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Saison 6, Episode 10

Première partie

Écrit par Sheila Harper

Édité par Lynda Love

Version française de

Episode 10 : Mirroir, Mirror

Traduction Hypérion

PRÉCÉDEMMENT DANS LOIS & CLARK :

"Docteur Trifyllis ?" appela-t-elle. "Votre porte était ouverte. Etes-vous encore là ?"

Clark lui attrapa la main. Quelque chose n'allait pas. Il baissa ses lunettes et radiographia la pièce. "Lois, attends," dit-il--"

--quand un éclair de lumière blanche les saisit et les figea sur place. Puis la lumière s'éteignit et ils s'écroulèrent.

"Que-que s'est-il passé ?" demanda-t-il--

--avec un geste de recul en entendant sa voix. Haut perchée, indubitablement féminine ...que lui était-il arrivé ? Ignorant la douleur dans sa tête, il se redressa sur un coude et s'examina. Un tailleur ? Des bas ? Il passa une main incrédule sur sa poitrine, sur des formes très familières. Il leva un regard horrifié vers son double. "Lois ?"

L'image de lui-même hocha la tête et il grogna, "Oh, non, pas encore."

"Quelqu'un fouillait son appartement -- quelqu'un qui se moquait qu'on le sache, en plus." Elle se laissa tomber sur le canapé à côté de Clark. "Je ne peux pas dire si quelque chose a disparu, mais Nick n'était pas là et je n'ai pas vu de taches de sang," ajouta-t-elle.

Surpris, il se tourna brusquement pour la regarder. "Je n'avais pas pensé à ça. Mon Dieu, s'il avait été tué--"

"--on pourrait rester coincés comme ça. Pour toujours."

Le matin suivant, Clark passa son pied à travers une seconde paire de collants. "Voilà." dit-il en se levant et en jetant le collant troué dans la poubelle. "Pas de robe, pas de collants et *pas* de talons." Il sortit une veste et un pantalon marrons du placard. "C'est un ensemble pour aller travailler ?" demanda-t-il en le tenant en l'air afin que Lois puisse le voir de la salle de bains.

Elle plissa le nez. "Je crois." Il attendit qu'elle s'explique et elle poursuivit, "C'est juste… qu'il me fait ressembler à une mémère. Peu importe. Mets la blouse saumon ou la blanche avec ça."

Il regarda les affaires de Lois dans l'armoire d'un air désespéré. "Une blouse saumon. C'est une chemise rose, c'est ça ?"

Clark sortit en trombe des lavabos des dames et descendit la rampe d'accès à la salle, le rouge de ses joues clairement visible sans la protection habituelle du maquillage de Lois. Lois l'attendait pour aller à la réunion. "Tu rougis," dit-elle curieuse.

Ses joues devinrent écarlates. "Ne me demande pas," dit-il.

"Et quand pourrais-je voir l'article sur la conférence sur le réaménagement scolaire que vous avez couverte hier, Lois ?"

Clark était sur le point de répondre quand Lois, qui recommençait à griffonner sur son bloc-notes d'un air absent dit, "Il sera sur votre bureau dans une heure."

Clark ferma les yeux et se lança dans des explications. "Clark le corrige pour moi avant de vous l'envoyer, Perry. " Sous la table, à couvert, il tapota la jambe de Lois.

Lex se jeta en arrière dans son fauteuil. Non seulement le Dr Trifyllis avait la pierre Zelig, mais vu les fameuses lettres qu'Enrico avait dénichées, il avait probablement les disquettes codées du fichier sur le clonage que son frère avait volées, *et* il pouvait peut-être bien relier Lex au meurtre à travers Enrico. Le milliardaire grinça des dents.

Les yeux d'Alex s'embrasèrent furieusement. "Pourquoi est-ce que tu ne passes pas une annonce dans le Planet pendant que tu y es, Nick ? Mon Dieu ! Tu ne comprends pas ? Ces types te *tueront* s'ils te trouvent !" Il traversa la petite salle de séjour en tempêtant et regarda par la fenêtre une minute, puis il se retourna et ses yeux gris étaient remplis de larmes. "Ils ont déjà eu Chris, Nicky. Je ne veux pas te perdre toi aussi."

"Pouvez-vous nous donner le nom du propriétaire ?" demanda Clark. Il regarda une dernière fois les débris du véhicule, puis suivit le policier.

"D'après ce que nous savons, le véhicule appartient à Nicholas Trifyllis, New Troy."

Clark trébucha soudain et Lois le rattrapa. Leurs yeux bruns se croisèrent, puis, comme s'ils avaient la même idée, ils se retournèrent pour regarder le ravin. Tout en bas, la voiture continuait de brûler.

ACTE 1

"Mort ? Lex Luthor retint la colère qu'il sentait battre dans les veines de son front, mais la tension était perceptible dans sa voix tandis qu'il poursuivait, "Avez-vous trouvé la pierre ?"

"Non, monsieur." La voix de Lindy Barrows paraissait calme, presque détachée, à l'autre bout du fil.

Une rage aveugle et incontrôlable bouillait en lui et lui coupait le souffle. Il se souvenait du temps où les échecs n'étaient rien de plus que de malheureux contretemps, quand son contrôle était à ce point absolu que même une défaite personnelle ne provoquait en lui pas plus de signe d'inquiétude qu'une petite coupure. Que lui arrivait-il ? Il avait commencé à perdre le contrôle de son nouvel empire retrouvé et maintenant il ne se maîtrisait plus.

Lex prit une profonde et lente inspiration. Hurler après elle ne ferait que la faire fuir et il n'aurait donc pas les informations dont il avait besoin pour s'occuper de la situation. "Que s'est-il passé ?" demanda-t-il les dents serrées.

"J'ai localisé la voiture de Trifyllis chez un carrossier," déclara-t-elle. "J'ai surveillé l'atelier, mais quelqu'un est venu la chercher -- apparemment quand je suis allée aux toilettes -- car elle était partie quand je suis revenue. La seule adresse qu'avait le garagiste était à Métropolis, c'était donc une impasse. Avec l'espoir que Trifyllis se trouvait chez un parent, j'ai vérifié certaines informations et j'ai trouvé l'adresse d'un A. Trifyllis."

"Alex ?" la coupa Lex, intéressé.

"Peut-être. Je ne sais pas Il n'y avait personne au domicile et aucune voiture. J'avais l'intention d'attendre leur retour, mais ma radio a capté un appel de la police d'état sur un accident de voiture. Quand ils ont vérifié l'immatriculation, elle concernait Nick Trifyllis et je me suis rendue sur les lieux de l'accident. Ils n'avaient remonté ni la voiture ni les corps du ravin et il y avait des policiers partout, je n'avais donc aucune possibilité de chercher les corps ou le véhicule."

Son rapport impersonnel et détaché avait calmé la fureur de Lex et il réfléchissait à nouveau. "Très bien," dit-il. Les dossiers codés sur les clones ne se trouvaient sur aucune des disquettes qu'avait apportées Enrico, Nick Trifyllis devait donc les avoir. "Allez voir à l'adresse que vous avez trouvée. Ils ont probablement laissé la pierre Zelig, l'appareil et les fichiers à la maison. Si vous *ne* trouvez rien, faites-vous passer pour une petite amie et jetez un coup d'œil à la voiture et à leurs effets."

"Oui, monsieur." dit-elle, et elle raccrocha.

Lex pivota pour regarder l'étendue du ciel visible de son balcon. Il restait toujours un espoir.

Clark était silencieux tandis que Lois et lui repartaient vers la Jeep. En regardant dans le ravin, il avait été si épouvanté par la perte de ses chances de redevenir normal qu'il n'avait pas ressenti son habituelle compassion pour le savant effrayé qui était mort dans l'épave en flamme -- juste de la colère que l'homme ne soit pas parvenu à réparer le mal qu'il avait fait. Lois avait finalement dû l'emmener de force et il s'était éloigné de l'épave de la voiture en trébuchant.

Il baissa les yeux, regarda ses seins, descendit le long de ses longues jambes fines, jusqu'à ses pieds élégamment chaussés. Il serra son petit poing. Il ne pouvait pas continuer. Quelle que soit la manière dont il pouvait se définir, même pendant ces années effrayantes où ses pouvoirs avaient commencé à apparaître et qu'il ne savait pas s'il était ou non humain, il s'était raccroché à une chose : il était un homme. Il entendit vaguement résonner l'écho d'une de ses premières conversations avec Lois :

<Vous . . . avez l'air d'être . . . fait pareil qu'un homme normal. >

<Mais je suis un homme, Lois. Tout comme vous êtes une femme.>

Et maintenant cela lui était arraché. Vulnérable à toutes les maladies et les blessures auxquelles étaient sujets les humains, dépouillé de son énorme force et de sa vitesse, exilé -- il jeta en l'air un regard douloureux -- vers le ciel qui avait été sa retraite et sa joie : vers le genre de problèmes qu'il avait affrontés auparavant et avec lesquels il pouvait s'arranger. Mais pas ça. Bon sang, il *n'était pas* une femme !

Clark trébucha sur une racine à demi enterrée et Lois tendit la main pour le retenir. Pendant un instant, il regarda la main de Lois -- sa main à *lui* attrapant son bras. "Tu vas bien ?" demanda-t-elle.

Son regard sombre se leva vers le sien et il étudia son visage -- son visage à *lui*, qui paraissait curieusement faire partie du passé, l'image inversée de son reflet -- et il hocha lentement la tête. Ils se séparèrent pour entrer dans la Jeep et il jeta un rapide regard à sa femme.

Il aurait dû s'en rendre compte plus tôt, mais étant donné qu'il pensait que son propre corps était 'le bon', il ne lui était pas venu à l'esprit qu'être emprisonnée dans son corps était aussi pénible pour Lois que ça l'était pour lui. Et pourtant, c'était ce qu'elle avait dit : ce corps était trop grand et trop difficile et elle devait constamment penser à la façon de le contrôler. Il ouvrit la portière côté passager et monta dans la Jeep, sa colère et son désespoir s'évanouissant en arrière-plan en raison de son inquiétude pour la façon dont Lois prenait la mort de Trifyllis.

Elle claqua la portière et posa son front sur le volant, les yeux brillants de larmes. "Je ne peux pas continuer," murmura-t-elle. "Je dois me contrôler à chaque minute. Je ne peux pas me laisser aller à la colère ou à la contrariété ou je pourrais blesser quelqu'un." Elle leva la main et la regarda, en fermant et en ouvrant les doigts. "Clark tu as eu une vie entière pour apprendre à te contrôler -- et pas seulement tes pouvoirs -- et tu peux donc vivre parmi les êtres humains sans leur faire de mal. Mais je n'ai pas ce genre de contrôle… et j'ai peur--"

Elle s'interrompit et refoula ses larmes. "C'est un cauchemar. Je t'ai fait mal quand j'étais Ultrawoman -- et j'ai encore *moins* de contrôle sur *ce* corps. Et si--" Sa voix se brisa et elle s'arrêta, la tête baissée et les épaules tremblantes.

"Oh, chérie !" Le cœur de Clark se brisa et il l'attrapa et posa sa tête sur son épaule. "Ça va aller, ça va aller," murmura-t-il en lui caressant le dos. "Nous pouvons toujours revenir dans nos corps. Nick a probablement laissé sa machine chez son frère. Nous pouvons aller la chercher là-bas. Tout va bien se passer, mon trésor. Ne t'en fais pas."

Lois leva la tête, les yeux rougis de larmes. "Tu le penses vraiment ?"

"Je le pense vraiment," lui dit-il sincèrement. L'idée lui était venue pendant qu'il la réconfortait, mais plus il y pensait, plus il était certain d'avoir raison.. "Il avait des *heures* d'avance sur nous. Il est sans doute arrivé hier soir et est resté chez son frère et c'est là que le -- le rayon conducteur doit se trouver."

Lois conduisit avec son habituelle agressivité à travers Carsonville, effrayant les habitants tandis que Clark se cachait les yeux en priant qu'ils ne heurtent personne. "Et si le machin-truc *n'est pas* chez Alex ?" demanda-t-elle enfin, choisissant judicieusement de ralentir quand une voiture de police arriva derrière elle.

"Il y sera," lui dit Clark.

"Comment le sais-tu ?"

Un petit sourire se forma au coin de sa bouche. "Parce que nous allons nous en sortir -- comme on l'a toujours fait. Et parce que tu fais une meilleure femme que moi."

Elle hocha la tête. "Tu ne devrais pas faire de mauvaises plaisanteries pour me remonter le moral."

"Pourquoi pas ?"

"Parce que--" Elle se concentra à nouveau sur sa conduite-- "tu fais ça seulement quand les choses vont *vraiment* mal."

Alex Trifyllis vivait dans un petit appartement dans le quartier à loyers modérés de Carsonville. "Es-tu sûr que c'est le bon endroit ?" demanda Lois, en regardant le vieil immeuble à travers le pare-brise.

Clark ne consulta même pas ses notes. "Appartement douze."

"Prends soin de fermer la portière," marmonna-t-elle en coupant le contact. "C'est le genre d'endroit où l'on retrouve la Jeep sur un cric, sans les quatre roues, sans la roue de secours et sans les deux pare-chocs quand on revient."

Ignorant ses récriminations, il sauta hors du véhicule, enjamba le trottoir et disparut dans le bâtiment. Lois se dépêcha de fermer la Jeep et se précipita dans l'immeuble derrière son mari.

A l'intérieur, les couloirs étaient faiblement éclairés et tournaient de façon étrange, mais elle n'eut aucun problème pour localiser Clark. Avoir de supers pouvoirs présente certains avantages, se dit-elle, en tournant au coin du couloir et en grimpant les marches de l'escalier deux par deux. Le temps qu'elle atteigne le dernier étage, elle avait rattrapé Clark, dont le visage était légèrement rouge mais la respiration régulière. "Douze ?" demanda-t-elle.

"Par là," dit-il, et ils empruntèrent le couloir.

A ce moment, la porte de l'appartement numéro douze s'ouvrit et une jeune femme mince aux cheveux bruns, vêtue d'un jean et d'un petit haut, sortit en se retournant pour fermer la porte derrière elle. Quand la femme regarda dans le couloir, Clark s'arrêta brusquement et Lois retint à peine un soupir. Même dans des vêtements décontractés, elle correspondait au portrait de la police; elle en était certaine. "Que faites-vous dans cet appartement ?" demanda-t-elle.

La femme s'arrêta, l'air étonné. "De quoi parlez-vous ? Mon… petit ami habite ici."

Ce fut au tour de Lois de s'arrêter net. Se trompait-elle ? Elle regarda Clark pour voir ce qu'il en pensait, mais la vue de son visage -- son visage *à elle* -- lui rappela pourquoi elle pensait reconnaître cette femme. Il y avait en elle quelque chose d'indéfinissable la faisant ressembler aussi bien à Lois que la femme du portrait-robot.

"Alex Trifyllis ?" demanda Clark.

"Pourquoi, oui ?" dit la femme. "Vous êtes des amis à lui ?"

"Non," dit-il, nous sommes journalistes--"

"--et nous sommes venus l'interviewer pour un article," l'interrompit Lois.

La femme les regarda quelques instants. "Journalistes ? Oh, je sais ! Vous devez être Lane et Kent. J'ai vu vos photos."

Clark dressa les sourcils de surprise et regarda Lois par-dessus son épaule. "Nos photos ? Vous êtes de Métropolis ?"

Le sosie de Lois se mit à rire. "Non, mais je lis tous les tabloïds. Vous avez eu de drôles de problèmes pour vous marier, n'est-ce pas ?"

Lois leva les yeux au ciel. Clark s'amusait à collectionner les articles sur eux, mais ce genre d'histoires lui donnait toujours le mauvais rôle. "Ce qui nous permet d'apprécier davantage d'y être enfin parvenus," dit-elle avec une fausse jovialité sous-entendant la fin de la discussion.

Toutefois, l'autre femme ne parut pas comprendre le sous-entendu. "Oh, et tout va bien avec votre bébé, n'est-ce pas ?"

"Quoi ?" demandèrent ensemble Lois et Clark en s'approchant d'elle et en l'encadrant. "Qu'y a-t-il avec notre bébé ?" poursuivit-il d'une voix pressante.

La femme les regarda l'un et l'autre. "Je veux dire les Services Sociaux vous l'ont rendue, n'est-ce pas ? Les journaux n'ont jamais dit…" Elle s'interrompit.

Lois plissa les yeux, faisant enfin le rapprochement. "Oh, le procès à l'automne dernier." Comme elle ne voulait pas que des informations déformées soient répandues, elle poursuivit, "Ce n'était pas un procès pour qu'on nous la *rende*--"

Cette fois, ce fut au tour de Clark de s'interposer. "--tout s'est bien passé. Comment avez-vous dit que vous vous appeliez ?"

"Li-Lindsey," dit-elle. "Lindsey Bailey. Mais si vous voulez parler à Alex, vous arrivez au mauvais moment. Il est parti."

"Vous savez où ?" demanda Lois.

Lindsey hocha la tête. "Non, je me suis arrêtée pour déjeuner avec lui, mais il n'était pas à la maison."

Clark croisa le regard de Lois derrière la tête de Lindsey et passa son doigt devant sa gorge pour lui faire signe de couper la conversation. "Merci, Mlle Bailey," dit-il.

"Vous avez été très aimable, mais nous vous avons fait perdre assez de temps." ajouta Lois.

Visiblement congédiée, Lindsey commença à s'engager dans le couloir, mais comme Lois et Clark ne la suivaient pas, elle s'arrêta et demanda, "Vous ne venez pas ? Il n'est pas chez lui."

"Je sais, mais nous--" Clark regarda Lois, pour lui demander de l'aide.

"Nous-- euh-- allons lui laisser un petit mot," termina Lois. Clark sortit un bloc et un stylo de son sac à main et les leva pour les montrer à Lindsey. "Au revoir," ajouta Lois.

"Oui, eh bien… au revoir," dit Lindsey, et elle se retourna lentement et descendit l'escalier.

Lois baissa ses lunettes et regarda la femme monter dans une voiture de tourisme stationnée en bas de la rue. Elle fit un zoom sur la plaque, puis écrivit le numéro sur le bloc que tenait Clark. Elle déchira la page, la plia et la glissa dans la poche intérieure de sa veste, "Juste au cas où," dit-elle.

Il acquiesça et sortit le téléphone portable de son sac.

"Qu'est-ce que tu fais ?" demanda Lois tandis qu'il composait un numéro.

"Je donne ce numéro d'immatriculation à la police et je leur dis que nous avons peut-être vu une femme recherchée dans une affaire de meurtre à Métropolis."

Lois était soulagée. Elle n'était pas sûre que son intuition pouvait marcher dans un cerveau différent. "Tu ne l'as pas crue non plus ?"

"Pas plus que je ne crois pouvoir la balancer au tapis -- ce qui veut dire qu'en ce moment elle n'irait pas bien loin." dit-il, un pâle sourire au coin des lèvres.

La femme garda un œil dans son rétroviseur en sortant sa voiture du parking. Mais elle ne vit personne apparaître sur le trottoir pour essayer de l'arrêter, pas de voiture de police surgissant soudain derrière avec gyrophare et sirène. Il semblait qu'ils avaient avalé son histoire.

Elle se détendit un peu. *Cette* rencontre était inattendue. Que faisaient Lane et Kent dans l'état de New York au lieu de se trouver à Métropolis ? Et étaient-ils vraiment intéressés par Alex Trifyllis ou étaient-ils, tout comme elle, après Nick ? C'était une bonne chose qu'elle ait terminé ses recherches avant qu'ils n'arrivent. En parlant de ça…

Elle ouvrit son petit téléphone portable et composa un numéro avec le pouce. "Bonjour. M. Luthor ?… Oui, monsieur, c'est Lindy Barrow…"

Avoir des supers pouvoirs est aussi très utile pour commettre une effraction, se dit Lois avec satisfaction en regardant s'ouvrir la serrure. Cela ne lui avait pas pris plus de temps que si elle s'était servie d'une clé. Elle ouvrit la porte et laissa passer Clark. "Voilà encore un talent bien utile," dit-elle en le suivant et en fermant la porte derrière eux.

Il marmonna son accord d'un air absent. "Ouvre les oreilles au cas où Alex reviendrait."

"D'accord." Elle se retourna pour regarder la pièce et s'exclama. "Quelle porcherie ! Tu ne penses pas qu'il vit comme ça, n'est-ce pas ?"

Clark haussa les épaules. "Peut-être que la femme a tout fouillé."

"Tu crois que c'est ce qu'elle faisait ?"

"Qu'elle cherchait quelque chose ? Bien sûr. Peut-être ces fichiers que Chris Trifyllis devait envoyer à Alex."

Lois hocha la tête, examinant la pièce d'un air dégoûté. "Bon, à quoi ressemble cette chose ?"

Gendell a dit que ça ressemblait à un caméscope -- un gros, car Nick le tenait sur son épaule." Il se dirigea vers une autre pièce. "Tu vérifies la salle de séjour et la cuisine," suggéra-t-il. "Je m'occupe des chambres."

"D'accord." Lois inspecta la pièce principale, examinant tout de sa vision à rayons x, juste pour s'assurer que l'appareil n'était pas caché dans ou sous un meuble. Mais, tandis qu'elle continuait de scanner chaque centimètre de la pièce sans trouver l'appareil, elle sentit un creux à l'estomac. Elle se tourna vers la cuisine et hésita, de peur de regarder et d'avoir la confirmation que l'appareil ne se trouvait pas dans cet appartement sans dessus dessous. Qu'allaient-ils faire s'il n'était pas là ?

Lois avait examiné la cuisine, la salle de séjour, la salle de bains, le linge, les placards du couloir et les piles de vêtements se trouvant dans le couloir quand Clark sortit enfin de la seconde chambre. "Quelque chose ?" demanda-t-elle, bien que son expression contrariée soit assez explicite.

Il hocha négativement la tête. "Je ne sais pas où… Cette femme n'avait rien avec elle, n'est-ce pas ?"

"Juste un sac à main et il n'aurait pas pu contenir un caméscope, encore moins ce que tu as décrit."

Clark glissa une main dans la poche de son pantalon et se passa l'autre dans les cheveux. Il soupira et haussa les épaules avec contrariété. "Je ne sais où chercher après cela."

Lois retint ses larmes en regardant son mari faire ce geste familier -- presque méconnaissable quand il était fait avec son corps à elle. "Je crois qu'il faut qu'on cherche qui se trouvait dans cette voiture."

Il arrêta de contempler ses chaussures et leva les yeux vers elle. "D'accord."

"L'ambulance vient de partir avec les corps," dit le jeune policier avec amabilité. Il dirigeait les opérations maintenant que la voiture avait été examinée.

"Les corps ?" dit Lois à l'écoute, tandis que Clark ressentait une lourde sensation d'angoisse au creux de l'estomac. Il avait espéré que l'un des frères avait survécu, mais cette chance semblait avoir disparu.

"Oui, M. Kent. Nous en avons sorti deux des décombres."

"Avez-vous pu les identifier ?" poursuivit Lois.

L'officier hocha négativement la tête. "Non, ils sont plutôt--" Il jeta un œil vers Clark et modéra ce qu'il allait dire-- "en mauvais état. Il faudra sans doute des empreintes dentaires ou des tests d'ADN pour être sûr."

"Ça ne peut marcher que si vous avez quelque chose de comparable," dit Clark. "Avez-vous trouvé quelque chose d'autre sur l'enregistrement de la voiture pouvant permettre de savoir qui ils sont ?"

Le policier parut un peu surpris par les connaissances de "Lois" sur le sujet et son attitude professionnelle. "En vérité, Madame, nous avons trouvé quelque chose. Il y avait deux valises dans la malle et elles ne sont pas trop démolies. Leur contenu indique que nos John Doe sont probablement…" Il regarda ses notes et poursuivit. "Nick et Alex Trifyllis." Le policier parut réaliser soudain ce qu'il avait dit et, troublé, il bégaya. "Ce-- Ce renseignement n'a pas encore été diffusé. Le capitaine ne veut pas que des informations qui ne sont pas encore vérifiées soient rendues publiques."

Clark ferma légèrement les yeux. "L'homme que nous recherchons est un pirate informatique et il devait avoir un ordinateur avec lui-- même pour un voyage d'une nuit."

Le policier haussa les épaules et hocha la tête l'air de dire qu'il ne savait pas, et Clark le remercia avant que lui et Lois ne retournent à la Jeep. "Et maintenant on va où ?" demanda-t-il.

Elle respira profondément. "A la maison."

Lois jeta un œil à Clark qui regardait depuis une heure à travers la vitre. Il cache ses sentiments, pensa-t-elle. En fait, elle n'avait pas été non plus très loquace -- mais c'était parce qu'elle n'avait pas pensé aux conséquences de ce qui venait de se passer. "Tu vas devoir rester silencieux un peu plus longtemps pour entrer dans le Livre des Records," dit-elle.

Il se tourna lentement vers elle. "Quoi ?"

"Tu ne peux pas éviter cette conversation à l'infini, Clark."

Il regarda dans le vague. "Il n'y a rien à dire."

"Rien à dire ?" lui répondit-elle.

"Trifyllis est mort; sa machine à transférer les esprits a disparu et on est coincés. Qu'y a-t-il d'autre à dire ?" Il paraissait résigné, mais elle vit dans ses yeux bruns une lueur qui lui indiqua qu'il n'était pas aussi calme qu'il le prétendait.

Elle reprit l'autoroute, songeuse, en jetant des regards furtifs à son mari. Aussi pénible qu'il était de le regarder et de voir son propre corps, il était aussi difficile de découvrir l'image de Clark dans le rétroviseur au lieu de la sienne. "Comme c'est dur de répondre quand on prononce ton nom au lieu du mien. Et comme je déteste ne pas pouvoir t'appeler par le tien." Elle fronça les sourcils. "Je pensais qu'il était difficile d'être dans un super corps. Pire, d'être dans le corps d'un homme. Mais ce n'était pas le plus dur."

Il la regarda d'un air inquiet. "C'est quoi le plus dur ?"

"Perdre ma *propre* identité. Je dois me faire passer pour quelqu'un d'autre en permanence. C'est comme perdre mon histoire et mon nom -- tout ce qui est *moi*."

Clark ébaucha un sourire contenant une part d'ironie et, comme elle reprenait ce qu'elle venait de dire, il comprit soudain. "Ce n'est pas quelque chose de nouveau pour toi, n'est-ce pas ? Te cacher de toi, prétendre ne pas être qui tu es réellement…"

"A part avec toi."

"Et tes parents."

Il baissa la tête avec reconnaissance et dit, "Je suis désolé, chérie. Au lieu de bouder dans mon coin, j'aurais dû me rendre compte que *tu* avais besoin d'en parler."

"Et pas toi ? Clark, même si tu ne peux laisser personne savoir que tu es Superman et que tu dois prétendre être quelqu'un de vulnérable et tout le reste, au moins tu peux toujours être *Clark*. Maintenant tu ne seras plus ni Clark ni Superman -- ni même un homme."

Ses mains se serrèrent sur ses genoux. "Je sais." Il regarda à nouveau par la vitre, puis se tourna vers elle. "Et tu ne seras plus ni Lois ni une femme -- pas même un être humain." Son ton sarcastique touchait la corde sensible. "Est-ce que ça t'aide que je te dise ça ?" demanda-t-il.

Lois se mordit la lèvre. Le visage tendu, elle regarda l'autoroute devant eux. "Peut-être pas. Mais ça me permet de réaliser que je vais -- que *nous allons* -- devoir faire avec." Elle poussa un profond soupir. "Je crois qu'on devrait le dire à tes parents."

"Quoi ? Tu es folle ?" explosa-t-il. "Dire à quelqu'un d'autre que-- ? Non."

"Je ne parle pas de le dire à 'quelqu'un d'autre', Clark. Je parle de tes parents." Elle jeta un œil dans sa direction et vit sa mâchoire se serrer avec entêtement. "Tu penses vraiment qu'on peut leur cacher cela ? Ce serait comme ce que nous faisons avec mes parents en leur cachant que tu es Superman. Est-ce le genre de relations que tu veux avoir avec les tiens ?"

Clark répondit d'une voix basse. "Non." Il resta silencieux si longtemps qu'elle pensa qu'il voulait continuer d'ignorer le problème, excepté la façon dont il serrait les poings encore et encore. Enfin, il murmura, "Je ne peux pas… C'est trop--" Il parlait à voix basse, mais sa super oreille perçut ses mots presque inaudibles, "embarrassant."

Embarrassant d'être une femme ? Elle commença à s'enflammer, mais elle se souvint à quel point il avait été embarrassé quand il était devenu sensible et combien il lui avait été difficile de partager cela avec elle. Elle soupira. "De plus, si nous leur disons, il y aura au moins un endroit où nous pourrons être nous-mêmes."

"Très bien," dit-il enfin. "On leur dira quand on sera rentrés."

Lois acquiesça et reprit sa conduite, mais elle ne ressentait pas son triomphe habituel d'avoir obligé Clark à reconnaître le bien-fondé de sa position. Il lui venait enfin à l'esprit que son acceptation lui avait ôté tout espoir de retourner à son état normal.

FIN DE L'ACTE 1

ACTE 2

"M. Luthor ? C'est Lindy Barrows."

"Oui, Mme Barrows," dit-il, mettant le téléphone sur haut-parleur.

"J'aurais besoin que vous envoyiez l'un de vos avocats à Carsonville, New York."

Il se redressa brusquement. "Un *avocat* ? Pourquoi ?"

"La police d'état m'a arrêtée pour me questionner sur le meurtre de Chris Trifyllis." Sa voix était calme et ferme, mais il pensa détecter une légère tension.

Lex se rejeta sur sa chaise, songeur. "La police de New York ? Pourquoi ?"

"Apparemment quelqu'un a communiqué l'immatriculation de ma voiture de location et a dit que je correspondais au portrait-robot de l'une des personnes qui ont été vues quittant la maison de Chris Trifyllis."

Il siffla de colère. "Lois Lane et Clark Kent." Il aurait dû se douter, quand elle lui avait dit qu'elle les avait rencontrés, qu'ils allaient essayer de ruiner ses plans.

"Je ne sais pas comment ils ont pu faire ça. Ils ne m'ont jamais vue monter dans ma voiture."

Ce n'était pas un problème pour un homme avec une super vision. Avec Nick Trifyllis mort dans un accident de voiture et aucune trace de sa machine à transférer les esprits. Le rêve de Lex de s'emparer du corps de Superman s'évanouissait, mais cela voulait dire aussi qu'il n'y aurait aucun témoin pour identifier Lindy Barrows. Il pouvait encore se servir d'elle et il n'avait pas suffisamment d'agents pour se permettre de les perdre. "J'envoie un avocat là-bas."

"Martha ! Les enfants sont à la maison !" dit Jonathan alors que Lois et Clark ouvraient la porte et entraient dans la maison d'Hypérion. Lois prit Laura des bras de Jonathan avec empressement. "Comment-- va ma petite fille ?" demanda-t-elle, serrant le bébé contre elle.

Martha entra en s'essuyant les mains avec une serviette. "Bonjour, chéri," dit-elle, levant les bras pour embrasser Lois. Puis elle les ouvrit pour embrasser Clark. "Bonjour, Lois."

Clark se retint quelques secondes, ne voulant pas se trouver trop près de sa mère au cas où elle devinerait leur secret -- puis il comprit exactement ce que Lois entendait quand elle disait que cela pouvait ruiner ses relations avec eux. Les émotions de son enfance lui revinrent tout à coup, quand l'étreinte de sa mère pouvait rendre enfin la douleur supportable. Il s'avança et l'entoura de ses bras, enfouissant sa tête contre son épaule. "Maman," murmura-t-il -- et il vit la tête de Lois se tourner brusquement alors que Martha se reculait pour le regarder.

"Nous avons quelque chose à vous dire," dit-il.

Lois et lui étaient assis côte à côte sur le canapé, Laura jouant à leurs pieds, tandis que ses parents les regardaient assis dans les fauteuils de l'autre côté de la table basse. Clark prit la main de Lois, recherchant réconfort et courage. Jonathan attendait patiemment, mais Martha était perchée sur le bras de son fauteuil, les yeux brillants d'excitation. "Est-ce que vous… ?"

Clark jeta un coup d'œil à Lois, puis regarda sa mère. "Nous … ?"

Martha dressa les sourcils et sourit. "Attendez un bébé ?"

Il s'étrangla et Lois hocha la tête et se mit à ire. "Non, Dieu merci, bien que…" elle attendit jusqu'à ce que Clark la regarde avec curiosité, "ça pourrait être intéressant."

"N'y pense même pas," dit-il, épouvanté, puis il se tourna vers ses parents. "Lois et moi avons eu un accident il y a deux jours."

"Lois et… toi ?" répéta Jonathan.

"Oui." Clark regarda à nouveau sa femme. "Je suis… Clark, et c'est Lois. Nous avons été frappés par un rayon qui a… échangé nos corps."

Martha avait sa main sur sa bouche et Jonathan fronçait les sourcils derrière ses lunettes. "Lois ?" demanda-t-il avec hésitation.

Lois acquiesça d'un petit signe de tête. "Il a raison, Jonathan." Elle caressa la main de Clark. "Ces derniers jours ont été plutôt horribles."

"Mais… comment cela a-t-il pu se produire ? Pourquoi n'êtes-vous pas revenus à votre état normal ?" demanda Martha, perplexe.

Clark se pencha pour prendre Laura et garda la tête baissée, envoyant des baisers à sa fille tandis que Lois faisait un court mais complet compte-rendu de ce qui s'était passé pendant ces derniers jours. Mais quand sa mère demanda, "Et comment prenez-vous cela ?" il se leva et annonça, "Laura a besoin d'être changée." et il fila au premier.

Il avait mis une couche propre à Laura et était en train de la rhabiller quand son père lui dit depuis le pas de la porte, "Fuir ne résout rien, Clark."

"Et qu'est-ce que le fait d'en discuter va changer?" Le regard de son père se détourna un instant et Clark se mit à rire. "Je ne peux même pas me regarder dans le miroir, Papa, je ne sais pas comment *être* une femme," dit-il farouchement. "Ce qui est pire, je ne sais pas comment être Lois. La plupart du temps, tout ce que je peux faire c'est être *moi*."

Jonathan entra dans la chambre et tendit les bras à sa petite-fille. "Alors il te suffit d'être *la personne* que tu penses être la meilleure, tu comprends ?"

"Alors, à quoi ressemblent les lavabos des hommes ?" demanda Martha.

Lois ouvrit un instant la bouche puis éclata de rire. On pouvait faire confiance à sa belle-mère pour trouver la façon la plus rapide pour détendre une discussion intense. "Ne le dites pas à Clark, mais je ne sais pas," admit-elle. "Jusqu'ici, je me suis esquivée et j'ai volé à la maison quand c'était nécessaire." Devant le petit rire de Martha, elle poursuivit. "Eh bien; je ne vise pas très bien et je ne veux pas qu'on se demande pourquoi Clark utilise soudain à chaque fois des toilettes fermées. De plus," dit-elle timidement, "je ne veux pas en savoir davantage sur les hommes qui travaillent là-bas."

Le ricanement de Martha se transforma en un grand éclat de rire. "Ceci explique aussi la barbe." Elle étudia Lois un long moment. "Clark ne se laisserait jamais pousser la barbe, chérie. Vous allez avoir l'air négligé si vous ne vous rasez pas."

"Je sais, mais je n'arrive pas à contrôler ma vision infrarouge pour me raser et je ne veux pas brûler la maison à m'entraîner."

"J'avais presque oublié… Clark a failli le faire quand il a appris à se raser."

"Oui, il me l'a dit," dit Lois. "Et j'ai fait aussi une première expérience. Vous auriez dû voir les trous dans le mur de la salle de bains."

Martha ricana encore, et en y repensant, Lois trouva que c'était plutôt amusant. "Vous pourriez songer à prendre un miroir et essayer au-dessus de l'océan," lui suggéra sa belle-mère. "Au moins, là-bas, vous ne pourrez rien brûler."

"Attention aux poissons." En souriant, Lois regarda vers l'étage, se demandant ce qui retenait Clark et Jonathan aussi longtemps. Elle était presque tentée de baisser ses lunettes et de jeter un œil, mais elle décida que c'était une incursion dans l'intimité qu'elle pouvait éviter.

Martha avait dû remarquer sa préoccupation car elle dit, "J'ai déjà donné le bain à Laura. Ils doivent être en train de la mettre au lit."

La mettre au lit. Le rituel du coucher incluait toujours la tétée. Le sourire de Lois s'évanouit et, inquiète, Martha lui prit la main. "Qu'y a-t-il, Lois ?"

Elle hocha la tête, les yeux brouillés de larmes. "Rien. C'est juste que-- rien." Repoussant ses larmes, elle s'efforça de sourire. "Vraiment, ce n'est rien."

Martha lui jeta un regard exaspéré. "Chérie, tout comme Clark et Jonathan, vous ne savez pas cacher vos émotions quand vous êtes contrariée -- et ils ne sont jamais, pas plus que vous d'ailleurs, parvenus à me cacher quoi que ce soit. Que se passe-t-il ? Quelque chose ne va pas avec Laura ?"

Les larmes se remirent à couler. Lois ne pensa même pas que Martha pouvait trouver étrange de voir pleurer son fils. Elle enfouit juste sa tête contre l'épaule de Martha et laissa couler ses larmes. "Je suis jalouse, Martha," murmura-t-elle, "Clark donne -- il donne le sein à Laura depuis que nous avons changé de corps et cette chose avec elle était pour moi très spéciale, et maintenant c'est lui qui fait cela et moi je ne peux plus le faire, et je suis certainement la personne la plus horrible du monde de ressentir cela… Mais je suis en colère -- et jalouse… et ça fait mal."

Sa belle-mère lui tapota le dos comme elle l'avait fait tant de fois avec Clark et murmura, "Chhh, Chut, oh, ma chérie, tout va bien. Vous n'êtes pas quelqu'un de mauvais, chérie." Elle continua à murmurer quelques mots de réconfort à la femme de son fils.

Après quelques instants, Lois se calma et leva la tête. Elle s'essuya les yeux et renifla. "Je suis désolée. dit-elle d'une voix rauque. "Je ne voulais pas vous ennuyer avec ça."

Martha lui caressa l'épaule. "Tout va bien, chérie. La famille est faite pour ça." Elle hésita et dit, "Je ne sais pas si ça peut vous aider mais Clark ressent probablement la même chose en ce qui concerne ses capacités à voler.... car ça a toujours été *sa* spécialité."

Lois la regarda étonnée et Martha ajouta, "Vous savez, Lois; vous devriez vraiment en parler tous les deux."

"Voilà," dit Lois. Elle tendit Laura à Clark, puis elle traversa la chambre pour ranger le livre qu'elle venait de lire à sa fille. Quand elle se retourna, Clark était dans le rocking-chair avec Laura sur les genoux et relevait son tee-shirt. Mais il ne déboutonna pas le reste de ses vêtements et Lois se rendit compte qu'il était peut-être embarrassé de nourrir Laura devant elle. Martha avait raison : ils étaient tous les deux inquiets, contrariés et effrayés de blesser l'autre en partageant ce qu'ils ressentaient… Elle soupira. Mais cela ne donnerait rien de bon de le forcer à faire quelque chose qui le mettait mal à l'aise. "Je vais fermer la maison," dit-elle.

Elle revint quelques minutes plus tard, ayant résisté avec succès à la tentation de remonter avant que Clark n'ait terminé. Sans Nick Trifyllis et sa machine, cela prendrait probablement des mois -- au mieux -- avant que le Dr Klein puisse obtenir des résultats, ce qui signifiait qu'il valait mieux que Clark et elle traitent le corps de l'autre comme s'il était le leur plutôt que quelque chose de temporaire. Et cela voulait dire qu'ils devaient aborder les questions qu'ils avaient tous deux évitées.

Il paraissait calme, presque serein, le bébé tétant avec contentement dans ses bras, mais il avait jeté un nerveux et rapide coup d'œil à Lois quand elle était entrée dans la chambre et il avait légèrement remonté son chemisier pour se couvrir un peu. Du pas de la porte elle entendit son pouls s'accélérer et elle sourit, réalisant soudain le nombre de fois où ce son avait pu l'éloigner de Clark. Elle s'assit à côté du rocking-chair sur le dessus capitonné du coffre à jouets de Laura et glissa son doigt dans la petite main de sa fille, mais elle ne dit rien jusqu'à ce que Laura s'endorme. "Je peux lui faire faire son rot ?" murmura-t-elle.

Les yeux bruns de Clark cherchèrent les siens et il acquiesça. Elle prit avec précaution le bébé de ses bras et posa sa fille sur son épaule, la berçant et lui tapotant le dos jusqu'à ce que le trop-plein d'air sorte en un léger "burp".

Elle coucha Laura dans le berceau et remonta la couverture sur elle, puis elle resta là quelques instants à regarder son bébé. "Elle se sent mieux quand on est là tous les deux."

"Tout comme nous," dit-il. "C'est peut-être pour la même raison."

Lois se tourna et tendit la main à Clark. "Viens, il faut qu'on parle."

Dans l'obscurité au-dessus de la ville, Lois et Clark dérivaient côte à côte, joints par la ferme prise de Lois sur le poignet et l'avant-bras de Clark comme il l'avait toujours fait avec elle. Elle regarda en bas et il demanda, "Elle va bien ?"

"Sa respiration n'a pas changé." Sa super vision perçait le toit au-dessous d'eux. "Elle dort toujours."

"Bien." Il se détendit, laissant la paix qu'il avait toujours trouvé en volant remplir son âme. "Merci pour cela." dit-il après quelques instants.

"Ta mère ma rappelé que ça devait probablement te manquer," dit Lois.

"Ça me manque. Comme ça te manque …" Il hésita et regarda au loin.

"D'allaiter Laura ?"

"Oui."

Elle prit une profonde inspiration. "Je ne peux rien faire pour cela."

"Tu veux que j'arrête de l'allaiter ?"

"Tu détestes ça à ce point ?"

"Non," dit-il "c'est juste que… j'ai pensé que ce serait plus facile pour toi si tu n'étais pas obligée de me voir faire ce que tu ne peux pas faire. Après tout," ajouta-t-il sans pouvoir se retenir, "c'est ton corps."

"Justement, Clark. Ce n'est plus mon corps. Plus maintenant. Et plus tôt on se sera habitués à cela, mieux ça vaudra." dit-elle, les yeux brillants de larmes. "Rentrons à la maison."

Dans leur chambre, la lampe de chevet rayonnait faiblement tandis que Lois étendue sur le lit, regardait le plafond.

Clark se glissa sous les couvertures et s'allongea face à elle, la tête posée sur sa main.. "Si on est coincés comme ça, alors qu'est-ce qu'on va faire pour… tu sais ?"

"Je ne sais pas." Elle se tourna face à lui. "Je ne peux même pas dormir en posant la tête sur ta poitrine. Tu n'as pas la bonne silhouette et je n'ai pas l'impression que c'est *toi*."

"Je sais." Sa gorge se serra. "Ça me manque de te prendre dans mes bras, mais quand je… ce n'est pas toi." Il regarda sa main fine posée sur l'avant-bras musclé de Lois, puis leva les yeux. "Mais Lois… peu importe de quoi nous avons l'air à l'extérieur. Je t'aime toujours."

Ses yeux s'embuèrent et elle les ferma pour retenir ses larmes. Elle sentit la caresse légère de la bouche de Clark contre la sienne et elle éclata presque en sanglots, ses lèvres s'entrouvrirent sous sa douce pression. "Je *t'*aime," murmura-t-elle."

Le bruit de l'eau qui coulait réveilla Clark et, clignant des yeux, il leva la tête pour regarder dans la salle de bains. La lumière filtrait dans l'entrebâillement de la porte et il vit bouger une silhouette. "Lois ?" appela-t-il.

"Oui, je suis rentrée," dit-elle.

Il écouta quelques instants. L'eau coulait dans le lavabo, pas dans la douche. Il sortit du lit et traversa, en trébuchant, la chambre obscure jusqu'à la salle de bains. "Chérie… ?"

Elle se retourna en sursautant avec un air coupable, tenant le rasoir dont elle se servait d'ordinaire pour les jambes. Clark regarda la mousse à raser sur son visage et ouvrit la bouche. "Qu'est-ce que tu-- ? Comment--" balbutia-t-il, puis il lui saisit l'avant-bras. "Lois, qu'est-il arrivé à ton aura ?"

Elle hocha la tête. "Je ne sais pas. Je suis allée au-dessus de l'océan pour m'exercer avec ma vision infrarouge -- tu sais, pour voir si je parvenais à me raser -- et j'ai finalement réussi, excepté… Clark j'ai senti la chaleur et ça ne m'a pas paru normal. Du moins, je ne me suis pas souvenue que tu m'aies jamais dit que ça pouvait te brûler, alors je suis partie et--"

"Laisse-moi regarder," dit-il d'un ton insistant, attrapant une serviette et essuyant la mousse à raser. Son visage était rouge, mais il n'avait pas de cloques. Il enfouit sa tête contre son épaule nue. "Merci mon Dieu," murmura-t-il. "C'est juste au premier degré -- comme un coup de soleil."

"Mais ça n'aurait pas dû faire ça, n'est-ce pas ?" dit-elle calmement.

Clark hocha négativement la tête, étudiant son visage. "Est-ce que tu as perdu d'autres pouvoirs ? Voler ? Ta force ?"

"Je ne crois pas. Et le rasoir ne marche toujours pas sur ma barbe. "Elle le leva et il vit des marques sur la lame.

Il fronça les sourcils en y réfléchissant. "Ça signifie au moins qu'une partie de ton aura est toujours là. Peut-être que c'est juste contre les supers pouvoirs qu'elle ne te protège plus."

"Clark…"

"Oui ?"

"Tu ne penses pas…" Est-ce que ça signifie que mon… âme est en train de détruire ton corps ? dit Lois d'une petite voix.

Il l'enveloppa de ses bras. "Je ne crois pas, chérie. Tu ne te sens pas mal ou faible, n'est-ce pas ?" Comme elle hochait négativement la tête, il poursuivit. "Bon, tu vois ? Tu ne fais aucun mal à mon corps. Et je ne me sens pas mal et je n'ai pas de fièvre, alors je ne pense pas faire du mal au tien." Il réfléchit. "Excepté…"

Elle avait commencé à essuyer le reste de la mousse à raser, mais elle s'arrêta. "Excepté ?"

"Je me sens un peu… oh, j'en sais rien ? Fatigué, peut-être ?"

Lois sourit. "Euh - oh. Demain, jogging, chéri. Je me sens comme ça quand je ne fais pas d'efforts pendant quelques jours."

Clark la regarda étonné. "Lois tu cours toute la journée. Pourquoi *as-tu* besoin de faire de l'exercice ?"

Elle se mit à rire. "Tu ne sais pas comme c'est bon de t'entendre dire ça. Je suppose que de bonnes choses peuvent sortir des pires situations.

"C.K., vous vous laissez pousser la barbe ?" demanda Jimmy tandis que Lois mélangeait deux pots de crème et trois sachets de sucre dans la mixture noire appelée café par le personnel du Planet. Elle but une gorgée et sourit. Les produits de substitution n'étaient jamais aussi agréables que le vrai sucre.

Elle leva les yeux et vit qu'apparemment il attendait une réponse. "Je suis désolée, que disais-tu, Jimmy ?"

"Je me demandais juste si vous vous laissiez pousser la barbe.

"Non, je--" Elle s'arrêta et se toucha le visage avec précaution, sentant la sensibilité de la brûlure. Au moins cette fois elle avait une explication toute faite. Essayer constamment de trouver des excuses pour ses 'supers' attitudes était devenu une vieille habitude précipitée. "J'ai attrapé un coup de soleil et je ne pourrai pas me raser pendant quelques jours."

Jimmy regarda attentivement son visage. "Wow, c'est votre premier, n'est-ce pas ? Je veux dire, vous n'avez *jamais* eu de coup de soleil."

"Non, ce n'est pas le premier," dit Lois se demandant si Clark *avait* déjà attrapé un coup de soleil, "mais la première fois depuis longtemps." Elle prit son café et se dirigea automatiquement vers son bureau. "Clark !" Perry sortit la tête de son bureau. "Où en êtes-vous avec cet article sur le sabotage de l'avion ?"

Elle regarda autour d'elle, cherchant son mari -- un instant avant de réaliser que Perry s'adressait à elle. "Eumm, je vais appeler STAR Labs pour voir ce que le Dr Klein a découvert et… j'ai un tas de recherches à faire," ajouta-t-elle, remarquant la pile de dossiers sur le bureau de Clark.

"Très bien," grommela Perry. "Je veux la suite de cette histoire avant que vous n'alliez courir après votre témoin manquant. En parlant de ça, qu'avez-vous trouvé hier ?"

"Apparemment, il a été tué dans un accident de voiture juste avant que nous arrivions." La voix de Clark derrière son épaule la fit sursauter.

"Apparemment ?" demanda Perry.

Lois poursuivit l'histoire. "Les corps n'ont pas été identifiés hier, alors on va vérifier à New York ce matin--"

"--et ensuite avec la police de Métropolis sur le meurtre de Nick Trifyllis--" la coupa Clark.

"--puis avec Owen Preece, pour voir s'il est au courant des dossiers que Chris a visiblement remis à son frère Nick -- ou Alex -- lesquels ont tous deux disparu."

"On dirait que vous avez un après-midi bien chargé en perspective," dit Perry.

"Après-midi ?" demanda Lois.

"Après-midi. Soit après que *vous* aurez fini l'article sur l'avion et que *vous*" Il tendit un dossier à Clark-- "aurez enquêté sur ce groupe d'opposants au projet de réaménagement scolaire."

"Mais Perry…" commença Lois.

Il se retourna lentement. "Vous avez un problème avec le travail que je vous donne ?"

Lois ouvrit la bouche, puis la referma brusquement. Clark ne discutait pas le travail -- bon sang ! "Non, Perry."

"Bien," dit le rédacteur en chef. Il attendit et les regarda tous les deux. "Vous n'avez rien à faire ou je vous paie juste pour rester là à brasser de l'air ?"

Ils se précipitèrent vers leur bureau et se tamponnèrent en se dirigeant tous deux vers le bureau de Lois. "*Ma* chaise," murmura Clark en s'asseyant juste avant Lois.

"Oh, oui." Elle se redressa, puis s'arrêta et le regarda avec curiosité. "Au fait, comment as-tu fait pour arriver avant moi ?"

Il la regarda en riant, se réjouissant de cet instant de triomphe. "Champion de chaises musicales trois années de suite à la fête du Collège de Smallville."

Elle leva les yeux au ciel et se dirigea vers le bureau de Clark. "J'aurais dû m'en douter."

Beth attendait devant la porte de l'appartement de Nick Trifyllis tandis que la gardienne examinait chaque pièce, en appelant, "M. Trifyllis ! Hou hou !" en avançant. A moins qu'il n'ait vraiment été inconscient ou blessé dans l'une des chambres ou la salle de bains, comme elle l'avait dit la gardienne pour l'autoriser à pénétrer dans l'appartement, il ne se trouvait pas dans les lieux.

"Il n'est pas là; mais je ne vois rien de bizarre," dit la femme quand elle revint à la porte d'entrée, le regard soupçonneux. "Il est sans doute allé travailler."

Beth hocha la tête, bien qu'elle n'avait aucune idée qu'il se trouve ou non à son travail -- ou même *où* il travaillait. "C'est la raison pour laquelle je suis ici. Il est en danger depuis qu'il a vu les assassins de son frère," dit-elle, répétant ses précédentes excuses. "Je suis désolée de vous déranger."

En repartant vers sa voiture, elle sentit le regard de la femme se poser sur elle. La contrariété de ne pas avoir obtenu de réponse au téléphone et aucune autre aux coups répétés à la porte l'avait conduite à demander l'aide de la gardienne, mais maintenant elle avait peur d'avoir fait quelque chose que Lex puisse découvrir.

Et elle n'avait toujours pas trouvé la personne qui pouvait lui permettre de confondre Lex.

Clark s'arrêta à son bureau et se pencha pour frôler de ses lèvres la joue de Lois. Je pars couvrir la manifestation," lui dit-il.

Elle acquiesça et lui montra le téléphone qu'elle tenait à portée d'oreille. "C'est le Dr Klein -- j'attends. Ensuite je vais regarder les recherches de Courtney -- à moins qu'autre chose--" Elle fit un petit geste à sa cravate-- "ne se passe."

"Fais attention."

"Toi aussi," lui dit-elle. Il la regarda et sourit, puis il grimpa la rampe d'accès jusqu'à l'ascenseur.

Le Dr Klein attendait toujours les résultats des tests et avait dit qu'il appellerait quand il aurait quelque chose, aussi Lois prit la pile de recherches sur le sabotage de l'avion et se rendit dans la salle de conférence où elle pouvait étaler tous les documents. Passant les pages en super vitesse, elle était plongée dans sa lecture et n'entendit pas Jimmy s'approcher de la salle de conférence.

"CK ?"

Elle se retourna en sursautant, s'estimant heureuse d'être juste en train de regarder une pile de dossiers au lieu de les passer en super vitesse. "Oh, Jimmy, bonjour ! Qu'est-ce que tu veux ?" demanda-t-elle le souffle coupé.

Jimmy dressa les sourcils. Il avait visiblement remarqué l'étrange attitude de "Clark". "Un appel sur la ligne un; j'ai le résultat des recherches que vous m'avez demandées sur Asabi," lui dit-il en lui tendant un dossier.

"Asa-- ? Oh, oui, formidable ! Merci, Jimmy," dit-elle prenant d'une main le dossier et de l'autre le téléphone.

Il hocha la tête et quitta la pièce au moment où elle disait, " Bonjour… Clark Kent à l'appareil."

"M. Kent, ici l'Officier Williams, à la Police d'Etat de New York."

Clark sortit de l'ascenseur les sourcils froncés. Avant qu'il ne s'engage sur la rampe d'accès, Lois l'attrapa par le bras et lui fit traverser la pièce jusqu'à la salle de conférence. "Que se passe-t-il ?" demanda-t-il.

"Il faut qu'on parle," dit-elle, presque tremblante de tension et d'excitation.

Arrivé devant la salle de conférence, il ouvrit systématiquement la porte et la tint ouverte devant elle, et elle le précéda. Il était en train de refermer la porte quand il se rendit soudain compte de ce que cela signifiait. Il soupira. Malgré tout ce qu'il essayait de faire afin d'agir comme Lois, il continuait à agir comme il l'avait toujours fait.

Il s'appuya contre le mur, enfouissant ses mains dans ses poches -- mais elles glissèrent le long de ses cuisses. Clark fronça les sourcils. Pourquoi les fabricants de vêtements ne mettaient-ils pas de poches aux pantalons des femmes ? Il commença à croiser les bras, mais la douceur de sa peau contre ses mains le troubla et il s'agrippa au dos de la chaise. "Que se passe-t-il ?" demanda-t-il.

"Clark on ne va pas laisser tomber !" annonça Lois en faisant les cent pas devant la table de la salle de conférence, prête à exploser à force de se retenir d'annoncer la nouvelle avant qu'ils n'aient pu s'isoler.

"Quoi ?" Il hocha la tête, étonné.

"Depuis que nous avons vu la voiture de Nick Trifyllis dans ce ravin, nous avons laissé tomber. Même si ce que nous avons dit à Perry ce matin était… machinal."

"D'accord." Il la regarda attentivement. Il reconnaissait son attitude je-n'ai-pas-encore-commencé-à-me-battre et, plus d'une fois, elle les avait conduits au succès, mais… "Je ne vois pas ce que nous pourrions faire que nous n'avons déjà fait."

"Nous avons suivi la piste que quelqu'un nous a laissé," dit-elle, "et nous sommes arrivés exactement où il voulait : Nick est mort; l'appareil est perdu ou détruit; l'incident est clos, fin de l'histoire."

"Mais l'appareil n'était ni chez lui, ni à son laboratoire--" commença Clark, suivant son raisonnement.

"--ni chez son frère, ni dans la voiture *ni* dans le ravin à l'endroit où le véhicule a quitté la route."

"La police d'état a tout examiné ?" demanda-t-il, dressant les sourcils de surprise.

"Non, mais--" Elle regarda la porte pour s'assurer que Perry n'allait pas surgir-- "Superman l'a fait."

"Je croyais que tu vérifiais les échantillons d'huile avec le Dr Klein."

"Il n'a pas encore appelé, mais le policier de New York l'a fait."

"Et ?"

"Il s'est souvenu que tu as posé des questions sur un équipement électronique et il voulait nous faire savoir qu'il n'en avait trouvé aucun. Cela a commencé à me faire réfléchir."

"Alors tu es allée à New York vérifier toi-même, " dit-il avec amusement.

"Et j'ai examiné le ravin et la voiture, et il n'y a rien qui ressemble à du matériel de haute technologie."

Il commença à saisir son excitation. "Alors qu'a dit la police au sujet des corps ?"

"Ah ahh !" dit-elle en riant. "D'après le médecin légiste, ces personnes étaient mortes depuis longtemps-- à peu près 72 heures -- avant de sauter le remblai. En fait la police pense qu'ils pourraient bien avoir été sortis d'une morgue des environs."

Clark la prit dans ses bras en éclatant de rire. "Il a simulé. Dieu merci il est toujours vivant !

"Lois le serra à son tour dans ses bras, le soulevant sans effort. "Maintenant, tout ce qu'il nous reste à faire est de le trouver."

FIN DE L'ACTE 2

Les personnages de cet épisode sont la propriété de DC Comics, December 3rd Production et Warner Brothers. Aucun non respect des droits n'est délibéré de la part de l'auteur ou du Season 6 group, toutefois, les idées exprimées dans cet épisode sont la propriété des auteurs © 1999.