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La ville de Montréal est située sur une île. Pour être plus exact, il y a quelques années déjà, le maire de la Ville a demandé à toutes ses municipalités de fusionner et de devenir la ville de Montréal, ses villes devenant des arrondissements. Certaines villes, voulant rester indépendantes, le sont restées.

Depuis plusieurs années, tout l’immobilier sur l’île de Montréal a connu une augmentation de sa valeur. Les gens désireux de vivre à Montréal ont commencé à y mettre le prix. De toutes petites maisons ont été surévaluées et les gens ont quand même fait le choix de payer pour avoir un petit terrain avec une maison dessus. Pour ma part, je viens de la banlieue, donc j’ai toujours entretenu l’espoir d’avoir ma petite maison avec mon petit terrain à Montréal. J’y travaille, mon copain aussi, alors il était logique pour nous deux de s’y établir.

En magasinant un peu, en regardant les prix, la localisation des maisons, des condominiums et de la braquette de prix que nous étions prêts à payer, j’ai grincé des dents et je suis rendue compte que je pouvais faire une croix sur mon rêve de belle petite maison avec une petite pelouse et tout le reste. L’option du condo a commencé à germer dans mon esprit et nous avons commencé à faire des recherches dans ce sens.

Magasiner pour un condo n’était pas quelque chose qui me tentait au départ, parce que j’avais le blues de la banlieue, avec le gazon et les arbres. Je me suis résignée et mon copain et moi avons discuté pour savoir ce que l’on voulait comme habitation. Quatre pièces et une salle bain ? Trois chambres et une salle de bain avec cuisine et tout le reste ? Un espace de stationnement ou pas, dans quel quartier ? Ça faisait beaucoup de questions auxquelles je n’avais pas de réponses.

Mon copain voulait deux chambres à coucher et moi, je voulais un condo avec trois chambres. Une pour notre chambre, une seconde qui servirait de bureau et une troisième pour plus tard (lire ici avoir des enfants et avoir une chambre pour eux). Mon copain ne comprenait pas cela au départ, mais une fois les explications données, il a abordé dans le même sens que moi.

Nous avons observé et visité quelques condos en 2009 pour avoir une idée des prix et de ce qui était offert dans différents quartiers. J’avais des exigences assez élevées et je me suis rendue compte que je si je voulais avoir tout ce que j’imaginais, ça coûterait très cher. Plus on est près du centre-ville ou des stations de métro, plus ça coûte cher. Nous avons donc opté pour une propriété près d’un terminus de métro.

La Ville de Montréal, sachant bien que les coûts pour s’établir sur son territoire sont parfois très élevés, encourage les nouveaux propriétaires à venir s’établir sur son territoire en octroyant des subventions et des arrangements pour faciliter l’accès à la propriété. Mon copain et moi avons eu droit à ce programme, qui a été très avantageux pour nous.

Depuis quelques années, la ligne de métro orange dessert la partie sud de l’île de la ville de Laval (île Jésus). La construction de nouvelles maisons et de condos dans ce secteur va bon train et Laval et Montréal, de même que Longueuil, sur la rive sud de Montréal, se font la guerre pour attirer des nouveaux résidants et plus particulièrement les petites familles. Le choix de la ville s’est rapidement imposé pour nous : mon copain ne voulait pas aller à Laval et moi, puisque ma famille vient de la rive nord, je ne voulais pas aller vivre à Longueuil et avoir trois ponts à franchir pour aller visiter ma famille. Ce fut donc Montréal qui fut retenu.

Le programme d’accès à la propriété de la Ville de Montréal s’appelle AccèsCondo (pour plus de détails, voir http://www.shdm.org/acces_condos/fr/index.php) , la Société d’Habitation et de Développement de Monétral octroie une subvention de 10 % du prix de vente dans certains projets immobiliers. Une restructuration du programme a eu lieu après que nous ayions acquis notre condo, donc les règles d’éligibilité ont changé.

La SHDM accorde un crédit d’achat de 10 % à l’achat d’un condo. Si une unité d’habitation est vendue 100 000 $, 10 % de la somme est émise par la SHDM (10 000 $) et le coût d’achat de l’habitation pour le propriétaire est de 90 000 $. Le propriétaire a une hypothèque de 90 000 $. Quand le propriétaire décide de vendre, c’est là que la SHDM est remboursée. Le propriétaire doit mettre 100 000 $ minimum comme prix de vente et la SHDM récoltera 10 % des profits générés par la vente de la propriété. Si le condo est vendu à 120 000 $, la SHDM se rembourse le 10 % initial et récolte 10 % des profits, 20 000 $ x 10%, soit 2 000 $.

Dans la même période de l’année, pendant que mon copain et moi regardions pour s’acheter un condo, ma sœur et son conjoint faisaient les mêmes démarches, mais pour une maison. Suzanne faisait des recherches sur la rive nord de Montréal, dans la région d’Oka/Pointe-Calumet/St-Joseph-du-Lac. Les maisons dans cette région sont en général assez grandes, ont un terrain de bonne dimension et les secteurs sont plus tranquilles parce que plus reculés.

Ils ont conclu l’achat de leur maison au début de 2010 et ils ont emménagé dans leur maison au début du mois de mai 2010. Leur maison possède 4 chambres, une salle de bain et elle a été rénovée de fond en comble par les propriétaires précédents. Au final, le montant de leur hypothèque et la nôtre sont très semblables, mais nous avons bénéficié de subventions et autres. C’est la preuve que vivre à Montréal coûte plus cher que vivre en banlieue.

Dans quelques années, quand notre chez-nous sera trop petit parce que moi et copain auront 3 ou 4 enfants, nous déménagerons à nouveau. Mon copain m’a fait comprendre quelque chose : certaines personnes achètent une maison pour la vie, d’autres pour un temps et quand ça ne fait plus, ils déménagent.

Ma sœur et son chum ont acheté pour la vie, tout comme ma meilleure amie l’a fait l’année d’avant, comme mes parents il y a 30 ans. Pour ma part, je crois que les circonstances et le rythme de vie d’une famille ou d’un couple peut changer, il est donc important d’en tenir compte. Notre nouveau chez-nous, celui que mon conjoint et moi avons décidé d’habiter, de décorer et de mettre à notre goût, le restera tant que nous en serons satisfaits. Nous redéménagerons dans quelques années, nous referons des boîtes et nous chercherons un nouveau chez-nous qui correspondra mieux à nos besoins du moment. Mais nous ne sommes pas encore rendus là, laissons le temps passer et profitons de notre chez-nous du moment.