose, mais la *femme* de Superman en était une autre.

Lois pensa au système d'alarme que Clark avait installé dans son appartement et qui était identique à celui qu'il avait chez lui. Cela sera-t-il tout le temps comme ça, se demanda-t-elle, avoir toujours besoin de trouver un endroit où s'échapper pour être en sécurité et hors d'atteinte du public ? Au début, ils ne pouvaient même pas sortir pour dîner sans avoir des flashs d'appareils photos devant leurs nez, mais au fil des mois, le public semblait s'être habitué à elle et l'attention s'évanouit de façon notable. Néanmoins… Lois préférait de loin être celle qui racontait les nouvelles plutôt que *d'être* la nouvelle, et un grand mariage serait probablement une nouvelle…

Le bruit d'un klaxon tira Lois de sa rêverie. "Oui, oui, oui," marmonna-t-elle, tout en appuyant le pied sur l'accélérateur. "Calme-toi; ça ne fait que deux secondes que c'est passé au vert." Elle soupira en franchissant l'entrée du parking souterrain du Daily Planet. Il y avait définitivement des choses dont elle et Clark avaient besoin de discuter.

Une demi-heure après exactement, Lois s'assit sur sa chaise, poussant un soupir de soulagement. Dès qu'elle était arrivée dans la salle de rédaction, elle avait attiré Clark dans la cage d'escalier et lui avait confié ses craintes au sujet du mariage qui pourrait tourner en une émeute de journalistes. A sa stupéfaction, au lieu d'être contrarié, Clark rayonnait en la regardant.

"Quoi ?" avait-elle demandé, embarrassée et incertaine qu'il ait bien compris. "Tu ne penses pas que ça va être un problème ?"

"Oh, je pense qu'il s'agit d'une chose à laquelle il faut effectivement penser," lui avait-il répondu de manière honnête. "Une chose à laquelle il faudra assurément réfléchir quand on préparera le mariage."

"Alors, pourquoi souris-tu comme ça ?"

"Parce que tu es belle, intelligente, brillante… et tu viens juste d'accepter d'être ma femme ! Lois, je ne peux m'empêcher de sourire depuis hier soir !"

Lois l'avait fixé quelques instants, surprise, puis s'était jetée dans ses bras. Ils avaient passé ainsi plusieurs minutes enchaînés l'un à l'autre par leur baiser et s'étaient arrêtés lorsque Clark avait entendu quelqu'un dans la cage d'escalier, à l'étage inférieur. Ils s'étaient séparés à contrecœur, déçus d'avoir été interrompus mais également stimulés par cet incident.

Maintenant, de retour à son bureau, Lois souriait en voyant les choses sous un angle différent. Oui, il y avait des problèmes à résoudre mais tant qu'ils étaient ensemble, ils pouvaient faire face à tout.

Lois fut avertie, par un message de Jack, que la connexion à Internet était enfin rétablie et elle se replongea dans son article avec une énergie nouvelle. Elle ouvrit son navigateur et tapa l'adresse du site que Vince lui avait donnée.

Ce qu'elle découvrit fut un site qui semblait innocent avec des logos de couleur jaune éclatant sur un fond bleu marine. Malheureusement, le texte qui détaillait le point de vue de l'auteur sur le penchant de la presse n'était pas seulement confus pour Lois mais également difficile à lire.

"Regarde ce site, Clark." Elle appela son partenaire. "L'horrible juxtaposition des couleurs et du texte rendent la lecture difficile." Lois loucha devant l'écran tout en essayant de lire le texte qui était en noir sur un fond bleu marine.

"Parfois, il y a un moyen plus facile… Cherche l'icône 'affichage' et regarde la source."

"Je ne pourrai jamais lire ce truc-là. Ça marche mieux en louchant."

Clark se tint debout derrière elle. "Laisse-moi voir ce que je peux faire." Il fit un scan rapide du site et, à la grande surprise de Lois, il n'utilisa pas ses supers pouvoirs mais fit simplement une sauvegarde de la page sur son disque. Il fit quelques modifications rapides pour transformer la couleur du texte en blanc et réactualisa la page dans son navigateur.

"C'est mieux ?"

"Nettement ! Il faudra que tu m'apprennes cette petite astuce un de ces jours." dit-elle en souriant. "Mais je n'arrive toujours pas à comprendre ce que ce gars écrit. Si jamais je tombais sur ce site par hasard, je ne le regarderais même pas." Lois continua à lire la page web sauvegardée jusqu'à ce qu'elle arrive à un endroit où il y avait un vide suivi d'encore plus de couleurs dépareillées. "Clark, qu'est-ce qui s'est passé là ? Il y a un grand espace vide au milieu de la page."

Clark s'approcha à nouveau de l'ordinateur de Lois et ouvrit le dossier source. Quelques fois, les pages sont assemblées," lui dit Clark. "Chacune a sa propre couleur de texte." En scannant jusqu'à l'endroit où l'espace vide se trouvait, il découvrit une seconde configuration avec le texte de la même couleur que celle de l'arrière-plan. "Hum, c'est intéressant. Quelqu'un a masqué du texte au fond en lui appliquant la même couleur. Seul quelqu'un ayant l'expérience des ordinateurs pourrait suspecter qu'il y a du texte caché dans l'arrière-plan."

Intrigué, Clark changea en rouge la police de caractères et entreprit une recherche pour trouver d'autres configurations identiques. Il trouva plusieurs autres anomalies mettant la couleur de la police en bleu marine et noir. Il les reconfigura pour qu'elles apparaissent respectivement en rouge et blanc puis il sauvegarda le fichier.

Leur premier indice était là, en rouge éclatant -- l'adresse d'un site, suivie dans une autre partie du document d'un nom d'identifiant et d'un mot de passe. Lois et Clark se regardèrent étonnés.

"Eh bien, regarde ça," dit Lois. "Il y a bien quelque chose."

Elle commença à taper l'adresse du nouveau site, mais Clark l'arrêta en mettant sa main sur la sienne. "N'essaie pas de faire ça d'ici; ça peut leur mettre la puce à l'oreille." dit-il en réfléchissant. "Viens chez moi ce soir et nous essaierons sur mon ordinateur sous une fausse identité. J'ouvrirai un compte sur mon système que nous pourrons utiliser et qui les empêchera de savoir qui nous sommes."

Peu après 19 heures, Lois frappa à la porte de l'appartement de Clark. Bien qu'ils avaient envisagé de passer le reste de l'après-midi à chercher de nouveaux indices, Superman avait été appelé pour éteindre un important incendie dans la banlieue. D'après un journaliste du Planet se trouvant sur place, l'incendie avait été maîtrisé depuis presque une heure, mais Clark n'avait pas répondu au téléphone quand Lois l'avait appelé quelques minutes plus tôt. N'obtenant pas plus de réponse en frappant à la porte, Lois sortit la clé de l'appartement de Clark et la glissa dans la serrure.

Une fois à l'intérieur, elle ferma la porte derrière elle et composa la série de codes nécessaires pour désactiver le système d'alarme élaboré de Clark. Elle venait juste de refermer la porte à clé quand elle entendit le swoosh de l'atterrissage de Clark et, venant du balcon, elle le vit entrer dans l'appartement.

"Oh bien, tu es là," s'exclama-t-il en la voyant. Il leva le doigt. "Donne-moi une minute pour me changer. Cet incendie était plutôt sérieux et a demandé plus de temps que je n'imaginais avant d'être maîtrisé." En un éclair, Clark était douché et habillé d'un pantalon de survêtement et d'un tee-shirt. Pouvant maintenant l'accueillir de manière plus appropriée, il s'avança vers Lois. "Bonjour, chérie," dit-il chaleureusement en lui donnant un petit mais tendre baiser.

"Bonjour," répondit-elle en souriant. "Prêt à travailler ?"

"Tu parles." Clark alla jusqu'à son ordinateur et le mit en marche. Le super ordinateur fourni par STAR Labs s'anima. Presque immédiatement, les doigts de Clark virevoltèrent sur le clavier.

Lois regarda l'ordinateur répondre rapidement à ses commandes, surprise de sa vitesse. Elle rassembla les informations nécessaires qu'elle avait notées sur son bloc-notes et tira une chaise à côté de Clark devant l'ordinateur. "Ce Dr Klein a sans aucun doute créé une petite merveille quand il a construit cet ordinateur." remarqua-t-elle.

Clark acquiesça. "Je sais… c'est tellement génial d'avoir une machine qui répond à ma frappe. Klein est un génie."

"Bon, par quoi commençons-nous ?"

"Eh bien, j'ai créé une fausse identité que nous pouvons utiliser pour notre enquête. Dans le cas où ils essaieraient de savoir qui nous sommes. J'ai configuré l'adresse IP de telle sorte qu'elle indique l'Ile de Montserrat. Avec toutes les activités volcaniques récentes sur cette île, nous devrions pouvoir retarder un face à face. L'aéroport est fermé et le seul moyen d'y accéder est de venir en bateau d'Antigua.

"Ou par Superman Air," releva Lois.

"Oui, ou par Superman Air. Bien que je ne pense pas vraiment que Superman voudrait voler en 'cargo' que ce soit en direction ou en provenance de cet endroit si le volcan entrait en éruption." répondit Clark avec un clin d'œil. "Néanmoins, nous devrions maintenant être assez anonymes."

"Bonne idée. Maintenant, voici l'adresse du site."

Le site Internet mit du temps à se charger même sur la machine de Clark. Apparemment, il s'agissait d'un site de ventes aux enchères. Clark ouvrit une autre fenêtre en s'assurant qu'elle utilisait également la fausse identité nouvellement créée et il définit le chemin d'accès.

"Eh bien, on dirait que ce site est à Miami," dit-il songeur. "Toutefois, cela ne veut pas dire que les propriétaires ne sont pas à Métropolis."

Ils continuèrent d'explorer le site jusqu'à ce qu'on leur demande le nom d'un identifiant et un mot de passe. Utilisant les informations glanées sur le site au Planet, ils les entrèrent. Immédiatement, le site les conduisit sur un site sécurisé où on leur demanda de créer un compte.

Clark s'empressa de remplir les informations demandées en utilisant la fausse identité qu'il avait créée. Il fut néanmoins pris de court quand il lui fallut donner une adresse postale.

"Une boîte postale," suggéra Lois.

"Mais pas ici à Métropolis," répondit Clark. "Je reviens dans une minute."

Sans même revêtir son costume, Clark s'envola par la fenêtre en direction du Sud. S'il se dépêchait, il pourrait avoir une boîte postale dans une endroit idéal -- Antigua.

Vingt minutes plus tard, Clark était de retour et il finit de remplir le formulaire en ligne en indiquant la nouvelle adresse. Par précaution, il imprima les informations entrées sur la page avant d'appuyer sur la touche envoi. La page acceptant leur compte apparut enfin sur l'écran. Ils furent surpris de voir qu'elle affichait également des informations sur le lieu où déposer les fonds pour participer aux enchères.

"Tu veux dire que nous devons verser de l'argent dans leur banque avant de pouvoir aller plus loin sur le site ?" ragea Lois.

"On dirait, du moins, avant de faire une offre. Mais si tu y réfléchis, ça a du sens. Ce qu'ils veulent apparemment c'est avoir une salle des ventes fermée. Cela pourrait signifier qu'il y a des marchandises volées ou tout autre chose de contrebande. Ça t'empêche de changer d'avis une fois que l'offre est faite et ils peuvent toucher l'argent et t'envoyer la marchandise ou prendre un pourcentage. En fait, c'est assez ingénieux."

"Alors, comment va-t-on faire pour trouver quelque chose ?"

"Eh bien, j'espérais qu'ils accepteraient notre nouvelle identité afin que nous puissions explorer leur site. Maintenant, il va falloir que nous trouvions des espèces à transférer sur leur compte."

Lois regarda les sommes minimum de quelques-uns des articles proposés aux enchères. "Beaucoup d'espèces," dit-elle en rechignant.

ACTE 2

Métropolis parallèle

Le matin arriva très vite pour Lois Lane, surtout qu'il était plus de minuit quand Clark l'avait ramenée chez elle. Elle n'était même pas certaine de l'heure à laquelle sa tête s'était enfin posée sur l'oreiller. Il leur avait fallu des heures pour explorer le site des ventes aux enchères et récolter les quelques informations sur ce qui était mis en vente. Bien qu'ils n'aient encore aucune preuve, les instincts d'enquêtrice de Lois lui disaient de persister. Elle savait qu'ils tenaient un article; elle le sentait. Se traînant hors du lit, elle alla se doucher, s'habilla et mangea un petit déjeuner rapide avant de se rendre au Planet.

Clark était déjà en train de parcourir les imprimés de la veille au soir quand elle entra dans la salle de rédaction. Ils avaient suffisamment fouiné pour dénicher plusieurs choses ayant retenu leur attention. Cependant, ils savaient qu'il s'agissait seulement de la partie visible de l'iceberg. Regarder les feuillets à la lumière du jour leur confirma ce qu'ils avaient décidé la veille au soir. "Il va falloir que nous retournions sur le site et fassions des offres," déclara Clark.

"Donc, il faut que nous trouvions des fonds à transférer sur le compte du site," répondit Lois. "Sinon, on ne peut pas continuer notre enquête."

"On peut peut-être convaincre Vince de nous donner les fonds," suggéra Clark. "Le Planet a un budget disponible pour les enquêtes."

L'expression de Lois indiqua clairement son scepticisme. "Oui, une centaine de dollars pour arranger une planque dans un hôtel, pas des milliers pour surenchérir sur des objets que nous supposons être illégaux."

"Eh bien, si on ne demande rien, on n'aura rien."

"Bonne idée, Clark," minauda Lois. "*Tu* lui demandes."

Il lui tira la langue, ramassa les feuillets imprimés de leurs recherches de la veille au soir et se dirigea vers le bureau du rédacteur en chef. Il frappa délicatement à la porte avant d'entrer et arbora un visage des plus confiants. "Vince, en tant que reporter, ce site web que vous nous avez indiqué est sans aucun doute des plus intéressants… mais le problème est que Lois et moi avons besoin de transférer des liquidités dans une banque pour continuer notre enquête."

"Quelle sorte de liquidités ?" répondit aussitôt Vincent. "Donnez-moi les détails."

"Sur le site que vous nous avez donné, on a trouvé des informations cachées donnant accès à un site de ventes aux enchères. Lois et moi avons ouvert un compte sous une fausse identité et avons fouiné. On a trouvé quelques trucs assez bizarres mis en vente. Néanmoins, pour pouvoir poursuivre notre enquête, nous avons besoin de faire des offres. Je ne parle pas d'acheter intentionnellement quelque chose sans raison valable, mais malheureusement, ils demandent que des fonds soient placés dans la banque dont ils ont le contrôle, même pour des petites enchères.

"Combien d'espèces devez-vous déposer ?"

Clark réfléchit sachant que le montant demandé allait choquer son rédacteur. "Ils demandent un minimum de dix mille dollars, mais j'aimerais en avoir vingt mille. Si nous déposons le minimum, ils peuvent se demander si nous ne sommes pas des intrus. Nous devons nous assurer qu'ils ne découvrent pas que nous sommes journalistes enquêteurs."

Vince Nelson écarquilla les yeux. "Vingt *mille* ? Vous êtes fou ? On ne parle pas de menue monnaie. Qu'est-ce qui nous garantit que nous récupérerons l'argent ?

Clark s'empressa de répondre. "Je ne nie pas qu'il y ait un risque. Chaque fois que l'on enquête sur une éventuelle activité criminelle, on risque de perdre la mise de fonds. Mais Lois et moi-même allons être aussi prudents que possible. Nous sommes conscients de demander beaucoup, mais si cette histoire est aussi sensationnelle que nos sources l'indiquent, ça vaudra le coup. Et, bien entendu, quand Superman est là pour protéger quelque chose, c'est en général sous bonne garde," ajouta Clark en souriant.

Vince n'était pas convaincu. "Ne me la jouez pas, Clark. Superman lui-même ne peut promettre que cette banque ne va pas s'envoler avec notre argent." Il hocha la tête. "Je ne sais pas. Laissez-moi en parler directement à M. Olsen pour voir ce qu'il en pense. Nous vous ferons part de notre décision cet après-midi."

Clark quitta le bureau du rédacteur, les épaules baissées. Il avait présenté la chose du mieux possible mais il savait qu'il y avait de grandes chances pour que leur enquête coupe court. James Olsen avait bâti sa fortune dans l'industrie informatique, mais malgré tout, c'était un propriétaire plutôt conservateur.

Lois attendait au bureau de Clark. "Alors, qu'est-ce qu'il a dit ?"

"Il doit en parler avec James; on nous tiendra au courant cet après-midi."

"Combien as-tu demandé ?"

"Vingt mille."

Lois dressa les sourcils. "Wow, vingt mille ? Eh bien, qui ne risque rien, n'a rien." Voyant que cela n'amusait pas Clark, elle sourit pour adoucir ses mots. "Je suis désolée, je n'avais pas l'intention de te rendre la tâche plus difficile. Nous étions tous les deux d'accord sur le fait que nous avions besoin de cet argent… maintenant, c'est à James de décider s'il fait assez confiance à notre jugement pour nous le donner." Elle donna une petite accolade à Clark. "En attendant, regardons à nouveau ces objets. J'ai pensé que nous pourrions les comparer aux listes d'objets volés faites par la police… peut-être que nous aurons de la chance."

Notre Métropolis, Juillet 1999

Lois et Clark s'assirent à la table de la cuisine pour prendre leur petit déjeuner. Leur fille Laura, âgée de 11 mois, était assise dans sa chaise haute, satisfaite de son bol de céréales bien que son père faisait de son mieux pour essayer de lui faire goûter ses œufs brouillés.

"Laisse tomber, Clark" dit Lois en souriant. "Elle n'aime tout simplement pas les œufs."

"Je sais, je sais. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que peut-être elle changera d'avis. En tout cas, elle ferait bien de se dépêcher sinon nous allons être en retard."

Lois se leva de table et posa son assiette dans l'évier. "Tes parents ne nous attendent pas avant l'heure du déjeuner, alors on peut prendre notre temps ce matin. Je n'arrive toujours pas à croire que nous avons deux jours de congé d'affilée."

Clark sourit tout en avalant sa dernière bouchée d'œufs. "Après tout ce que nous avons vécu ces dernières semaines, nous avons besoin de repos. Et, je suis le premier à vouloir en profiter."

"Nous en profiterons tous les deux," acquiesça Lois. Ils furent interrompus par un coup frappé à la porte d'entrée. "Je me demande bien qui ça peut être."

Clark se leva. "Je vais répondre," dit-il. Il traversa très vite le salon en baissant ses lunettes pour radiographier la porte. Il ralentit visiblement son allure quand il réalisa qui se trouvait de l'autre côté. "M. Wells ?" demanda-t-il en ouvrant la porte. "Quelle surprise."

En effet, H.G Wells se tenait dans le vestibule et attendait patiemment. "Bonjour, M. Kent," dit poliment le vieil homme, en tenant son chapeau à la main. "Puis-je entrer ?"

Clark s'écarta rapidement. "Bien entendu, bien entendu… Lois !"

Lois passa la porte de la cuisine, portant Laura sur un bras. "M. Wells" s'exclama-t-elle. "Quelle surprise." Bien qu'elle était heureuse de voir M. Wells, la peur familière et soudaine d'une séparation hanta son esprit.

"Mme Lane," répondit le vieil homme en la saluant chaleureusement. "Quel plaisir de vous revoir." Il reporta ensuite son attention sur l'enfant qui s'était penchée en avant pour mieux le regarder. "Et ce doit être Laura," dit-il. "Quelle belle enfant."

Lois et Clark hochèrent la tête pour le remercier et échangèrent un bref regard chargé d'inquiétude. Lois parla la première. "Alors, qu'est-ce qui vous amène à Métropolis, M. Wells ? La dernière fois que nous vous avons vu… du moins, à cette époque de votre vie… vous aviez amené le Clark de l'univers parallèle pour nous aider à vaincre Tempus."

Wells sourit. "Oui, oui… et nous avons battu Tempus ! Vous serez heureux d'apprendre qu'il est toujours emprisonné au 24ème siècle. Toutefois, j'ai besoin de votre aide pour un autre problème, "dit Wells avec déférence. "Cette fois, l'univers parallèle a besoin de votre aide."

Le front de Clark se plissa d'inquiétude. "Quel est le problème ?"

"Si vous vous en souvenez, lors de ma visite il y a deux ans, j'avais espéré retourner dans le Métropolis parallèle à une époque où je pourrais sauver la vie de Lois Lane de cet univers. J'y suis heureusement parvenu."

Lois et Clark échangèrent un sourire ravi. "Ce sont là de merveilleuses nouvelles !" s'exclama Clark. "Lois et moi-même étions justement en train de parler d'eux l'autre soir… nous avions ce sentiment qu'ils étaient ensemble et heureux. Je suis content de savoir que nous avions raison."

"Oui, en effet… ils sont heureux. En fait, à ce moment précis, ils viennent de se fiancer."

"Alors, quel est le problème, M. Wells ?" demanda Lois. "Je suis certaine qu'ils seront très heureux ensemble."

"Malheureusement, ma chère, ils ne le seront pas… à moins que je ne puisse convaincre votre mari de venir avec moi dans l'autre univers. Vous voyez, le Métropolis parallèle est sur le point de connaître une chose affreuse que Superman lui-même ne pourra pas contrôler seul. Un énorme désastre met en danger la vie de centaines de personnes dont la Lois de cet univers. Superman ne peut pas être partout à la fois et de ce fait, il va se passer une tragédie."

"Qu'est-ce que je peux faire ?" demanda Clark.

M. Wells regarda Lois puis Clark. "J'espérais que vous viendriez avec moi dans l'autre univers pour aider Superman maintenant qu'il en a besoin de la même façon qu'il a pu vous aider dans votre univers il y a deux ans."

Clark soupira, perdu dans ses pensées. "Je ferai tout ce qui est nécessaire pour les aider, M. Wells mais cela implique de laisser ce Métropolis sans Superman," fit remarquer Clark. Il regarda Lois. "Qu'en penses-tu ?"

Lois regarda Laura qui jouait par terre, puis elle croisa les yeux de Clark. "Reviens vite," dit-elle doucement.

Clark hésita en voyant la peur évidente dans les yeux de sa femme. Il voulait aider l'autre univers mais néanmoins… il fallait maintenant qu'il pense à son enfant. "Tu es sûre ?"

Lois prit Laura et la serra dans ses bras. "Peux-tu leur refuser la chance d'avoir leur propre petite fille ?"

La gorge de Clark se serra et il se retourna vers leur visiteur. "Combien de temps avons-nous ?"

Wells regarda sa montre. "Il faudrait pour le mieux que nous partions dans l'heure qui vient."

Clark acquiesça, une nouvelle idée en tête. "Lois, finis de préparer ta valise. Je t'emmène avec Laura à Smallville comme prévu et ensuite, je reviendrai à Métropolis et je partirai avec M. Wells."

Martha et Jonathan étaient heureux d'avoir la présence de leur belle-fille et de leur petite-fille. Ils n'étaient pas ravis par contre de savoir que leur fils ne resterait pas avec eux. Bien sûr, ils voulaient qu'il aide les Lois et Clark de l'univers parallèle, cela ne faisait aucun doute. Mais ils ne pouvaient pas s'empêcher d'avoir peur pour leur fils et sa famille. Ils mirent Laura dans le berceau qu'ils avaient à la ferme quand elle venait leur rendre visite et laissèrent leur fils faire ses adieux à sa femme.

Clark sortit sous le porche et trouva Lois en train de regarder les feuilles des arbres frémir sous la caresse du vent. Se tenant derrière elle, il passa ses bras autour d'elle. "Hé," dit-il tout doucement.

Lois se cala dans ses bras. "Hé."

"Ça va aller ?"

"J'aimerais que tu ne sois pas obligé de partir, bien sûr. Mais comment leur refuser leur futur ? Ils ont toute la vie devant eux, de la même façon que nous l'avons eue il y a trois ans, de la même façon que nous l'avons encore aujourd'hui. Ils méritent cette vie."

Clark la serra encore plus fort contre lui. "Je reviendrai aussitôt que possible. Tu te souviens comment c'était quand tu es allée dans leur univers la première fois ? Comment tu as passé trois jours entiers là-bas alors que ça ne m'a paru durer que dix secondes ? Peut-être que ce sera encore comme ça." dit Clark en souriant. "Il se peut que nous nous disions au revoir pour rien."

Lois se retourna et mit ses bras autour de son cou. "Ça ne me dérange pas de dire au revoir… tant que nous nous redisons bonjour ensuite. Reviens vite à la maison sain et sauf."

Leurs lèvres se joignirent tendrement, dans un baiser plein d'amour et de promesses pour le futur.

Métropolis parallèle

Depuis la voiture, Clark regarda Lois entrer dans la banque et il scanna le quartier pour voir s'il y avait quelque chose d'inhabituel. Utilisant sa vision aux rayons X, il regarda Lois remplir les formulaires de dépôt de fonds à la banque pour le transfert. Jusque là, tout avait marché comme ils l'avaient prévu. Lois, utilisant une fausse identité, était en train de déposer les fonds dans une banque locale qui transférerait ensuite l'argent dans une banque des Iles Caïmans. L'argent serait ensuite transféré au compte indiqué sur le site web. Ils seraient en mesure de conserver l'anonymat en passant par l'étape supplémentaire des Caïmans.

Lois sortit de la banque et se dirigea vers la voiture où l'attendait Clark. "C'est fait," annonça-t-elle en se glissant sur le siège passager. Quand Clark démarra et qu'ils s'éloignèrent, elle enleva les lunettes qu'elle portait et retira la perruque aux longs cheveux roux qu'elle avait mise sur sa tête. "En tout cas, je suis contente que ce soit terminé. Avoir autant d'espèces sur moi me rend nerveuse."

"Ils m'auraient reconnu; nous n'avions pas le choix si nous voulions conserver l'anonymat," expliqua Clark. "Le déguisement a eu l'air de marcher ?"

"Pour autant que je le sache," répondit Lois. "Ils m'ont posé beaucoup de questions mais ils n'ont pas eu l'air d'avoir de doutes quant à mes réponses."

"Je suis certain que tu as été parfaite. On va retourner chez moi et vérifier que les fonds sont bien arrivés aux Caïmans et ensuite on fera le transfert final jusqu'au site."

"Tu es certain qu'il est prudent de faire le transfert aussi vite ?"

"Ça devrait. Ils seront certainement plus soupçonneux si nous ouvrons un compte et que nous ne faisons pas le transfert des fonds aussitôt que possible."

"Ça me paraît logique. Pourquoi ouvrir un compte si on ne fait pas d'offre et de plus on ne peut pas surenchérir sans argent. Je crois que tu as raison en disant qu'ils s'attendent à recevoir l'argent rapidement."

Vingt minutes plus tard, ils étaient à l'appartement de Clark et vérifiaient le solde de leur compte aux Caïmans. Clark siffla. "Mince, ça a été plus rapide que je ne le pensais."

"Punaise, ce truc d'Internet est incroyable," commenta Lois. "On peut faire tout ce qui est possible et imaginable. Il y a six ans de ça, quand j'ai disparu, on en parlait à peine dans les médias. Maintenant, c'est partout." Elle ramassa un exemplaire du Daily Planet que Clark avait sur sa table. "Je parie qu'on pourrait trouver une allusion à Internet dans chaque partie du journal." Elle commença à feuilleter le journal.

Clark la regarda en souriant." Si tu veux vérifier, il n'y a pas de problème."

"Non, je faisais simplement une constatation… eh, savais-tu qu'il y a eu un tremblement de terre il y a deux jours ?"

Surpris, Clark regarda ailleurs que sur l'écran. "Où ?"

Lois lut jusqu'au bout un petit article en première partie de la page trois. "Ici, à Métropolis… simplement un petit séisme d'une magnitude de 2.5 sur l'échelle de Richter. L'article dit que la plupart des gens n'ont rien senti pendant leur sommeil."

"Quand était-ce ?"

Lois parcourut rapidement l'article. "Heu… Lundi, peu après quatre heures du matin." Elle leva les yeux. "Mince alors, je n'ai rien senti. Et toi ?"

Petit à petit, un large sourire se dessina sur le visage de Clark en se souvenant de ce qu'ils avaient fait deux nuits plus tôt. "Nous étions un peu occupés à quatre heures du matin il y a deux jours, tu t'en souviens ?"

Lois le regarda un instant sans comprendre, puis elle sourit à son tour. "Oh, c'est vrai ! Comment puis-je oublier ?"

"J'espère vraiment que tu n'oublies pas… tu as dit oui et je vais faire en sorte que tu tiennes parole," plaisanta-t-il.

Lois le serra gentiment dans ses bras. "Et tu me dois encore une visite au magasin," lui répondit-elle sur le même ton. "Je crois me souvenir d'une phrase comme 'tout ce que tu veux'."

Clark eut un mouvement de recul exagéré. "Je savais que j'allais le regretter. On va commencer notre vie de couple complètement fauchés."

Lois se mit à rire. "Que veux-tu dire ? Tu as vingt mille dollars !" Elle montra l'écran et ricana. "En parlant de ça, nous avons quelques achats à faire."

La machine spatio-temporelle se matérialisa dans un vieux garage abandonné à quelques pâtés de maisons du Daily Planet. Wells l'éteignit. "Elle sera à l'abri ici," commenta-t-il, l'esprit ailleurs.

"A l'abri de quoi ?" demanda Clark.

"A l'abri de ne pas être découverte et des événements qui sont sur le point de se dérouler."

Clark le regarda d'un air soupçonneux. Il n'était pas habitué à ce que M. Wells cache des informations. "Peut-être devriez-vous me mettre au courant de ce que je suis supposé faire ici."

Wells soupira. "Je suis désolé, Clark. Je n'avais pas l'intention de paraître si réticent. La chose est simple, je ne suis pas certain de ce qui va se passer. Vous voyez, j'étais curieux de connaître le futur de cet univers; je me demandais de quoi leur Utopia différait de votre future Utopia. Malheureusement, quand j'ai utilisé ma machine spatio-temporelle, j'ai trouvé que l'espace-temps était fluctuant. Je l'ai remonté jusqu'à cette semaine mais tout ce que j'ai pu trouver c'est que, pour une raison ou une autre, Lois Lane disparaît et son Superman est incapable de la sauver à temps."

"Alors, vous êtes venu me chercher."

"Ça me semblait la meilleure option… pour une obscure raison, ma machine spatio-temporelle ne fonctionne pas aussi bien dans cet univers que dans le nôtre. Et je ne voulais pas perdre de temps à vous amener ici."

Clark se radoucit, croyant à la sincérité évidente dans la voix du vieil homme. "Je ferai de mon mieux, M. Wells."

Toutefois, avant que Wells ne puisse exprimer sa gratitude, un grondement sourd leur parvint. Le sol sous leurs pieds commença à trembler et Clark attrapa son ami pour l'empêcher de tomber. Un bruit de verre brisé et un inquiétant grincement de métal sous pression arriva aux oreilles sensibles de Clark en même temps que des gémissements et des cris de peur de beaucoup de résidents de Métropolis.

"Mais qu'est-ce que c'est que ça ?" s'exclama Clark.

"Oh la la," répondit Wells, sortant un mouchoir de sa poche pour essuyer son front. "Oh mon Dieu, nous nous sommes approchés plus près que je ne le pensais."

"Approché de quoi ?"

"Du tremblement de terre."

Clark le regarda les yeux écarquillés et se prépara à s'envoler pour mettre Wells en sûreté, mais aussi soudainement que le séisme avait commencé, tout redevint calme. "C'est tout ? C'est ça la grande catastrophe ?" demanda Clark.

Wells remit son mouchoir dans sa poche et en sortit une feuille de papier pliée. "Je ne pense pas. Regardez ça." Il déplia la feuille et la montra à Clark. "Vous voyez, d'après l'Institut Géologique Américain, l'histoire de ce séisme dit qu'il s'agissait d'un petit 3.8 de magnitude dont l'épicentre est situé à environ 58 kilomètres au nord-ouest de Philadelphie."

Clark étudia la feuille. "Mais si vous avez cette information, pourquoi ne savez-vous pas ce qui va se passer après ?"

Wells hocha la tête. "Vous avez remarqué ces lignes troubles sur cette feuille et comment l'information se termine juste après cet événement ? Les données de cet instant datent d'*après* la semaine, quand les fluctuations commencent, alors, elles se modifient au gré des changements de l'espace-temps. D'après les éléments que j'ai pu rassembler, je soupçonne qu'un tremblement de terre fait partie du problème, mais il n'y a pas de moyen de savoir exactement quand il aura lieu. L'information au sujet de ce petit tremblement de terre n'est apparue qu'après les faits. Avec la fluctuation de l'espace-temps, je pense -- je pense que la réponse s'il *existe* ou non un futur pour cet univers dépend de ce qui va se passer dans les prochaines 48 heures.

Lois ressentit l'inquiétant grondement qui commença alors qu'elle et Clark étaient en train de travailler sur l'ordinateur. Au début, elle crut qu'il s'agissait du bruit d'un gros camion passant devant l'appartement mais le sol se mit ensuite à trembler, d'abord tout doucement… puis les objets commencèrent à trembler.

"C'est un tremblement de terre," annonça Clark.

Lois le regarda surprise. "Tu plaisantes ? Comme celui mentionné dans le journal ?"

Clark acquiesça. "Oui, mais celui-là est plus fort que celui d'il y a deux jours."

En utilisant sa super vitesse, Clark ferma les connexions sur son ordinateur et précipita Lois à l'endroit le plus sûr de son appartement, c'est à dire sur le seuil entre la cuisine et le salon. Clark la tint tout près de lui la protégeant de son corps. Ils restèrent ainsi collés l'un à l'autre jusqu'à ce que cesse le grondement.

Quand tout redevint calme, Clark la relâcha. "Tu vas bien ?" demanda-t-il en l'examinant soigneusement à la recherche de traces de blessures.

Lois se redressa en tremblant. "Je crois," dit-elle doucement. "Mince alors, je n'avais jamais vécu ce genre d'expérience." Elle vérifia les dégâts causés dans l'appartement de Clark. "Deux photos dans le salon sont tombées du mur et plein de babioles de tes voyages sont tombées du manteau de la cheminée, mais à part ça, tout a l'air en ordre. Nous devrions probablement vérifier les chambres et nous assurer que rien n'est cassé.

"Peux-tu t'en charger ?" demanda Clark. "Je dois sortir et aller voir ce qui se passe en ville. Qui sait combien de dégâts ce séisme a occasionné ou combien de personnes sont blessées ou coincées. Tu resteras là jusqu'à mon retour ?"

Lois soupira. "Oui… peux-tu faire un détour par mon appartement malgré tout pour t'assurer que rien d'important n'est arrivé ?"

Clark tourbillonna pour revêtir son costume de Superman. "Bien sûr." Il hésita avant de franchir la porte du balcon. "Tu es certaine que ça va aller ?"

Elle acquiesça. "Vas-y… Ça va aller."

Clark lui sourit. "Je t'aime, Lois."

"Je t'aime aussi, Clark. Sois prudent."

"Je le serai." Il partit après un rapide baiser.

Après avoir vérifié les chambres et avoir constaté que tout était en ordre, Lois alluma la télévision du salon, anxieuse d'avoir des nouvelles sur le séisme. Elle composa un numéro de téléphone d'une main, en cherchant la chaîne d'informations locales. "Vince ! C'est Lois… que se passe-t-il là-bas ?"

"C'est plutôt dingue, Lois mais nous allons bien. Où êtes-vous ?"

"Je suis chez Clark… il est sorti vérifier ce qui se passait en ville, mais selon WMET, il semblerait que les choses ne soient pas aussi terrifiantes. Vous avez besoin que je vienne ?"

"Non, restez tranquille. La plupart des journalistes qui travaillent ce soir sont sortis enquêter. Ils seront certainement dehors toute la nuit et je vais avoir besoin de journalistes frais et dispos demain pour la suite. Je vais avoir besoin de vous et Clark pour cela, en supposant que sa présence ne soit pas requise ailleurs."

"D'accord, je vais rester là. Je peux peut-être aider à rédiger les articles de Superman pour la première édition."

Lois raccrocha le téléphone et continua à regarder les informations relatant l'incident.

Bill Church était assis de manière inconfortable dans le grand fauteuil de son bureau. Ses projets d'étendre Netgang à Métropolis étaient dans une impasse. Bien sûr, il pouvait obtenir la marchandise dont il avait besoin, mais il fallait qu'il trouve un moyen de tenir éloigné le grand boy-scout en bleu de ses affaires. La société qu'il avait montée semblait être une couverture excellente pour commencer, mais il savait que cela ne durerait pas. Jusque là, personne n'avait eu aucun soupçon sur ses déménageurs, mais quelqu'un allait finir par en avoir. Il fallait qu'il s'assure que Netgang était fermement implanté avant que ça n'arrive. La Société de Déménagement aurait à choisir ses proies avec attention.

Mais en attendant, il devait se préparer quand la chance frapperait à la porte. Et elle avait frappé… et secoué, grondé et tremblé. Church attrapa le téléphone. "Gene, faites sortir les gars avec le camion. Voyez ce que vous pouvez dénicher ce soir. La confusion provoquée par ce tremblement devrait nous fournir une bonne couverture."

Clark Kent se trouvait avec H.G. Wells au milieu d'une impasse sombre, l'esprit ailleurs. "Je crois que je devrais faire un tour pour vérifier les choses en ville, M. Wells, simplement pour être sûr que tout va bien."

Herbert sourit. "Un noble désir, M. Kent, mais je suis certain que ce n'est pas nécessaire. Le séisme était plutôt faible et je suis sûr que le Superman de ce monde maîtrise la situation."

"Mais vous avez dit qu'il avait besoin de mon aide," protesta Clark.

Wells commença à descendre la rue. "Oui, mais ne croyez-vous pas qu'il serait mieux de lui annoncer d'abord notre présence? Je suggère que nous nous rendions très vite à Clinton Street et de façon aussi discrète que possible. Après tout, les gens de ce monde savent que Clark et Superman sont une seule et même personne, je pense donc qu'il serait plus sage de ne pas se montrer."

Clark hésita mais admit que le raisonnement de M. Wells était fondé. Les gens ne comprendraient pas s'ils voyaient deux Supermen dans les cieux et, jusqu'à ce qu'il ait parlé à l'autre Clark, il y avait toujours une chance qu'ils se rencontrent. Il réalisa également qu'il se sentirait un peu sur la défensive si l'autre Clark arrivait à Métropolis et commençait à agir en tant que Superman sans l'en avertir. Non, Wells avait raison… à moins qu'une urgence ne se présente, il valait mieux se tenir tranquille.

Lois s'assit sur le divan du salon de Clark pour la vingtième fois en une heure. Elle n'arrivait pas à rester en place. L'idée d'obtenir ses informations en provenance de la concurrence -- de la télévision locale en plus ! -- ne lui convenait pas vraiment et elle avait le sentiment qu'elle devrait se trouver dehors en train de battre la campagne.

Néanmoins… d'après tous les reportages qu'elle avait vus, le séisme ne semblait pas avoir été important. On avait recensé peu de blessés, juste quelques petits dégâts matériels qui étaient largement couverts. Toutefois, Lois espérait que Clark rentrerait pour savoir s'il y avait des dégâts dans son appartement.

Un coup frappé à la porte la tira de ses pensées. Elle éteignit la télévision, se traîna vers la porte et regarda par le judas. A sa grande surprise, Clark était de l'autre côté accompagné d'un vieil homme.

Défaisant rapidement les serrures de sécurité, Lois ouvrit la porte. "Clark ? Que se passe-t-il; pourquoi as-tu frappé ?" Elle tourna son attention sur le vieil homme. "Entrez, s'il vous plaît." C'est seulement lorsque l'homme franchit le seuil, Clark le suivant calmement, que Lois réalisa que ce vieil homme lui semblait familier. Le dévisageant quelques instants, elle ouvrit la bouche de surprise quand elle réalisa où elle l'avait déjà vu. "Oh mon Dieu… c'est vous… Clark, c'est l'homme que j'ai vu en Afrique."

H.G. Wells sourit et la regarda avec une affection sincère. "En effet, Mlle Lane… c'est bon de vous revoir. Je suis heureux de voir que vous vous êtes entièrement remise."

Lois saisit le bras de Clark. "Tu l'as trouvé… je n'arrive pas à y croire. C'est vraiment H.G Wells ?!" Comme Clark ne répondait pas immédiatement, elle leva les yeux vers lui. "Que se passe-t-il ? Est-ce que tout allait bien en ville ?" Toutefois, quand elle croisa son regard, elle sut que quelque chose n'allait pas. Clark la dévisageait et était abasourdi.

Lois le dévisagea également et, pour la première fois, elle remarqua les différences. La coupe de cheveux était légèrement différente et les lunettes n'étaient pas du tout les mêmes…

Lois relâcha son étreinte et recula très vite. "Vous êtes lui," dit-elle la gorge serrée. Elle regarda les deux hommes tour à tour. "Vous êtes l'autre Clark, de l'autre univers. Clark m'a parlé de vous mais je n'imaginais pas que je…" Elle s'arrêta aussitôt alors qu'une autre possibilité la frappait. "Que se passe-t-il ?" demanda-t-elle. "Où est mon Clark ?"

M. Wells la rassura. "Oh, ma chère, il va bien, je vous l'assure. Nous l'avons vu aider à déterminer la sécurité de la structure d'une maison de retraite il y a moins de dix minutes."

Soulagée, Lois reporta son attention vers l'homme qui ressemblait tant à son fiancé. "Mince alors, vous lui ressemblez tant…" dit-elle stupéfaite.

Pendant ce temps, Clark était toujours ébahi. Elle ressemblait tant à sa femme, néanmoins… il était clair que ce n'était pas elle. A cet instant, il comprit exactement ce que sa femme lui avait assuré, que bien que lui et l'autre Clark se ressemblaient physiquement et qu'ils avaient plus ou moins la même personnalité, ils *n'étaient pas* la même personne.

Pourtant, dans le cas de Lois, il y avait également des différences physiques, même si elles étaient minimes. La femme devant lui avait de longs cheveux, qui pouvaient sécher naturellement pour former des boucles légères tandis que sa femme portait des cheveux courts et raides. Tandis que Clark regardait cette Lois discuter avec M. Wells, il fut frappé par les différences dans le comportement des deux femmes. Cette Lois paraissait plus jeune, plus effervescente que sa femme. Il se rappela subitement que M. Wells lui avait expliqué, pendant qu'ils se rendaient à Clinton Street, que cette Lois avait été pendant cinq ans dans une sorte d'animation suspendue -- physiquement, elle était probablement plus proche de 26 ans que des 31 ans de sa femme.

Clark hocha la tête en souriant. "La ressemblance est incroyable."

Les présentations faites, Lois se rappela soudain ses bonnes manières. "Entrez, s'il vous plaît… est-ce que je peux vous offrir quelque chose ?"

"Non, ça va," répondit Clark en s'avançant vers le salon. Toutefois, en arrivant dans la pièce, il s'arrêta et resta bouche bée, surpris une fois de plus. "Oh mon Dieu !" s'exclama-t-il tandis que ses yeux faisaient le tour de l'appartement. "Qu'avez-vous fait à l'appartement; il est immense !"

Lois se mit à rire. "J'en déduis que vous n'avez pas agrandi le vôtre. Il y a à peu près trois ans, quand Clark est devenu Superman, il a fait des agrandissements. Il a acheté l'appartement d'à côté et a repoussé les murs. Il a fait le plus gros des travaux tout seul," ajouta-t-elle très fière. "Il est très manuel." Elle leur montra quelques caractéristiques. "Il a gardé la cuisine de l'autre appartement puisqu'elle était plus grande et il a agrandi la chambre principale en utilisant la cuisine d'origine. Le salon et le coin repas ont doublé de taille et il y a deux autres chambres." Lois continua à leur faire faire le tour, montrant le système de sécurité et le super ordinateur de STAR Labs à un Clark Kent étonné. En réponse à certaines questions que ses visiteurs lui posaient, elle expliqua également comment Superman percevait des honoraires de la ville tout en étant un journaliste à temps partiel pour le Daily Planet. Elle pouvait voir que ce Clark était impressionné, pesant le pour et le contre de devenir un personnage public dans son monde.

Pourtant, Lois réalisa bientôt qu'une question d'importance demeurait toujours sans réponse.

Elle se retourna vers les deux hommes. "Ecoutez, tout ceci est très amusant, mais j'ai besoin de vraiment savoir… que faites-vous ici ?!?"

Une voix masculine au ton grave se fit entendre derrière elle. "Je suis d'accord, que *faites-vous* ici ?"

Tous trois se retournèrent en même temps pour s'apercevoir qu'ils avaient été rejoints par une quatrième personne. Clark Kent et Superman se regardèrent.

Quelques minutes plus tard, ils étaient assis tous les quatre dans le salon.

"Alors vous voyez, mon garçon," dit H.G. Wells, "puisque vous avez eu la gentillesse de venir avec moi dans l'autre univers quand ce Clark avait des problèmes, j'ai pensé qu'il était juste que j'essaie de le ramener ici pour vous aider."

Superman se passa la main dans les cheveux. "J'apprécie, M. Wells, je suis sincère… mais je ne comprends toujours pas pourquoi vous pensez que j'ai besoin d'aide." Il se redressa un peu et regarda son alter ego. "Ce que je veux dire, c'est que je ne suis pas Superman depuis aussi longtemps que vous l'êtes, mais je le fais presque à plein temps depuis trois ans maintenant. Je ne suis pas tout à fait un débutant."

Clark hocha la tête. "Personne n'a dit que vous l'étiez… croyez-moi, je ne suis pas ici parce que je pense que vous ne pouvez pas faire ce travail. En fait…" Il hésita en regardant Superman et Lois. "En fait, je ne sais pas si je pourrais faire cela à plein temps. J'ai pensé à plusieurs reprises abandonner Clark Kent pour vivre en tant que Superman dans mon monde, mais plus je vieillis, plus je réalise combien ça me serait difficile. Ma famille me manquerait trop."

Ses mots touchèrent la corde sensible chez Lois et elle glissa sa main dans celle de Superman tandis qu'elle était assise à côté de lui. Elle savait très bien à quel point le fait d'être Superman plusieurs heures par jour coûtait à son fiancé. Ils s'étaient mis d'accord que s'ils se mariaient et prévoyaient de fonder une famille, Superman aurait besoin de diminuer le temps qu'il passait à patrouiller la nuit.

Le contact de la main de sa fiancée sembla calmer Superman et il se détendit visiblement. "Je suis désolé" dit-il. "Je ne voulais pas dire que.. c'est un tel choc. Bien sûr que je suis heureux que vous soyez venus nous aider." Il se retourna vers M. Wells, les yeux remplis d'émotion. "M. Wells, je vous suis infiniment reconnaissant de ce que vous avez fait pour moi. Nous savons que c'est grâce à vous que Lois s'est enfuie du Congo." Superman s'interrompit, la voix brisée par l'émotion. Il prit une profonde inspiration. "Je ne sais pas quoi ajouter sinon merci."

H.G. Wells sourit chaleureusement aux jeunes gens assis tout près l'un de l'autre. Leur langage corporel et la façon dont ils se regardaient ne faisaient aucun doute, ils étaient profondément amoureux. Il était fier d'avoir pu les aider à se trouver. "J'ai simplement fait ce qu'il fallait afin que l'histoire soit ce qu'elle devait être, mon garçon, " dit-il modestement. "Vous êtes faits pour être ensemble."

"Partenaires dans l'âme," dit Superman en souriant et en regardant sa fiancée dans les yeux.

Lois sourit et serra sa main. "Partenaires dans l'âme," murmura-t-elle à son tour.

Clark s'éclaircit la voix. Les regarder ensemble lui faisait réaliser à quel point sa femme lui manquait. Il était heureux de savoir que tout allait bien dans cet univers, mais à cet instant, tout ce qu'il voulait c'était donner un coup de main et rentrer chez lui. "Alors, M. Wells," dit-il pour changer de sujet. "Avez-vous une idée de ce que nous allons devoir affronter ? Que va-t-il se passer exactement et quand ?"

Wells parut troublé. "J'aimerais pouvoir vous en dire plus, Clark. Mais, comme je le disais précédemment, tout ce que j'ai pu apprendre lors de mes voyages c'est qu'une catastrophe frappera bientôt Métropolis et que Superman *aura* besoin d'aide. Croyez-moi, si j'avais pu déterminer un moment précis, je l'aurais fait."

"De quelle sorte de catastrophe s'agit-il ?" demanda Superman. "Un autre tremblement de terre ? Un astéroïde qui s'abat sur la terre ?"

Clark ébaucha un sourire. "Quoi, vous n'avez pas encore été confronté à cela ?" Devant l'expression confuse de Superman, Clark l'interrompit d'un geste de la main. "Je vous raconterai ça plus tard. Peut-être que ce sera plus facile pour vous que ça ne l'a été pour moi."

Superman n'était pas prêt à laisser tomber le sujet. "Quelle sera l'importance de la catastrophe dont nous parlons ? Combien de personnes ?"

Un peu gêné, Wells toussa. "En fait… bien que la vie soit certainement précieuse, il y a une vie en particulier qui, si elle devait se terminer prématurément, affecterait le futur de l'Utopia de ce monde."

Superman suivit le regard de Wells qui fixait la femme assise à côté de lui sur le divan. "Lois ?" s'exclama-t-il. "Etes-vous en train de dire que Lois est en danger ?"

Wells regarda simplement le jeune couple et soupira. "J'ai bien peur que cette possibilité existe."

Superman s'inquiéta aussitôt. "Très bien, alors nous allons nous assurer que cela n'arrivera pas," dit-il catégoriquement. "Lois, je vais t'éloigner de Métropolis jusqu'à ce que tout soit terminé. Appelle tes parents et vois si tu peux rester en Californie."

Lois se redressa. "Excuse-moi, mais qu'est-ce qui te fait penser que c'est à toi de décider ?"

"Lois, je ne veux pas me disputer. Tu es en danger."

"Je suis en danger à chaque fois que je tourne le coin de la rue, Clark. Je suis en danger à chaque fois que quelqu'un de mal intentionné pense qu'il peut atteindre Superman à travers sa petite amie. Je ne vais pas m'enfuir. Peu importe de quoi il s'agit, on va s'en sortir."

"Lois --"

"Ma place est ici, Clark, à rendre compte des nouvelles. Même si le monde devait se terminer demain, je devrais être ici pour le voir." En voyant l'hésitation de son fiancé, elle continua plus doucement. "J'ai été enfermée contre mon gré pendant cinq ans… je ne vais pas recommencer."

Superman regarda ses mains, l'air contrit. "Je suis désolé, chérie. Je ne voulais pas dire ça. C'est simplement que… si jamais je te perdais, après tout ce qui s'est passé…"

"Chut," dit-elle d'un ton apaisant. "Je ne vais nulle part. J'ai deux Supermen pour me surveiller." Elle effleura sa joue, essayant de le faire sourire.

Son expression s'adoucit enfin. "D'accord, tu as gagné. Je crois que tout ce que nous pouvons faire c'est d'être vigilants."

Il était un peu plus de dix heures du soir quand Lois et Clark réalisèrent qu'ils n'avaient pas terminé d'explorer le site des ventes aux enchères. Bien que M. Wells soit allé se coucher de bonne heure, leur autre invité était encore debout.

"Eh, Clark ?" appela Lois.

"Oui ?" répondirent les deux hommes en même temps.

Elle soupira. "Ça va être difficile. Vous avez une idée de la façon de vous différencier ?"

Son fiancé mit ses mains autour de sa taille. "Facile," dit-il. "S'il essaie de t'embrasser, je serai celui qui le mettra dehors." Il fit un clin d'œil à son sosie pour lui montrer sa bonne humeur.

Lois éclata de rire. "Je voulais parler des *noms*, idiot. Je vais devenir folle si vous répondez tous les deux à chaque fois que je dis 'Clark'."

Leur invité émit une suggestion. "Eh bien, mon ami Jimmy m'appelle parfois CK. Peut-être devrais-je utiliser ce nom pendant mon séjour ici."

"Ça me paraît être une bonne idée, CK."

Lois s'assit devant l'ordinateur. "Maintenant que ce problème est réglé, peut-être que Cl--je veux dire, CK, aimerait nous aider au sujet de ce site web. Maintenant que l'argent a été déposé, nous pouvons faire quelques achats." Ils expliquèrent rapidement l'historique de leur enquête, comment ils avaient calculé les moindres détails pour se forger une fausse identité afin de pouvoir retracer ce qu'ils soupçonnaient être une vente aux enchères illégale. Les détails intriguèrent CK, et il prit une chaise pour s'installer à côté de l'ordinateur.

Le premier objet que Lois choisit était un gros vase. "Hmm, il est écrit qu'il provient de la Dynastie Ming… l'enchère commence à 500 $."

CK se pencha en avant. "J'ai déjà vu ce vase quelque part. Si seulement je pouvais me rappeler où je l'ai vu."

Clark saisit la souris. "Il y a d'autres objets rares sur ce site. J'ai du mal à croire que certains d'entre eux soient mis aux enchères. Ils paraissent être des objets de famille."

"Tu as raison, certains ont l'air d'être des objets de famille," remarqua Lois. "On dirait que c'est le genre d'objets dont les familles ne se séparent jamais quelque soit leur valeur sur le marché."

"A moins qu'il ne s'agisse de circonstances particulières," rationalisa CK. "Comme par exemple une famille ayant besoin d'argent… ou un membre de la famille prenant possession de cet objet et n'ayant pas d'attache sentimentale particulière."

"Ou bien ce sont des objets volés," ajouta Clark.

"Quand se termine l'enchère pour ce vase, Clark ?" demanda Lois.

Il regarda au bas de la page. "Demain après-midi."

"Attendons la dernière minute pour faire une offre afin de ne pas faire monter l'enchère plus haut que nécessaire. Je n'arrive toujours pas à croire que Vince ait réussi à convaincre M. Olsen de nous donner l'argent, mais il faut cependant que nous soyons très prudents."

Clark sortit du site. "Bonne idée. Il se fait tard de toute façon et je pense que nous devrions tous aller nous coucher. Vince doit s'attendre à ce que nous soyons là de bonne heure demain matin."

La matinée suivante passa relativement vite. Lois et Clark se rendirent au Planet tandis que CK et Herb acceptèrent de chercher sur Internet davantage d'informations sur les objets vendus aux enchères pouvant être des objets rares.

Le Planet grouillait d'agitation. Il y avait beaucoup d'articles au sujet d'actes d'héroïsme à la suite du séisme ainsi que sur des incidents de pillages et de dégâts mineurs partout en ville. Vince Nelson et son équipe étaient débordés.

Clark passa son temps à écrire des articles sur les notes qu'il avait prises. Grâce à sa super vitesse, il pouvait lire et éditer un article de plusieurs colonnes aussi rapidement que son traitement de texte lui permettait de le faire.

Lois était en train de travailler sur la présentation du reportage. C'était normalement le travail du rédacteur, mais Lois s'y était mise récemment et elle avait retiré beaucoup de satisfaction à le faire. Elle serait toujours avant tout une journaliste, mais Vince pensait qu'elle avait le potentiel pour être un jour un remarquable rédacteur. Néanmoins, aujourd'hui, il y avait tellement d'histoires qui se ressemblaient qu'après un temps, il était difficile de les différencier. Cela devenait une tâche laborieuse de décider quels articles seraient utilisés pour le numéro spécial et quels étaient ceux qui seraient mis en première page.

Bien entendu, le rédacteur était celui qui prendrait la décision finale, mais Vince était tellement débordé qu'il était heureux que Lois s'occupe de la présentation générale. Elle, de son côté, faisait confiance à Clark pour choisir les articles les plus remarquables. Chaque fois qu'il terminait un article, il le lui passait avec un petit commentaire sur l'importance qu'il accordait à l'histoire. C'était à elle de juger, mais elle trouvait que le point de vue de Clark était bien souvent excellent.

Tout le monde était fatigué quand arriva l'heure du déjeuner. Lois avait l'impression d'avoir accompli une journée de travail entière en seulement quatre heures. Elle avait besoin de s'arrêter un moment. Espérant ardemment un déjeuner tranquille, seule avec Clark, elle soupira en se rappelant que CK et M. Wells les attendaient à l'appartement.

Comme son partenaire passait à côté d'elle, elle jeta un coup d'œil à sa montre. "Clark, nous sommes supposés rejoindre CK et M. Wells pour le déjeuner… crois-tu qu'on peut s'absenter ?"

"Je viens juste d'en parler à Vince. La plupart des articles sur le tremblement de terre sont terminés et, d'après ce que je sais, le seul article sur lequel ils sont encore en train de travailler est un historique sur de précédents tremblements de terre qui se sont produits à Métropolis et qui peut être publié n'importe quand. Range tes notes pendant que je vais vérifier avec lui, mais je parie qu'il n'y aura pas de problème, surtout que nous devons nous remettre au travail sur l'enquête sur la famille du crime." Clark se dirigea vers le bureau du rédacteur et revint quelques instants plus tard avec un large sourire. "En ce qui le concerne, nous sommes libres jusqu'à demain." Clark tendit la main pour escorter sa partenaire jusqu'à l'ascenseur.

A midi, un camion de déménagement se gara devant la maison de James Olsen. Personne ne répondit quand on frappa à la porte. Les déménageurs jetèrent un coup d'œil aux alentours pour voir si on les surveillait. Quand ils furent certains que tout était tranquille, Gene Newtrich crocheta habilement la serrure de la porte d'entrée. Il entra sans bruit dans la maison et aperçut plusieurs objets de grand intérêt. Il les montra à son complice qui portait des cartons et lui fit signe d'en apporter un.

Prenant des mains d'un autre déménageur ce qui était nécessaire pour emballer des objets, Gene emballa délicatement un cadre en argent. Cela devait être correctement emballé pour être transporté à travers la ville jusqu'au dépôt de la Société de Déménagements. Le dernier paquet fut délicatement posé dans le carton. Tandis qu'un homme portait le carton, un deuxième suivait son patron et emballait les objets que Newtrich sélectionnait puis les mettait dans le carton.

Les déménageurs continuèrent ainsi leur routine pendant un quart d'heure, parcourant les différentes pièces de la maison à la recherche d'objets qui pourraient être vendus facilement et qui seraient difficiles à retrouver. Une fois que le carton fut rempli d'objets de valeur bien emballés, Gene sortit seul sous le porche. Il scruta méticuleusement le voisinage. Personne ne regardait cette maison élégante dans le quartier chic de Métropolis.

Faisant signe à ses hommes, ils portèrent délicatement l'unique carton d'objets de valeur jusqu'au camion tandis que Gene referma la porte de la maison. En route vers la maison suivante figurant sur leur liste, Gene espérait qu'ils auraient encore d'autres cartons d'objets de valeurs dans le camion avant de retourner au dépôt.

Lois et Clark s'arrêtèrent à leur restaurant chinois favori et commandèrent différentes choses à emporter pour le déjeuner avant de se rendre à l'appartement. CK s'occupa du repas tandis que Clark se mit à son ordinateur et ouvrit le compte sous la fausse identité. En allant voir sur le site des ventes aux enchères, ils découvrirent qu'il ne leur restait plus qu'une heure avant que l'enchère pour le vase ne se termine.

"Est-ce qu'on ne devrait pas faire une offre ?" demanda Clark. "Il est déjà à 1 500 $ pour l'instant." Il avait été confiant quand il avait demandé l'argent, mais maintenant qu'il était temps de le dépenser, il espérerait qu'il ne partirait pas en fumée.

"Attendons de voir si ça monte d'ici la prochaine demi-heure" suggéra Lois. "Ça nous laissera le temps de manger."

"J'ai beaucoup réfléchi sur l'endroit où j'ai vu ce vase," dit CK entre deux bouchées de poulet sauce aigre-douce. "Si ma mémoire fonctionne correctement, je crois qu'il ressemble au vase que j'ai vu dans le bureau de Bob Fences il y a quelques années. Vous avez un Bob Fences ici ?"

"Oui, c'est le président de la compagnie de téléphone," répondit Clark. "C'est un gars un peu bizarre mais il semble être honnête. Croyez-vous qu'il est impliqué ?"

"Ce serait intéressant de savoir s'il a mis lui-même ce vase aux enchères, dans l'éventualité qu'il en soit le propriétaire." suggéra CK. "Je me demande s'il y a d'autres articles en vente pour lesquels nous pouvons retrouver les propriétaires."

"Notre première tâche après le déjeuner sera de regarder ce site. Pour l'instant, je vais appeler M. Fences et voir s'il sait quelque chose." Lois regarda les premières pages de l'annuaire et trouva le numéro de téléphone de la compagnie. "Oui, ici Lois Lane du Daily Planet. J'aimerais parler à M. Fences s'il vous plaît, au sujet d'un article sur lequel je travaille." Elle s'arrêta et dit tout bas à ses compagnons, "Ils m'ont mis en attente."

Quelques minutes plus tard, elle fut récompensée. "Oui M. Fences ? Merci de répondre à mon appel. Je suis en train d'écrire un article au sujet d'un site Internet qui fait des ventes aux enchères et, mon partenaire et moi-même sommes tombés sur un objet qui, nous le croyons, pourrait vous appartenir. L'objet en question est un vase Ming, de couleur blanche et rose - - vraiment ? Eh bien, c'est intéressant. Oui, absolument… je peux venir en fin d'après-midi. D'accord, merci."

"Qu'a-t-il dit ?"

"Il semblerait que M. Fences ait eu un vase comme celui qui se trouve sur le site, mais il a disparu il y a trois semaines."

"Il a disparu ? Est-ce une autre façon de dire qu'il a été volé ?"

Lois haussa les épaules. "Je pense. J'en saurai bientôt un peu plus. Il m'a dit qu'il s'apprêtait à rentrer chez lui pour faire ses valises pour partir en voyage d'affaires, et m'a demandé de le retrouver chez lui avec une photo du vase pour voir s'il le reconnaît."

Clark n'était pas tranquille. "Je vais avec toi," dit-il. "Je ne veux pas prendre de risques."

"Clark, quelqu'un doit rester ici pour surenchérir sur ce vase. S'il s'avère qu'il appartient à M. Fences, nous ne devons pas le perdre."

Toutefois, à ce moment-là, Clark entendit une alarme que seul lui et son alter ego pouvaient entendre. Les deux hommes se regardèrent. "Explosion à l'hôpital Général de Métropolis," dit Clark en se levant et il tourbillonna pour se changer en Superman. "Je dois y aller." Mais, une seconde plus tard, il s'arrêta. "Flûte !"

"Que se passe-t-il maintenant ?" demanda Lois.

CK répondit en se levant et en tourbillonnant pour revêtir lui aussi son costume bleu et rouge. "Un jet en danger au-dessus de Gotham City." Il regarda son jumeau dans les yeux. "Vous allez à l'hôpital et je m'occupe de l'avion. Puisque je suis ici, autant me rendre utile."

Clark hésita. "Lois, je veux que tu restes ici jusqu'à ce que l'un de nous soit rentré. Ne va pas à ce rendez-vous toute seule."

"Clark - - "

"Je suis sérieux, Lois, reste ici."

"D'accord," dit-elle ennuyée. "Quelqu'un doit s'occuper des enchères, de toute façon."

Un instant plus tard, elle et M. Wells se retrouvèrent seuls dans l'appartement.

"Eh bien, eh bien," s'exclama-t-il. "Ils ont de quoi s'occuper; n'est-ce pas ?"

Lois lui fit un petit sourire et réouvrit la page web sur le vase. L'enchère était montée à 1 750 $. Vingt minutes plus tard, elle était à 1 900 $. Lois regarda sa montre. "Encore dix minutes," pensa-t-elle. "Je crois qu'il est temps que je me mette en action." Tandis que M. Wells regardait au-dessus de son épaule, Lois fit une offre à 2 000 $ et puis, moins d'une minute avant la fin, elle dut surenchérir. Après un moment où la tension nerveuse était à son maximum, elle et M. Wells poussèrent un soupir de soulagement - - elle venait d'acquérir le vase pour 2 200 $.

Lois imprima les informations apparaissant à l'écran sur les conditions d'envoi de l'objet et se déconnecta, satisfaite d'elle-même en souhaitant pouvoir partager avec Clark les derniers détails. Si seulement elle pouvait maintenant s'assurer que le vase appartenait à Bob Fences…

Lois se décida rapidement. Elle attendit que M. Wells quitte la pièce et écrivit un mot rapide à Clark. Elle s'assura ensuite que M. Wells était occupé à se rendre utile à ranger les restes de leur repas dans le réfrigérateur. Il paraissait assez surpris par les boîtes en plastique se trouvant dans le placard, et Lois sut que c'était le moment ou jamais.

Elle enfila ses chaussures, ramassa son sac et sortit rapidement par la porte d'entrée. Avec un peu de chance, elle serait de retour de chez Bob Fences avant que Clark et CK ne reviennent de leurs sauvetages.

Lois rayonnait en sortant de chez Bob Fences, dans le quartier Est branché de Métropolis. Sa visite avait été encore plus fructueuse qu'elle ne l'avait espéré. Non seulement M. Fences était convaincu que le vase était le sien, mais il lui avait donné des photos de deux chandeliers en argent et d'un amplificateur haut de gamme qui avaient mystérieusement disparu le même jour. Elle était impatiente de retourner à l'appartement de Clark pour voir s'il y avait des objets correspondant à la description qui étaient mis en vente.

Alors qu'elle s'approchait de sa voiture et qu'elle ouvrait la porte, elle remarqua vaguement qu'un camion de déménagement se trouvait dans l'allée conduisant à la maison de l'autre côté de la rue. Curieuse de trouver un panneau A Vendre - - qui sait quel genre de maison elle et Clark pourraient acheter une fois mariés - - elle regarda plus attentivement. Elle ne vit aucun panneau sur la pelouse, mais elle remarqua un homme mettre un carton à l'intérieur du camion et verrouiller la porte.

Elle enregistra cette information, mais elle était encore distraite par le fait qu'elle voulait rentrer le plus vite possible pour vérifier le site web, et elle mit la clé dans la serrure de la portière. Toutefois, elle sursauta quand deux bras musclés l'entourèrent. Avant qu'elle ne puisse crier pour appeler au secours, un chiffon imbibé d'une substance chimique fut appliqué sur son nez et sa bouche. En quelques secondes, Lois Lane s'effondra, inconsciente.

 

 

Les personnages de cet épisode sont la propriété de DC Comics, December 3rd Production et Warner Brothers. Aucun non respect des droits n'est délibéré de la part de l'auteur ou du Season 6 group, toutefois, les idées exprimées dans cet épisode sont la propriété des auteurs © 1999.