Drôles de déménagerus - 2 de 2 PDF Imprimer Envoyer

Saison 6, Episode 11

Deuxième partie

Écrit par Nancy Merckle et Kathy Brown

Version française de

Episode 11 : Movers and Shakers

Traduction Naedos

ACTE 3

Clark atterrit sur son balcon, fatigué mais satisfait du travail qu'il avait accompli. L'explosion à l'hôpital avait été, Dieu merci, confinée à un seul laboratoire. Deux techniciens se trouvaient dans le laboratoire au moment de l'explosion et, par conséquent, on s'attendait à ce qu'ils soient hospitalisés pendant plusieurs jours. Heureusement, les autres personnes se trouvant dans les parages ne souffraient que de blessures légères. On attribuait à Superman le mérite que le feu ne se soit pas étendu à l'aile où se trouvait le service des urgences dans lequel plusieurs malades étaient dans un état critique et ne pouvaient être transportés sans leur créer des blessures supplémentaires. La situation avait été délicate pendant un moment.

Quand Superman entra dans son appartement, il fut accueilli par un H.G Wells anxieux et un CK inquiet. Il s'aperçut aussitôt qu'une personne n'était pas là. "Que se passe-t-il ? Où est Lois ?"

CK lui tendit un morceau de papier sur lequel on pouvait lire l'écriture de Lois. "Je suis allée à mon rendez-vous avec Bob Fences. Je reviens de suite. Baisers. Lois."

"Quand a-t-elle écrit cela ?" demanda Clark.

M. Wells se frotta les mains. "Oh la la… je me sens tellement mal, M. Kent. Pendant une minute elle était là et ensuite, elle avait disparu. Elle a dû attendre que je sois dans la cuisine pour se faufiler. J'ai remarqué son absence aux alentours de 13h30."

Clark jeta un coup d'œil à la pendule murale. "Il est quatre heures passées." Il regarda CK. "Vous avez fait un tour chez Fences pour voir si elle était encore là-bas ?"

CK hocha la tête. "Je viens de rentrer il y a quelques minutes."

Clark décrocha le téléphone et composa un numéro. "Bonjour, ici Clark Kent du Daily Planet… ma partenaire, Lois Lane, avait un rendez-vous avec M. Fences cet après-midi. Serait-elle encore là par hasard ?"

"Bonjour, M. Kent" répondit la voix à l'autre bout du fil. "Ici Madame Fences… oui, Mlle Lane était là aux environs du déjeuner, mais elle n'est restée à peu près qu'une heure. Laissez-moi regarder par la fenêtre pour voir si sa voiture est encore là… heu, c'est bizarre. Sa voiture est toujours devant la maison, mais elle est partie il y a plus d'une heure."

Clark pâlit en raccrochant le téléphone. "Elle est partie de chez eux à 14h30," dit-il à ses deux amis, "mais la voiture est toujours garée devant la maison. Quelque chose est arrivé, je le sens !" Sur ce, il retourna sur le balcon en laissant ses invités qui se regardèrent déconcertés.

Quelques secondes après, Superman atterrit devant la maison des Fences. Il fut consterné par ce qu'il découvrit -- non seulement la voiture de Lois était encore dans la rue, mais les clés étaient sur la portière. Qui que soit celui qui l'avait enlevée -- si quelqu'un l'avait enlevée -- le vol n'était pas le mobile.

La gorge serrée en essayant de contrôler le sentiment de panique qui l'envahissait, Superman se précipita vers la porte d'entrée de la maison et frappa. M. et Mme Fences furent surpris de découvrir Superman sur leur perron, mais en apprenant que Mlle Lane avait disparu, ils commencèrent à s'inquiéter.

"C'est un quartier sans histoire; je n'aurais jamais imaginé que quelque chose de ce genre puisse lui arriver en retournant à sa voiture en pleine journée !"

"S'il vous plaît, réfléchissez… s'est-il passé quelque chose d'inhabituel quand elle est partie ? Quelqu'un qui n'aurait pas dû se trouver dans le voisinage et qui espionnait ?"

Les Fences réfléchirent. "Non, je ne crois pas," dit M. Fences. "As-tu vu quelque chose d'étrange, Susan ?"

"Non" dit doucement Mme Fences. "A moins que tu ne parles de ce camion de déménagement de l'autre côté de la rue."

"Un camion de déménagement ?" demanda Superman.

"Oui, mais il n'est resté là que peu de temps. Je l'ai remarqué quand je suis allée chercher le courrier. J'ai trouvé cela étrange car je ne savais pas que les Johnson déménageaient, mais il n'est pas resté longtemps, alors j'ai pensé qu'ils s'étaient trompés de maison ou qu'ils faisaient une livraison ou quelque chose de ce genre."

"Quelle heure était-il ?"

Susan Fences fronça les sourcils. "Je ne pourrais pas dire exactement quand, mais je crois que c'était pratiquement au moment où Mlle Lane est partie. Je suis désolée, je n'ai pas vraiment fait attention."

Clark réalisa qu'ils ne savaient rien d'autre. Il les remercia et leur demanda de lui téléphoner s'ils se rappelaient quelque chose, puis il se dirigea vers la voiture. Clark sortit d'une petite poche de sa cape, son téléphone portable et composa un numéro qu'il connaissait par cœur. Techniquement parlant, il savait que Lois ne pouvait pas faire l'objet d'une disparition avant le lendemain, mais il avait aussi de bons amis dans la police qui feraient une entorse au règlement. Ses instincts étaient souvent justes et, à cet instant, chacun d'eux lui criait que Lois était en danger.

Deux heures plus tard, c'est un Superman abattu qui regagna son appartement. Il mit ses deux invités au courant de ce qu'il avait découvert et leur expliqua que la police n'avait pas trouvé d'autres empreintes que celles de Lois sur la voiture et les clés.

"Que voulez-vous faire maintenant ?" lui demanda CK.

"Je ne sais pas… Mme Fences a dit qu'elle avait remarqué un camion de déménagement devant la maison de l'autre côté de la rue à peu près au même moment où Lois a disparu, mais la police a parlé aux propriétaires et ils ont dit qu'ils n'avaient pris aucun rendez-vous avec qui que ce soit. Mme Fences ne se rappelle pas à quoi ressemblait le camion, aussi j'ai scanné toutes les sociétés de déménagement de Métropolis pour voir si je pouvais découvrir quelque chose. Je n'ai rien trouvé pour l'instant, mais je vais fouiller cette ville chaque bâtiment par bâtiment s'il le faut."

CK tourbillonna pour se changer en Superman. "Par où commençons-nous ?"

Petit à petit, Lois commença à sentir ses mains puis ses pieds. Elle remua doucement les doigts tandis que la sensibilité lui parcourait le corps. Le mouvement s'arrêta à ses poignets et elle réalisa qu'ils étaient attachés aux accoudoirs d'une chaise robuste. Ses épaules et son torse étaient plaqués contre le dossier de la chaise, ses pieds étaient attachés ensemble et un bâillon était placé sur sa bouche.

Essayant de ne pas paniquer, Lois respira aussi profondément que possible. Elle reprit ses esprits et regarda autour d'elle cherchant un moyen de se sortir de cette situation difficile.

D'où elle était, elle pouvait apercevoir de petites fenêtres en haut du mur, ce qui signifiait qu'elle était probablement dans un sous-sol. Elle n'avait aucune idée du temps qu'elle était restée inconsciente, mais s'il s'agissait de fenêtres donnant sur l'extérieur, cela devait faire assez longtemps pour que la nuit tombe.

Elle essaya de se tortiller pour mieux voir à quoi ressemblait la pièce. Elle ne voyait aucune porte et elle en déduit qu'elle devait se trouver derrière elle. A sa droite il y avait une bibliothèque remplie de livres; à sa gauche, se trouvait un placard vitré délabré rempli de vaisselle et une petite table avec un transistor.

Elle s'efforça de voir ce qui se trouvait derrière la table à la lueur de la simple ampoule suspendue qui diffusait une lumière faible et la faisait cligner des yeux. Elle en conclut qu'il s'agissait soit d'une petite salle de bains ou d'un placard dont l'entrée était cachée par un rideau. Elle tendit l'oreille mais n'entendit rien.

S'efforçant de se détendre, Lois resta assise et réfléchit à ce qui pourrait être sa prochaine action, mais elle ne trouva rien. Elle n'avait aucun moyen d'appeler à l'aide et ses liens étaient trop solides pour être rompus.

CK avait cherché un tiers de la ville quand il passa à côté du bâtiment du Daily Planet. Là, assis sur un rebord, fixant la ville devant lui, se trouvait Clark.

"Eh," dit doucement CK, en flottant vers lui et en s'asseyant à côté de son sosie.

Clark ne répondit pas.

"Nous *allons* la trouver, Clark," lui assura-t-il. "La police est en train de chercher et essaie d'identifier ce camion de déménagement. M. Wells est à l'appartement au cas où il y aurait une demande de rançon. Elle est là dehors, quelque part et nous allons la retrouver."

Clark hocha légèrement la tête. "Je n'arrive pas à croire ce qui arrive," dit-il doucement. "Nous sommes supposés préparer notre avenir. Elle vient d'entrer dans ma vie et maintenant--" Sa voix se brisa. "Mince alors, nous allions nous marier ! Ce n'est pas juste."

"Ecoutez, je sais ce que vous ressentez. Mais ça va aller; vous verrez."

Clark prit un air écœuré. "Vous n'avez aucune idée de ce que je ressens," dit-il d'une voix cinglante. "Vous avez votre vie parfaite… votre femme et vos parents. Vous n'avez aucune idée de ce que c'est que de perdre quelqu'un comme cela."

CK ferma les yeux. Sa première réaction était d'être sur la défensive, mais il savait que Clark laissait sortir sa colère. Et, il était vrai qu'il ignorait ce que c'était de perdre quelqu'un… contrairement à Clark, CK avait ses parents et il avait rencontré Lois dès qu'il était arrivé à Métropolis. Mais Clark avait complètement tort quand il disait que CK ne savait pas ce que c'était que de voir sa fiancée disparaître sans laisser de trace…

"J'ai une vie assez agréable maintenant," dit calmement CK. "Et je suis très reconnaissant de cela. Mais je sais ce que vous traversez. Ma Lois a été kidnappée à l'église le jour de notre mariage et il m'a fallu des jours avant de la retrouver." Il jeta un œil autour de lui avec un sourire maussade. "Et je me suis assis sur ce même rebord, à regarder la ville et à maudire ma bonne étoile, de la même façon que vous le faites actuellement."

Clark tourna la tête et fixa l'homme à côté de lui. "Je suis désolé," dit-il. "Je n'en avais aucune idée."

Le regard de CK croisa le sien. "Vous la *trouverez*, Clark. Tout comme j'ai trouvé ma Lois."

Clark baissa à nouveau les yeux. "J'aimerais tant pouvoir être certain qu'elle est encore en vie," murmura-t-il.

"Elle l'est," s'empressa de dire CK. "Je peux la sentir."

"De quoi parlez-vous ?"

"Il y a ce… lien… que j'ai avec ma Lois. Je ne peux pas vraiment l'expliquer, mais c'est comme si nous avions cette connexion." Clark le regarda d'un air dubitatif et CK poursuivit. "Quand Lois -- ma Lois -- est venue dans cet univers la première fois, j'ai littéralement *senti* qu'elle avait quitté notre monde. C'est comme si une partie de moi avait disparu." CK buta pour trouver les mots justes. "Je n'oublierai jamais ce sentiment et je crois que vous non plus -- si votre Lois était morte, vous le sauriez."

Clark, encouragé, leva les yeux. "Vraiment ? Et vous pouvez la sentir maintenant ?"

"Je n'ai pas ce même sentiment horrible, non… je crois que c'est parce que votre Lois est ici."

Clark ferma les yeux et commença à se concentrer. Il s'imagina l'atteindre avec son esprit et son cœur, atteindre la femme qu'il aimait plus que tout. Il pensa à sa Lois, à son odeur, à sa voix… et il essaya de la toucher. Ses yeux s'écarquillèrent d'un seul coup. "Oh mon Dieu, ça y est… je la sens. Elle est vivante."

Un large sourire parcourut le visage de CK. "Alors, continuons à chercher." Il se leva, sauta du rebord et flotta en l'air devant son nouvel ami.

Clark lui rendit son sourire en se levant. "Merci, Clark. Pour tout." Et sur ce, il disparut.

Bill Church et sa femme montaient l'escalier quand le téléphone de la ligne privée sonna. "Mindy, Chérie, monte te coucher. Je vais monter d'ici quelques minutes."

Sa femme lui sourit. "D'accord, très cher, ne reste pas debout trop tard. Nous devons tous les deux nous lever de bonne heure pour travailler demain."

Church attendit qu'elle soit montée avant de répondre. "Church," aboya-t-il en fermant la porte de son bureau. Son visage s'assombrit en écoutant la voix à l'autre bout du fil. Son équipe de déménageurs avait été remarquée et, par précaution, avait enlevé la femme qui les avait vus. En fouillant son sac à main, ils avaient découvert qu'elle était journaliste au Daily Planet -- Lois Lane.

"Espèces d'imbéciles !" hurla Church. "Avez-vous une idée de ce que vous venez de faire ?" Ce n'est pas une simple journaliste…

"Je suis désolé, patron," bégaya l'homme à l'autre bout du fil. "Elle était en train de monter dans sa voiture quand elle nous a vus. Les hommes ont paniqué… personne ne nous avait jamais remarqués auparavant."

Bill Church ferma les yeux, la veine de son front commençait à battre. Des amateurs… des amateurs stupides et idiots. "Qu'avez-vous fait d'elle ?"

"Ils l'ont attachée… mais nous ne savons pas quoi faire d'elle. Et en plus, il y a une autre chose…"

Church soupira d'exaspération. "Quoi encore ?"

"Elle avait un papier dans son sac. C'était une page de notre site web, le site des ventes aux enchères."

Bill Church s'adossa dans son fauteuil en réfléchissant. Eh bien, c'était une tournure des événements intéressante, qui allait demander de réfléchir avec attention pour résoudre le problème. Il était déjà assez difficile de se débarrasser d'un journaliste encombrant, mais comment faire avec la petite amie de Superman ?

"Gardez-la cachée… je vais m'occuper de ça et vous rappellerai demain matin." Sur ce, il raccrocha.

Lois parvint enfin à contrôler ses émotions. L'expérience qu'elle vivait actuellement jouait des tours à son esprit tandis que des bribes de son précédent enlèvement se mélangeaient avec celui-ci. Elle ferma les yeux en espérant que le calme envahisse ses sens.

<<Allez, Clark… où es-tu ?>>

Tout à coup, envahie d'une nouvelle frayeur, elle ouvrit les yeux. Elle perçut un grondement sourd et inquiétant, identique au bruit retentissant qui avait accompagné le récent tremblement de terre. Cette fois, le bruit était plus profond et s'amplifiait en un énorme crescendo. Le bâtiment trembla. Le sol bougea. Du verre en provenance du placard vitré commença à tomber en morceaux. Même le transistor tomba et vola en éclats sur le sol cimenté qui bougeait.

Lois se sentit comme un oiseau pris au piège -- ficelée comme elle l'était, elle ne pouvait bouger pour se protéger. La seule chose qu'elle pouvait faire était de prier pour que le bâtiment dans lequel elle se trouvait résiste à la secousse. Levant les yeux, elle vit l'ampoule se balancer, projetant des ombres étranges sur les chevrons du plancher de l'étage supérieur. Elle s'attendait à voir à tout moment le plafond au-dessus d'elle s'effondrer dans le sous-sol.

Dehors, la peur envahissait tous les habitants de la ville alors que les gigantesques gratte-ciel se balançaient sur un rythme de verre brisé.

Des gens terrifiés sortaient de leurs immeubles en courant dans les rues tranquilles de cette fin de soirée. D'autres se retrouvaient coincés par le verre et les briques tombés de leurs propres bâtiments. D'un seul coup, des quartiers entiers de la ville furent plongés dans l'obscurité quand l'électricité fut coupée.

Clark venait juste d'arriver à Hobbs Bay quand le tremblement de terre frappa. Bien que cela n'affecte en rien ses capacités à voler, il regarda les bâtiments au-dessous de lui se balancer dans un mouvement inquiétant, secoués au rythme du tremblement du sol. Pendant qu'il regardait, un petit immeuble résidentiel commença à s'effondrer. Il pouvait entendre les cris de ceux qui étaient coincés à l'intérieur et il plongea rapidement dans cette direction.

En s'approchant, il entendit le sifflement d'une conduite de gaz qui avait éclaté. En passant l'immeuble aux rayons X, il découvrit un enfant blotti dans le placard et ses parents qui se tenaient sur le seuil en train d'essayer d'arrêter le plâtre qui tombait pour protéger leur enfant. Ne prêtant aucune attention ni au sifflement de la conduite de gaz ni à Superman, les parents se débattaient pour éloigner de leur enfant le plafond qui s'écroulait en repoussant chaque morceau qui tombait dans ce qui restait de leur salon.

Superman saisit l'enfant et sa mère et sortit de l'immeuble quelques secondes avant que le gaz n'entre en contact avec une étincelle. Il déposa ses deux passagers dans la rue et se précipita à nouveau dans l'immeuble pour essayer d'éteindre l'incendie avant que le père de l'enfant ne soit brûlé. En remarquant d'où venait la fuite de gaz, il utilisa son super souffle pour refroidir les vapeurs et les transformer en liquide avant de les geler. La conduite étant maintenant gelée en son centre, il put sceller l'embouchure ouverte en utilisant à la fois sa super force et sa vision à infrarouge. Avec un soupir de soulagement, Superman s'envola de l'immeuble et permit à l'homme de rejoindre sa famille terrifiée.

De l'endroit où il se trouvait au-dessus de la ville, CK pouvait voir les différents degrés de ravage de la ville. Certaines parties de Métropolis avaient bien résisté au fort séisme. D'autres, comme le quartier de la Hobbs Bay, qui avait été bâti sur des remblais compactés, étaient en ruines. CK ne savait pas où donner de la tête. Il savait qu'il devait continuer de chercher Lois, mais il y avait tellement de gens qui avaient besoin de son aide dans la ville entière. Hobbs Bay était le quartier le plus touché. Voyant que Clark était déjà dans ce quartier, CK commença à chercher dans d'autres parties dévastées de Métropolis, gardant toujours un œil ouvert sur la possibilité de localiser Lois.

En s'approchant du cinéma du centre ville, des cris terrifiants déchirèrent l'air. L'enseigne était tombée bloquant beaucoup de personnes à l'intérieur. En entendant des bruits de craquements inquiétants provenant du toit, CK sut qu'il n'y avait pas beaucoup de temps. Il descendit en face du cinéma, attrapa l'enseigne tout en se propulsant en l'air. "Dépêchez-vous de faire sortir tout le monde du cinéma," cria-t-il à l'unique agent de police qui se trouvait au coin de la rue. "Le toit est sur le point de s'effondrer."

Pendant plusieurs minutes, des gens se précipitèrent pour sortir du cinéma alors que CK tenait l'enseigne qui était tombée, jusqu'à ce que le grondement d'une légère onde de chocs fasse s'écrouler le toit une fois pour toute. Jetant un coup d'œil par-dessus son épaule, CK aperçut l'arrivée des secouristes. Sa vision à rayons X lui permit de voir dix personnes coincées sous le toit qui s'était écroulé. Analysant rapidement la situation, CK sentit qu'en les guidant vers l'endroit où orienter les recherches, les secouristes pourraient terminer le travail sans son aide. Il y avait tellement d'endroits dans la ville où chercher des gens coincés et blessés qu'il se sentait obligé de continuer ses recherches ailleurs quand des professionnels pouvaient sur place s'occuper de la situation.

Des pleurs et des cris se répandaient; il y avait tellement de personnes qui avaient besoin d'aide. C'était là ce qu'il y avait de plus difficile pour un super héros, savoir qu'il ne pouvait pas être partout à la fois.

Couchée sur le sol, Lois gémissait. L'obscurité l'enveloppait complètement et la poussière envahissait l'atmosphère.

Tandis qu'elle essayait de se ressaisir, elle entendit des gémissements au-dessus d'elle. Quelqu'un était blessé à l'étage supérieur. Malheureusement, elle ne savait pas s'il s'agissait d'une personne venue pour la délivrer ou de son ravisseur.

Tout à coup, elle entendit un gros fracas dans l'obscurité à côté d'elle puis elle sentit des morceaux du plafond lui tomber dessus et elle supposa qu'il s'agissait de morceaux de plâtre. Elle ferma les yeux tout en espérant pouvoir se mettre en boule pour se protéger. Le plafond n'allait pas tenir très longtemps et elle n'avait aucun moyen de s'échapper quand finalement il tomba.

Pendant que Clark continuait à rechercher les survivants du séisme dans Hobbs Bay, une pensée continua de le hanter. Où étaient les pompiers ? Plusieurs bâtiments étaient encore en feu à la suite de la rupture de la conduite de gaz et, néanmoins, il n'y avait aucun pompier pour combattre l'incendie. Il vola vers la caserne de Hobbs Bay et en découvrit la raison. Les pompiers étaient en train de dégager leur équipement. La façade du vieil immeuble était tombée en une montagne de débris à la suite du séisme. Et maintenant, elle bloquait la sortie des immenses portes de la caserne.

Clark prit le temps d'évaluer la situation, il se retourna et se dirigea très vite vers le Nord. Les travaux de construction du nouveau commissariat avaient récemment été entrepris à quelques pâtés de maisons de là et il se dépêcha de voir ce qu'il pouvait faire pour aider à déblayer la caserne de pompiers. Il aperçut un bulldozer à demi enfoui et utilisa sa vision à infrarouge pour dégager l'énorme couperet puis il retourna à la caserne de pompiers. Se servant de sa force, il dégagea très vite les débris se trouvant devant l'entrée. Les pompiers pouvaient maintenant aller combattre l'incendie qui se propageait à quelques pâtés de maisons de la caserne.

Clark expliqua rapidement qu'il avait coupé l'arrivée principale de gaz dans cette partie de la ville afin que les pompiers n'aient pas à s'inquiéter d'autres explosions de nature similaire. Néanmoins, il savait qu'il y avait d'autres conduites de gaz qui pouvaient causer d'autres explosions à l'intérieur des bâtiments ravagés de Hobbs Bay. En survolant l'immeuble effondré, il chercha d'autres conduites de gaz pouvant être endommagées, mais n'en trouva aucune. Il se rendit compte que les choses étaient sous contrôle dans cette partie du quartier de Hobbs Bay et se remit à la recherche des personnes coincées et blessées… tout en priant de retrouver Lois vivante et en bonne santé.

CK s'envola à nouveau vers l'immeuble du Daily Planet. Le bâtiment tenait encore debout bien que le globe soit tombé par terre et que l'électricité soit coupée. Il scanna rapidement la salle de rédaction pour s'assurer que tout le monde allait bien. Heureusement, il ne remarqua que de légères blessures. Des journalistes étaient occupés à écrire leurs articles à la lueur des bougies en espérant que l'électricité reviendrait à temps pour sortir l'édition du matin. CK déplaça le globe récalcitrant et le posa près de la porte d'entrée.

En continuant ses recherches, il réalisa qu'une partie du plafond du métro s'était effondrée sur la ligne. Il décida d'approfondir ses recherches sur la ligne et découvrit avec horreur qu'une rame était partiellement enfouie sous les débris provoqués par l'effondrement d'un tunnel.

Travaillant rapidement et avec attention, il arriva jusqu'à la rame. Sous la lumière diffuse des enseignes de secours, il aperçut les deux voitures de tête qui paraissaient intactes. Les passagers de ces deux voitures n'avaient que des blessures légères. Dans la troisième, les blessures étaient un peu plus importantes.

Les personnes qui voyageaient dans la première partie du train aidaient celles qui étaient plus sérieusement blessées. Quelques hommes forts dégageaient les débris donnant accès à la dernière voiture. CK les rejoignit et termina le travail. Il passa la tête par la porte ouverte et vit que la quatrième voiture était en partie broyée. Lui et quelques hommes entrèrent dans la voiture et s'accroupirent pour éviter le plafond qui était maintenant beaucoup plus bas que la normale.

Aussi prudemment que possible, CK et les autres hommes dégagèrent de la dernière voiture les passagers sérieusement blessés. Néanmoins, en se dirigeant vers l'arrière, le plafond descendait pour former un angle abrupt. Après un scan rapide de l'endroit, CK baissa les yeux. Les quelques passagers à l'arrière de la voiture n'avaient plus besoin d'aide.

Sachant que son temps était compté, CK prit rapidement les blessés les plus touchés et s'envola vers l'hôpital en promettant de revenir pour les autres. En revenant vers le métro, il aperçut des équipes de secours. Il fonça vers eux et leur parla des morts et des blessés dans le métro. L'équipe transmit au poste de commande l'information sur l'endroit exact et se dirigea vers les lieux de la catastrophe. Superman continua de transporter par air les blessés les plus graves jusqu'à l'hôpital en laissant les autres à l'équipe de secours.

Clark survola la ville de très haut en essayant désespérément de contrôler ses émotions grandissantes. Il avait vu trop de morts et de destructions ces dernières heures pour croire encore que Lois ait pu échapper au tremblement de terre. Quel que soit l'endroit où elle se trouvait, le temps pressait. CK lui avait donné une lueur d'espoir qu'elle était encore vivante… mais il n'y avait aucune garantie qu'elle allait le rester encore très longtemps.

Beaucoup de gens avaient besoin d'aide, mais Clark sentit qu'il ne pouvait plus se concentrer assez pour leur venir en aide. Il ne savait pas ce qu'il aurait fait sans l'aide de CK. A plusieurs reprises, en volant d'un côté à l'autre de la ville, il avait vu "Superman" en bas. Heureusement, Métropolis était tellement sans dessus dessous que personne n'avait remarqué que le super héros local était à plusieurs endroits en même temps.

Clark eut une brève pensée pour M. Wells. Il était persuadé que ce dernier était sain et sauf -- l'immeuble où se trouvait l'appartement de Clark avait était renforcé peu de temps après qu'il soit devenu Superman. C'était l'un des nombreux changements que le maire Perry White avait effectué suite au recrutement de Superman par la municipalité. M. Wells était certainement secoué mais intact.

Superman était reconnaissant à M. Wells d'avoir amené l'autre Clark pour lui venir en aide. Wells avait eu raison -- c'était trop pour un seul Superman, tout spécialement quand ce dernier était au bord de la panique à la suite de la disparition de sa fiancée. D'un seul coup, Clark réalisa ce que Wells avait certainement compris -- que l'aide de CK en tant que Superman lui permettait de rechercher Lois.

Clark prit une profonde inspiration et essaya de s'éclaircir les idées. Il devait trouver Lois… il le fallait. Si seulement ce "lien", comme CK l'appelait, pouvait l'aider.

<< Lois, où es-tu ? >>

Un bruit sourd et un cri firent remuer Lois, étendue sur le sol froid et humide. Apparemment, elle s'était assoupie, ce qui prouvait combien elle était fatiguée malgré sa situation inconfortable.

Un autre cri lui parvint aux oreilles ainsi que le bruit de quelqu'un qui se débattait. L'homme au-dessus d'elle était apparemment blessé et essayait sans y parvenir de se libérer de quelque chose.

Elle n'avait pas d'autre choix que d'écouter en silence cet homme hurler.

Ne parvenant pas à trouver Lois et à bout de souffle, Clark s'envola plus haut pour essayer d'échapper aux bruits de la ville. Ne sachant que faire d'autre, il avait essayé d'atteindre Lois par la pensée pour voir si ce nouveau "lien" qui leur appartenait lui donnerait quelque information sur le lieu où elle se trouvait.

Comme il l'avait fait un peu plus tôt dans la soirée, Clark ferma les yeux et se concentra pour essayer de sentir Lois. Il visualisa l'endroit où l'atteindre et pria pour qu'elle fasse de même.

<< S'il te plaît, Lois, fais-moi un signe. >>

Rien.

Alors qu'il était sur le point d'abandonner, Clark se tendit, incertain. Qu'était-ce ? Il avait ressenti *quelque chose*, mais il n'était pas sûr de ce que c'était. Il essaya de l'atteindre une fois de plus par la pensée, mais cette fois, au lieu de sentir Lois, seul le hurlement d'un homme lui parvint aux oreilles.

Clark faillit hurler de frustration. Non, pas quand il était si près ! Il devait se concentrer ! Il s'envola encore plus haut dans le ciel, essayant d'ignorer sa super oreille pour se concentrer uniquement sur ce qu'il ressentait dans son cœur.

Mais, une fois de plus, tout ce qu'il entendit fut une voix masculine.

Il hocha la tête et prit une profonde inspiration puis essaya une dernière fois. Quand tout à coup, il réalisa quelque chose. La voix qu'il entendait… elle ne venait pas du tout d'en bas. En fait, il ne l'*entendait* même pas - - il la *sentait*.

Mais comment… ?

Soudain, tout devint clair. Lois lui *avait* répondu et c'était le message qu'elle lui envoyait.

Clark fonça dans le ciel tel un boulet de canon, sa fatigue oubliée. C'était risqué, mais c'était la seule chance qu'il avait. Il commença à survoler la ville en essayant d'intercepter les cris qu'il avait entendus précédemment.

Il se dirigea vers le sud puis vers l'ouest… essayant à chaque fois de ne pas se fier autant à sa super oreille qu'à ses instincts.

Peu de temps après, il aperçut sa cible, une maison dans un quartier abandonné de la ville qui s'appelait Kingston. Superman passa la maison aux rayons X et vit quelle était la source de ces hurlements. Un homme d'âge moyen était coincé sous un meuble. Il avait les jambes brisées mais n'était pas blessé outre mesure. Clark fonça dans la maison en brisant une fenêtre au passage et dégagea le meuble qui retenait l'homme.

"Y a-t-il quelqu'un d'autre ici ?" demanda rapidement Superman.

L'homme le fixa, presque effrayé. "Heu…"

Clark plissa les yeux. L'homme n'avait pas à avoir peur de son sauveteur, à moins que…

"Où est-elle ?" demanda-t-il.

L'homme pâlit. "Je ne sais pas de quoi vous parlez," cria-t-il.

Il n'en fallut pas plus à Clark pour saisir l'homme à la gorge pour le faire parler quand il crut entendre un bruit venant de l'étage inférieur.

<< Lois ?? >>

En entendant des voix au-dessus d'elle, Lois essaya de crier à l'aide à travers son bâillon, mais le son qu'elle émit était trop étouffé pour pouvoir être entendu d'en haut. Malgré tout, elle continua d'essayer de se dégager de ses liens en espérant que quelqu'un l'entendrait.

Tout à coup, tout en se débattant, elle crut entendre Clark prononcer son nom. Lois se figea.

<< Clark ? >>

Dans le salon, Clark essaya de passer le plancher aux rayons X, mais s'aperçut que le sol avait été recouvert d'une peinture au plomb. Malgré tout, il aurait juré avoir entendu son nom… et on aurait dit…

<< Lois ! >>

En regardant autour de lui, Clark repéra des marches d'escalier qui menaient en bas. Sachant que l'homme qu'il venait de secourir ne pourrait aller nulle part, il se dirigea vers la porte à toute vitesse. Si Lois était au sous-sol, il ne voulait pas prendre le risque de voir le toit s'effondrer sur elle en creusant un tunnel.

En une fraction de seconde, il parvint au sous-sol. Il faillit s'évanouir de soulagement quand il trouva Lois vivante et qui remuait.

"Lois," dit-il en soupirant et en se précipitant à ses côtés. "Oh, mon Dieu, chérie, ça va ?" Il détacha rapidement les liens qui la retenaient ainsi que le bâillon et il la passa aux rayons X pour détecter d'éventuelles blessures internes.

"Clark ! " cria-t-elle, en le laissant la prendre dans ses bras. Une seconde plus tard, une large partie du plafond s'écroula directement sur la chaise où elle s'était assise.

"Oh, Clark, tu es venu. J'avais tellement peur."

"Je sais… je sais… je suis désolé."

"… et puis tout a commencé à bouger et la lumière s'est éteinte…"

Il la serra aussi fort que possible contre lui, ses larmes se mélangeant aux siennes tandis qu'il murmurait son nom encore et encore. A cet instant, le monde aurait pu disparaître que Clark n'aurait pas laisser partir Lois.

ACTE 4

L'édition de l'après-midi du Daily Planet fut accueillie par un public reconnaissant. C'était le premier journal à sortir un numéro après le tremblement de terre. L'électricité avait été rétablie de manière sporadique, mais beaucoup de gens étaient encore sans nouvelles de ce qui se passait. Le journal fut comme un messager de Dieu.

Sortir ce numéro avait demandé de multiples efforts. Comme l'électricité n'avait pas été rétablie dans la majeure partie du centre ville de Métropolis, il était impossible de rassembler les informations et d'imprimer le journal avec les méthodes habituelles. Néanmoins, Vince Nelson n'allait pas se laisser abattre.

Les vieilles machines à écrire avaient été sorties des placards et ceux qui étaient là s'étaient mis à la tâche. Quelques jeunes journalistes se sentaient frustrés d'avoir à utiliser de telles machines, mais ils furent vite remis en place par leur supérieur. Vince rédigea son éditorial à la main, de la même manière que ses rédacteurs le faisaient 30 ans plus tôt quand il était jeune reporter. Lentement mais sûrement, le Daily Planet avait pris forme. Des articles particuliers avaient été mis en attente, mais les principales nouvelles étaient toutes là.

Imprimer le journal avait été un défi. Mais, une fois de plus, Vince avait fait appel à ses nombreuses années d'expérience et avait accueilli un employé très spécial du Daily Planet dans la salle de rédaction. Un large sourire aux lèvres, il présenta l'homme à Jack. "Jack, j'aimerais vous présenter Andy… le dernier à savoir comment utiliser la vieille machine d'imprimerie linotype."

Moins de vingt-quatre heures après le séisme, Métropolis était étonnement en bon état. Il y avait eu de nombreux accidents mortels, mais grâce aux efforts des deux Supermen, le nombre de vies perdues était bien moindre que ce que l'on voyait normalement après un séisme d'une telle amplitude.

Le maire White avait immédiatement entrepris des démarches en contactant les autorités de l'état et du gouvernement pour obtenir une aide financière. La Garde Nationale avait également été requise afin de nettoyer la ville. Les ingénieurs municipaux avaient la difficile tâche de vérifier les bâtiments endommagés pour contrôler leur structure.

Les journalistes des télévisions locales et des principales chaînes nationales arrivèrent en masse à la recherche d'articles. Quelques-uns parlaient des dégâts, d'autres du carnage, chacun d'eux à l'affût d'histoires ayant un petit côté humain qui pourraient faire exploser leur audimat. Pourtant, le Daily Planet était en tête, prouvant une fois de plus qu'il était le journal le plus performant du monde.

L'aube apporta une couverture médiatique supplémentaire à Superman et, Clark et CK se rendirent tous les deux compte qu'ils devaient faire encore plus attention. Avec ce surplus de journalistes parcourant la ville, quelqu'un pourrait facilement remarquer un super héros de plus et en faire un gros titre.

A quatre heures, cet après-midi-là, le maire Perry White donna une conférence de presse, en apportant des nouvelles fraîches sur les affaires courantes et en remerciant les efforts de la police locale, des pompiers et de Superman.

White expliqua que les bâtiments gouvernementaux seraient fermés à tout le monde, exception faite des employés indispensables, jusqu'à ce que les ingénieurs de la municipalité soient certains de la stabilité des bâtiments. Les rues de la ville étaient en train d'être dégagées au moment où il parlait mais le public devait comprendre que cela prendrait du temps -- la patience ainsi que la compréhension seraient grandement appréciées. Les artères principales de la ville seraient dégagées en premier puis les rues secondaires et ensuite les rues des quartiers les moins fréquentés. Des équipes allaient travailler sans relâche et les volontaires étaient les bienvenus. Etant donné que la compagnie d'électricité avait déclaré qu'il faudrait encore un jour ou deux avant que l'électricité ne soit remise dans la majorité des maisons, le maire White avait déclaré un couvre-feu général de 19 heures à 6 heures du matin. Plusieurs écoles avaient été désignées pour servir d'abris à ceux qui n'avaient pas d'électricité ou d'endroit où dormir.

Le maire White annonça également que les troupes la Garde Nationale commençaient à arriver et allaient aider la police à maintenir le calme pendant le couvre-feu. Ils seraient également disponibles pour continuer les recherches et porter secours. Des personnalités officielles représentant l'état avaient assuré qu'elles apporteraient toute l'aide possible à Métropolis, néanmoins, ce n'était pas la seule ville dans l'état de New Troy qui avait besoin d'aide. Le gouverneur Jim Croce dont le slogan était "Ne vous frottez pas à moi", avait déclaré zones sinistrées de nombreux départements ainsi que la ville de Métropolis, et le Président avait consenti à leur octroyer des aides fédérales.

Après avoir terminé son discours, le maire White tendit le micro à un représentant du Bureau d'Etude Géologique Américain en demandant à l'homme d'expliquer en détails le lieu précis du séisme et sa magnitude.

"Bonjour. Pour l'instant, je n'ai que des informations préliminaires sur ce séisme. Il apparaît, à l'heure où je vous parle, que l'épicentre du séisme était à peu près à 64 kilomètres au sud-est de Métropolis. La magnitude était d'environ 6.5 sur l'échelle de Richter. Rappelez-vous, s'il vous plaît, que l'échelle de Richter est logarithmique. En comparaison, le tremblement de Loma Prieta en 1989 avait été évalué d'une magnitude de 6.9 au départ, mais avait été ensuite ré-évalué à 7.1 sur l'échelle de Richter. Les dommages causés à Métropolis sont conséquents avec un séisme de cette force. Il y a également une forte probabilité de secousses post sismiques. Ces secousses pourront être d'une magnitude d'environ 4.0 à 5.0 sur l'échelle de Richter. Bien entendu, elles peuvent provoquer des dégâts supplémentaires aux structures déjà affaiblies. Donc, si vous avez des doutes sur le bâtiment dans lequel vous vous trouvez, des abris sont ouverts pour vous accueillir. Ils ont été contrôlés par les ingénieurs de la municipalité et leur structure est fiable."

A la nuit tombée, les deux Supermen étaient une fois de plus en service. Clark et CK travaillèrent dans différents endroits de la ville à aider les ouvriers qui essayaient de dégager les routes et de rétablir le courant. Les supers pouvoirs étaient très utiles pour soulever les lourds transformateurs et les remettre en place et pour déblayer de gros débris. L'une des choses qui leur fut demandée fut de dégager les rames du métro qui étaient coincées dans le réseau éboulé. Les employés municipaux et ceux de l'état ne parviendraient pas à rassembler la main-d'œuvre et les équipements pour remettre le tunnel du métro en état avant plusieurs jours, mais ils pensaient que dégager les voitures leur permettrait d'avoir un meilleur accès et de retrouver les corps des personnes disparues. Les supers héros entreprirent également de déblayer les ruines de Hobbs Bay, le quartier le plus atteint de la ville, pour chercher des victimes pouvant être encore ensevelies et pour appréhender quelques voleurs téméraires qui avaient décidé de prendre le risque de piller l'un des magasins endommagés pendant le séisme.

Aux premières heures du matin, Clark et CK se retrouvèrent un bref instant à l'immeuble du Daily Planet pour remettre le globe à sa place légitime. CK maintint le globe en se cachant dans l'ombre afin que personne ne le voie et Clark utilisa sa vision à infrarouge pour remplacer les soudures le fixant au bâtiment.

Une fois leur tâche accomplie, ils survolèrent l'immeuble pour admirer leur œuvre. Ce n'était pas la tâche la plus urgente à faire, mais tous deux avaient le sentiment qu'ils devaient le faire. Voir le globe remis en place les encouragea à penser que le reste de la ville ne tarderait pas à suivre.

Lois se débattit pour se réveiller le matin suivant, émergeant petit à petit de son sommeil agité. Dans son rêve, elle était à nouveau dans le sous-sol, en train d'essayer de se dégager de ses liens. Elle essayait de toutes ses forces mais, néanmoins, elle n'arrivait pas à se défaire des cordes qui lui entouraient la taille. Finalement, après un léger sursaut, elle se réveilla en haletant. Elle eut un instant de panique quand elle sentit encore la pression autour de sa taille mais se détendit dès qu'elle réalisa que ce n'était pas une corde mais le bras puissant et réconfortant de son fiancé.

Lois se retourna pour faire face à l'homme qu'elle aimait. Le fait qu'il ne se soit pas réveillé en même temps qu'elle prouvait que -- visiblement -- il avait été debout toute la nuit à porter secours à Métropolis. Le réveil lui indiqua qu'il était sept heures du matin. Elle en déduit que Clark avait certainement travaillé jusqu'à l'aube pour finalement se coucher exténué. Elle n'aurait pas été surprise si CK était dans le même état dans la chambre d'amis.

Elle savait qu'il avait été difficile à Clark de la laisser la veille au soir. Lois ne l'avait jamais vu aussi ému après un sauvetage. Il lui avait déjà sauvé la vie plusieurs fois et, elle-même l'avait sorti une fois ou deux d'une mauvaise passe, mais elle ne l'avait jamais vu réagir aussi fortement. Quand il l'avait tenue dans le sous-sol, il tremblait. Quand elle lui en avait fait gentiment la remarque, tout ce qu'il avait murmuré était "C'est différent maintenant."

Bien que Clark ne pouvait exprimer clairement ce qu'il ressentait, Lois savait ce qu'il voulait dire. Maintenant ils ne faisaient pas que 'sortir ensemble', mais ils étaient fiancés, allaient se marier et avaient des projets d'avenir. Elle comprenait car elle avait la même réaction. Quand le tremblement de terre était survenu, Lois avait réalisé le danger qui l'entourait et la seule chose à laquelle elle avait pensé était combien tout cela était injuste. Elle était 'revenue parmi les vivants' pour trouver l'homme de ses rêves… et maintenant, alors que tout leur souriait, un maniaque menaçait de tout détruire.

Lois passa délicatement sa main dans les cheveux de Clark et, inconsciemment, il se détendit et sa respiration devint plus profonde et régulière.

Il l'avait secourue la veille juste avant le lever du soleil et, ils avaient passé les heures suivantes, ensemble dans son appartement. CK et M. Wells étaient ravis qu'elle ait été retrouvée saine et sauve et ils reconnurent tous deux que Lois et Clark avaient besoin de repos après cet événement. CK avait dormi une heure et s'était ensuite immédiatement envolé pour aider encore la municipalité. Il avait ordonné à Clark de rester à la maison avec Lois, et Clark n'avait pas vraiment protesté. Ils savaient tous que quitter Lois peu de temps après l'avoir retrouvée aurait été atrocement douloureux pour lui.

M. Wells était resté dans la chambre d'amis une bonne partie de la journée, occupé à écrire dans son journal. De temps en temps, il en était sorti pour jeter un coup d'œil au couple endormi, leur avait-il dit plus tard en pointant son nez par la porte pour s'assurer que tout allait bien. Bien que M. Wells n'avait pas de supers pouvoirs, il avait un super cœur et son affection pour Lois et Clark -- les Lois et Clark des deux univers -- ne faisait aucun doute. Il avait été forcé de rester sur la touche tandis que les deux Supermen s'occupaient de la ville, mais il était clair que bien qu'il soit physiquement éloigné des événements, il n'en était pas moins ému.

CK avait tenu le rôle de Superman jusqu'au milieu de l'après-midi puis était revenu à l'appartement et s'était effondré sur le lit pour un repos bien mérité. C'est seulement à ce moment que CK avait repris les rênes, reconnaissant que la présence de CK lui avait permis de passer du temps avec sa fiancée. Tous deux sortirent au milieu de la nuit quand l'obscurité leur offrit une couverture pour les protéger. Mais maintenant, Clark était enfin de retour.

Lois posa un léger baiser sur la joue de son fiancé avant de s'éloigner de son étreinte. Elle avait pris une petite douche rapide la veille, après son retour, mais elle était trop épuisée pour être aussi propre qu'elle l'aurait souhaité. Maintenant, elle était impatiente de se retrouver sous l'eau chaude pour laver et effacer tous les souvenirs douloureux.

Lois, CK et M. Wells étaient en train de savourer un petit déjeuner composé d'œufs brouillés, de toasts et de bacon quand Clark sortit de la chambre. Il les rejoignit à table l'air considérablement plus reposé et détendu que la veille.

"Oh, chéri, je suis heureuse de voir que tu es levé. J'essayais de trouver un moyen pour que ces messieurs ne mangent pas ton petit déjeuner." Lois fit un clin d'œil à ses invités.

Clark sourit. "Que crois-tu qui m'ait réveillé ? J'étais mort de fatigue, mais l'odeur de ta cuisine suffit à mettre l'eau à la bouche à n'importe qui." Il donna un petit baiser à Lois avant de s'asseoir et remplit son assiette. "Alors, qu'est-ce que j'ai manqué ? Est-ce que vous avez résolu à vous trois les problèmes du monde pendant que je dormais ?"

Lois lui versa un verre de jus de fruit. "Non, mais je leur disais combien j'étais impatiente de savoir qui m'a enlevée et pourquoi."

Clark avala une bouchée. "Eh bien, je viens juste d'appeler Marty de la chambre. Il m'a dit que le gars que nous avons trouvé dans la maison dans laquelle tu étais séquestrée s'appelle Gene Newtrich. Mais on n'a pas à s'inquiéter qu'il soit encore après toi; il devrait rester à l'hôpital un bon moment."

"Gene Newtrich ?" demanda CK, surpris.

"Oui, vous le connaissez ?"

CK se redressa. "Absolument. C'était un géologue mais il a fini par travailler pour Bill Church Junior, quand il faisait certaines affaires douteuses à Cost Mart. Newtrich a trouvé un morceau de Kryptonite rouge et depuis c'est mon point faible."

Lois jeta un coup d'œil à son fiancé avant de regarder CK à nouveau. "De la Kryptonite *rouge* ? Est-ce que j'ai besoin de savoir ce que c'est ?"

CK sourit. "Non, mais je vous dirai ce que c'est plus tard au cas où vous seriez amené à en rencontrer."

Néanmoins, Clark était plus intéressé par Newtrich. "Cost Mart ne me dit rien du tout, mais Bill Church… ce nom m'est familier." Clark réfléchit un instant mais secoua la tête. "Non, je n'arrive pas à me rappeler où j'ai entendu ce nom. En tout cas, Newtrich a été arrêté."

"Est-ce que ce Newtrich a dit quelque chose sur la raison pour laquelle il me retenait ?" demanda Lois.

"Ils doivent l'interroger de manière officielle, mais pour l'instant, il ne parle pas. Le tremblement de terre fait que les choses sont un peu perturbées en ce moment… premièrement, les affaires avancent doucement dans la mesure où la police n'a pas assez d'agents pour enquêter et, deuxièmement, ils n'ont pas pu entrer dans l'appartement pour trouver des preuves car l'immeuble paraît instable."

Clark posa une main rassurante sur son bras. "Marty s'en charge. Il fera en sorte qu'il soit puni."

"Qui est Marty ?" demanda CK.

"Oh, désolé, Martin Snell… c'est un ami à moi au commissariat de police. Je peux en général compter sur lui pour me tenir au courant des sales coups qui se passent."

CK cligna des yeux avec surprise. "Martin Snell, un policier honnête ? Vous plaisantez."

"Vraiment ?" lui demanda Clark. "C'est un gars bien, quoique je dois l'admettre, il franchit quelques fois un peu les limites quand il a le sentiment que la justice met trop de temps. C'est pourquoi je l'ai appelé quand Lois a disparu; je savais qu'il détournerait le règlement et se mettrait à sa recherche immédiatement."

CK hocha la tête. "Dans mon monde, c'était l'avocat d'Intergang. Il s'est fait tuer avant de pouvoir dévoiler qui étaient ses patrons. On n'a jamais su qui ils étaient."

Clark parut intéressé. "Je n'ai jamais entendu parler d'Intergang non plus; il va falloir que je surveille ça. Mais Marty est un brave type… il a eu une enfance difficile, d'après ce qu'il m'a dit et il aurait mal tourné si ses parents n'étaient pas partis de Paramus pour s'installer ailleurs. Il m'a raconté qu'il avait été en colère contre ses parents à l'époque, ça l'obligeait de quitter ses amis, mais en prenant du recul, c'était pour lui la meilleure chose à faire. Maintenant, la plupart des amis en question sont en prison."

CK éclata d'un rire incrédule. "C'est incroyable. La prochaine chose que vous allez me dire, c'est que votre Dr Klein a des cheveux !"

Lois le regarda étonnée. "Vous voulez dire que le vôtre n'en a pas ??"

Devant l'insistance de M. Wells, les trois journalistes sortirent de la cuisine et s'installèrent dans le salon. Wells savait qu'ils avaient beaucoup à faire afin de découvrir pourquoi Lois avait été enlevée et il ferait de son mieux pour ne pas les gêner.

Clark installa trois chaises autour de son ordinateur et l'alluma. "J'ai demandé à Marty de m'envoyer toutes les informations qu'il avait sur ce Newtrich… et elles devraient être là maintenant." Quelques clics de souris plus tard, une photo de Gene Newtrich apparut sur l'écran.

"Oui, c'est lui" confirma CK. "C'est le même type que dans notre univers."

Lois regarda la photo attentivement mais secoua la tête. "Je ne l'ai jamais vu," dit-elle. "Celui qui a fait ça m'a attrapée par derrière."

Clark regarda plus attentivement et, surpris, se redressa. "Attendez une minute, je connais ce type. Je ne l'ai pas vraiment regardé hier soir mais maintenant que je vois cette photo, je me souviens. Un groupe de déménageurs ont déclenché une alarme l'autre jour et cet homme était le chef d'équipe."

"Des déménageurs ?" répéta Lois. Elle ferma les yeux, perdue dans ses pensées. "Attendez une minute… J'ai vu des déménageurs qui travaillaient en face de chez Fences, juste avant d'être enlevée."

Clark acquiesça. "C'est exact; Mme Fences a dit qu'elle avait vu un camion de déménagement de l'autre côté de la rue avant que tu ne sortes de chez eux. J'ai en fait commencé mes recherches pour te trouver en scannant tous les camions de déménagement que je trouvais sur la route."

CK tira le clavier vers lui et commença à regarder les informations que Marty avait envoyées. "Il est dit ici que l'employeur de Newtrich est la Moving Company."

"C'est ça, c'est le camion que j'ai vu !" s'exclama Lois. "Maintenant, je me rappelle; il y avait un gros logo avec les lettres MC. Dans la panique, j'avais oublié ce détail."

CK continua de regarder les informations. "L'adresse actuelle est… 311 Gore Street."

"C'est là où j'ai trouvé Lois," dit Clark. "Il n'y avait pas d'accès au sous-sol excepté par le salon. Il aura du mal à convaincre le juge que quelqu'un d'autre que lui avait mis Lois à cet endroit."

CK s'apprêtait à répondre mais il s'arrêta brutalement. Clark se tendit également, penchant la tête pour écouter quelque chose que seul lui et son alter ego pouvaient entendre.

"Qu'est-ce que c'est ?" demanda Lois.

"Une rupture d'une canalisation au carrefour de la 5ème Rue et de Madison," dit Clark en se levant. Toutefois, CK l'avait déjà précédé.

"Restez ici," dit CK en posant la main sur l'épaule de Clark. "Laissez-moi me charger de ça aujourd'hui; restez tous ici à enquêter. Si je ne m'en sors pas tout seul, je vous le ferai savoir."

Au moment où leur invité s'envola, Lois et Clark se regardèrent et sourirent. "Je pourrais m'habituer à sa présence, " dit Clark doucement.

"Moi aussi," répondit Lois en le regardant au fond des yeux. "Ça me permet de passer plus de temps avec toi." Clark se pencha pour l'embrasser.

Lois soupira quand leurs lèvres se touchèrent. Il y avait eu la veille des moments où elle avait pensé ne jamais pouvoir à nouveau l'embrasser. "Je t'aime, Clark" murmura-t-elle.

"Et je t'aime aussi."

Leurs baisers se prolongèrent, doux au début jusqu'à devenir plus intenses. Tandis que les choses commencèrent à s'échauffer, ils furent interrompus par le bruit d'un homme toussant pour s'éclaircir la voix, "Ah, excusez-moi… je ne voulais pas vous interrompre." Lois et Clark se séparèrent à contrecœur et le regardèrent. M. Wells continua. "Oui, oui… désolé. Je voulais simplement vous informer que je vais dans ma chambre si vous avez besoin de moi. Je tiens un journal de mes voyages dans le temps et de mes différentes aventures et, bien que celle-ci ne s'ajuste pas vraiment au reste, je crois que je dois l'écrire." Avec un petit sourire, il brandit un exemplaire de son journal relié de cuir, se rendit dans sa chambre et ferma la porte.

Clark soupira. "J'avais oublié que nous avions de la compagnie."

"Je crois que c'est le prix à payer… du repos pour Superman, mais pas d'intimité à la maison."

Un sourire tendre se dessina sur le visage de Clark. "J'aime," dit-il "que tu appelles cet endroit la maison."

Lois rougit un peu. "Eh bien, ça l'est presque. Je passe autant de temps ici que chez moi."

"Et ça te plaît ? Ce que je veux dire c'est que je pensais que peut-être tu voudrais acheter une maison ou autre chose tu vois, quand nous serons mariés."

Lois jeta un regard autour d'elle. "Je ne sais pas; je suis assez attachée à cet endroit. Peut-être qu'une fois mariés, nous changerons d'avis, mais pour l'instant, je suis heureuse ici." Elle le regarda d'un air taquin. "En plus, il y a plein de chambres pour les enfants."

Clark dressa un sourcil et la regarda fixement en faisant semblant d'être choqué. "Ah oui ? Et de combien d'enfants est-il question ?"

"Oh, je ne sais pas" dit Lois d'un ton léger. "Dix, douze ? Après tout, Superman a une réputation à maintenir." Les derniers mots furent pratiquement avalés par son rire tandis que les sourcils de Clark se relevèrent presque jusqu'à la racine de ses cheveux.

"Tu vas voir ce qu'est une réputation !" la menaça-t-il en commençant à la chatouiller. Alors qu'elle commençait à crier, il l'enlaça et la tira vers lui. Il l'embrassa passionnément. "Je t'aime, Lois Lane," dit-il d'une voix rauque. "Et je te ferai autant de bébés que tu voudras."

Son regard lui indiqua qu'elle l'avait peut-être taquiné sur le nombre d'enfants mais qu'elle n'offrirait aucun argument au sujet de la pratique pour les faire.

Peu de temps après, Clark se réinstalla devant l'ordinateur en soupirant de contentement. "De nouveau au travail, il me semble," dit-il à Lois qui le rejoignit bientôt.

Clark ouvrit à nouveau le dossier que Marty leur avait envoyé. "D'accord, Newtrich est le chef d'équipe pour la Moving Company et, apparemment, il t'a enlevée pendant qu'il travaillait puisque le camion de déménagement était là-bas… pourquoi a-t-il fait une telle chose ?"

"Je n'en ai aucune idée, Clark. Je ne les ai pas affrontés … j'ai simplement jeté un coup d'œil dans leur direction. C'était un quartier agréable et j'étais curieuse de voir quelles étaient les maisons à vendre quand j'ai remarqué ce camion de déménagement et je voulais voir s'il y avait un panneau à vendre. Je n'en ai pas vu alors, je suis retournée vers la voiture. C'est à ce moment que quelqu'un m'a attrapée."

"Est-ce que Newtrich était seul avec le camion ?"

Lois fronça les sourcils. "Non…" dit-elle doucement. "Je crois qu'il y avait plusieurs hommes, du moins, un certain nombre… je n'ai pas vraiment fait attention. Mais je suis certaine qu'il y avait plus d'un homme."

Clark acquiesça. "D'accord, ça veut dire alors que Newtrich n'est pas le seul à être impliqué dans cette affaire. Son équipe a dû l'aider ou du moins, était au courant de ce qui se passait." Clark prit quelques notes. "Je me demande si le propriétaire de la Moving Company est au courant de ces activités. Et je me demande ce que ce camion de déménagement faisait à côté de cette maison si les gens ne déménageaient pas. Attends une seconde." Clark décrocha le téléphone et composa rapidement un numéro. "Marty ! J'ai des renseignements pour vous et j'espérais que vous m'en donneriez également. Lois confirme ce que Susan Fences a dit au sujet d'un camion de déménagement garé de l'autre côté de la rue cet après-midi-là, et Gene Newtrich travaille pour la Moving Company. Pouvez-vous contacter…" Clark tourna les pages de son bloc-notes. "La famille Johnson ? Oui, ils habitent Montgomery Circle… cherchez la raison pour laquelle ce camion se trouvait là. Je veux savoir s'il y a des témoins ou des victimes ou bien quelqu'un qui soit impliqué d'une manière ou d'une autre avec ce groupe. D'accord ? Super, merci, Marty ! Je vous revaudrai ça !"

Pendant ce temps, Lois avait fait des recherches en ligne pour voir si la Moving Company avait un site web. Quand Clark raccrocha, elle lui montra ce qu'elle avait trouvé. "Le site paraît assez classique; il n'y a pratiquement que des témoignages et des informations sur la façon d'emballer les objets, mais j'ai trouvé quelque chose… regarde dans le coin en bas. Il est écrit 'Une Société du Groupe Church' ".

"Le Groupe Church ? Attends une minute, est-ce que CK n'a pas dit que dans son monde, Newtrich était associé avec un certain Bill Church Junior ? Et réfléchis, je viens juste de me rappeler du nom de la famille qui emménageait quand l'alarme s'est déclenchée -- il s'agissait des Church ! Je n'ai rencontré que la femme, mais elle a parlé d'un mari."

Lois se pencha en avant. "Tu crois que c'est le même Bill Church que CK connaissait ?"

"Il n'y a qu'un seul moyen de le savoir." Clark décrocha le téléphone et composa à nouveau un numéro. "Jack ! J'ai besoin que tu fasses des recherches et j'en ai besoin d'urgence."

En attendant que Jack et Marty les contactent, Lois et Clark se rendirent soudain compte qu'ils n'avaient pas consulté le site des ventes aux enchères depuis deux jours. D'abord, ils contactèrent brièvement Vince Nelson qui avait déjà été informé de l'enlèvement de Lois et qui lui avait ordonné de rester quelques jours à la maison pour se remettre. Ils se mirent ensuite au travail.

Ils se connectèrent en utilisant leur fausse identité et ouvrirent la page du site web. L'achat du vase était confirmé et la fiche d'informations disait qu'il avait déjà été envoyé et les attendait à Antigua. Clark fut d'accord pour aller le chercher plus tard; M. Fences pourrait le récupérer mais seulement après que la police s'en soit servi comme preuve.

"Voyons voir s'il y a quelque chose de nouveau à acheter," suggéra Lois, en cliquant à l'endroit réservé à cet effet. En effet, il y avait de nouveaux objets et ils étudièrent chacun d'entre eux.

Toutefois, quand Lois passa sur la photo d'un cadre en argent, l'attention de Clark fut attirée. "Eh, remonte un peu… ce cadre me dit quelque chose." Quand la photo du cadre réapparut, Clark en était certain. "C'est incroyable… ce cadre appartient à James Olsen."

Lois regarda plus attentivement. "Tu es sûr ?"

"Absolument; c'était une pièce unique. Perry White l'a offert à James quand James a acheté le Daily Planet. Tu vois les initiales en bas à droite de l'écran ? WMW… Wanda Mae Waldecker."

"La célèbre artiste?" demanda Lois avec surprise.

"Oui, mais il y a cinq ans elle n'était pas encore connue dans le monde entier. Perry lui a demandé de faire ce cadre pour l'offrir à James. C'était juste un petit cadeau à l'époque, mais maintenant, il vaut une fortune."

"Je crois que nous avons notre lien" dit Lois songeuse. "Des objets volés… et les deux objets que nous avons identifiés proviennent également de maisons de Métropolis."

Le téléphone sonna à ce moment-là. Clark répondit à la seconde sonnerie. "Allo ? Salut, Marty, quoi de neuf ? Vraiment ? Laissez-moi noter ça… mince alors… d'accord, merci; c'est vraiment très utile. Heu, pas pour l'instant mais j'aurai peut-être quelque chose pour vous un peu plus tard."

Lois le regarda impatiente.

Clark lui raconta ce qu'il venait d'apprendre. "Marty dit que les Johnson n'ont aucune idée de la raison pour laquelle le camion de déménagement était garé chez eux il y a deux jours mais ils pensent qu'ils ont fait l'objet d'un cambriolage car plusieurs choses ont disparu de chez eux. J'ai la liste ici."

Lois vérifia la liste avec celle du site web et, bien entendu, tous les objets qui avaient été volés chez les Johnson étaient en vente. Elle ne put s'empêcher de sourire. "Oh, c'est génial" s'exclama-t-elle. "C'est tout simplement génial !"

Clark était également très excité. "On les a… maintenant il suffit de trouver qui sont ces 'les'."

"Gene Newtrich, c'est sûr, et son équipe… mais la grande question est de savoir si la Moving Company et ce Groupe Church sont au courant de ce qui se passe. Est-ce que Newtrich est un renégat qui se fait de l'argent sur le dos de la compagnie ?"

"Ou," continua Clark "est-ce que MC est une couverture pour des activités illégales ?"

"Tu as une idée sur la façon de trouver la réponse ?"

Clark réfléchit un long moment en fixant l'écran. Au bout d'un certain temps, il se redressa. "Eh bien, j'ai une idée." Il ouvrit une nouvelle fenêtre et définit le chemin d'accès du site de la Moving Company . "Hum… Lois, trouve-moi ce que nous avons imprimé sur le chemin d'accès du site des ventes aux enchères."

Lois trouva le papier et le tendit à Clark.

"Tu vois ça ?" demanda-t-il en lui montrant quelque chose. "Les deux sites ont la même adresse IP. Ce qui veut dire que les deux sites web sont sur la même machine."

"Comment est-ce possible ?" Lois ne prétendait pas tout comprendre sur ces nouvelles technologies informatiques; Internet était l'un des nombreux changements auxquels elle devait s'habituer depuis son retour à Métropolis.

"Chaque machine qui est en liaison avec Internet a sa propre adresse IP," expliqua-t-il. "Cette adresse peut être affectée à un ou plusieurs noms de domaine dans la table de présentation. Ces noms de domaine sont ce que la plupart des gens utilisent pour accéder à un site web. Quelques personnes les ont personnalisés -- comme le mien par exemple, 'superman.org'."

Et cette table de présentation est un guide de référence pour retrouver le nom d'un domaine par rapport à une adresse IP ?"

"Exactement !" Clark était toujours impressionné par la rapidité avec laquelle Lois comprenait les choses.

"D'accord donc, si les deux sites sont sur la même machine, la personne à qui la machine appartient est impliquée dans les vols. Et si cette personne est MC…"

"Alors MC est probablement au courant du site des ventes aux enchères."

"Précisément. Maintenant il faut que nous trouvions où se trouve cette machine. Jusqu'à présent, nous n'avons aucune preuve de qui l'a créée et de qui s'occupe du site. Voyons voir si un qui-est-qui nous donnera des informations." Clark tapa la commande dans la fenêtre du site de la Moving Company et imprima la réponse. Elle indiquait Gene Newtrich comme principal contact pour le site. Allant sur le site des ventes aux enchères sous la fausse identité qu'ils avaient créée, Clark répéta la même commande. Il imprima la réponse qui leur confirma que Gene Newtrich était le principal contact pour le site. "Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas pensé à cette commande qui-est-qui avant," se lamenta Clark. "Cela nous aurait fait gagner du temps. Je crois que je m'attendais à de fausses informations."

Lois secoua la tête. "Qui serait assez idiot pour autoriser que son nom soit lié à un tel site ?"

Clark poussa un profond soupir. "Je pense qu'il faut que nous considérions la chose comme un cadeau d'anniversaire prématuré."

"Mais où se trouve cet ordinateur ? En as-tu vu un dans la maison de Newtrich à Gore Street quand tu m'as sauvée ?"

"Non…" répondit-il doucement. "Mais à ce moment-là, je n'en cherchais pas. La prochaine fois que je parle à Marty, je lui demanderai de voir s'il en trouve un."

Le téléphone sonna juste à ce moment-là. Lois sourit. "C'est peut-être lui."

Clark répondit très vite et parla tout bas à Lois. "C'est Jack. Il dit qu'il a quelque chose pour nous."

"Branche le haut parleur."

La voix de Jack résonna bientôt dans l'appartement. "Voilà ce que j'ai pu trouver. Bill Church, âgé de 59 ans, est le propriétaire et le fondateur de la Moving Company. Il s'agit d'une SARL fondée il y a six ans, mais c'est une société privée donc, je n'ai pas d'informations concernant les revenus. On dit que c'est une affaire qui fonctionne bien et qui s'est bien implantée dans le marché des affaires quand on considère particulièrement qu'il s'agit d'une société assez récente. Lui et sa femme, Mindy, âgée de 33 ans, habitaient Gotham City et viennent d'emménager à Métropolis la semaine dernière. Ils sont mariés depuis deux ans et n'ont pas d'enfant, mais Church a un grand fils de son premier mariage.

"Je crois que notre Bill Church est le senior et non pas le junior," observa Lois.

"C'est là où ça devient intéressant," continua Jack. "La maison de Gore Street? Elle appartient à une certaine Mindy Stoddard."

"Le nom de jeune fille de Mme Church ?" devina Clark.

"Exactement. J'ai fait des recherches sur d'autres immeubles qui apparaissent à son nom à Métropolis. Il y a un gros entrepôt dans Kingston pas très loin de Gore Street. Tous les deux ont été achetés il y a trois ans, donc il semble qu'ils ont prévu ce déménagement à Métropolis depuis longtemps."

"Qu'as-tu appris au sujet de Mindy Church ?"

"Pas grand-chose… elle est infirmière, spécialisée dans les soins des personnes cardiaques. Ils se sont rencontrés il y a trois ans en Floride alors que Bill Church était l'un de ses malades."

Tout de suite après avoir terminé sa conversation avec Jack, Clark appela Marty. Lui expliquant ce qu'ils avaient trouvé, il demanda si la police pouvait lancer un mandat de recherche. Si l'ordinateur n'était pas dans la maison de Gore Street, il se trouvait peut-être dans l'entrepôt.

Gene Newtrich n'était pas vraiment de bonne humeur. Ses jambes avaient été brisées quand l'énorme meuble lui était tombé dessus. Et pour couronner le tout, il avait été dans l'incapacité de s'échapper quand Superman avait trouvé la journaliste dans le sous-sol. Maintenant, la police avait mis un garde en faction devant sa porte et lui avait lu ses droits.

Il décida de ne pas se vanter de connaître ces fameux droits.

Il demanda plutôt de voir son avocat. On l'autorisa à passer son appel téléphonique et, maintenant, il attendait.

Il ne se passa pas longtemps avant qu'il n'entende une conversation de l'autre côté de la porte de sa chambre. Gene sourit. La blonde aux longues jambes était probablement en train de faire baver les flics qui se trouvaient à la porte. Son visage innocent ainsi que son corps d'enfer désarmaient plus d'un homme; c'est la raison pour laquelle elle était très efficace au tribunal. Mais il suffisait que quelqu'un soit contre elle une seule fois pour s'apercevoir qu'elle n'était pas une personne à se mettre à dos.

La porte s'ouvrit. "Bonjour, Mayson," dit Gene en essayant d'avoir l'air plein d'assurance. "Merci d'être venue."

Mayson Drake lui sourit affectueusement, apparemment amusée de sa condition. "On dirait que vous faites de la musculation."

"Ha ha. Peut-on passer aux choses sérieuses ? Il faut que vous me sortiez de là."

Mayson soupira et ouvrit sa sacoche. Elle jeta un coup d'œil à la porte fermée de la chambre d'hôpital et baissa la voix. "Vous n'allez pas sortir, Gene. J'ai déjà parlé à M. Church; il suit l'affaire. Je vais être honnête, les choses se présentent mal."

Les yeux de Newtrich se rétrécirent. "Que voulez-vous dire par les choses se présentent mal ? Vous êtes mon avocat; il faut que vous me sortiez d'affaire."

Mayson leva les yeux au ciel. "En fait, je suis l'avocate de M. Church. Par le passé, il a dépensé beaucoup d'argent pour vous sortir d'affaire. Maintenant, c'est à votre tour. Lane et Kent du Daily Planet ont trouvé le site web et, grâce à eux, la police est sur le point de découvrir l'entrepôt à l'heure où je vous parle, et nous n'avons pas beaucoup de temps. Correction -- vous n'avez pas beaucoup de temps."

"Ils ne peuvent pas remonter jusqu'à moi avec ce site web… c'est une machine de MC. Si je suis mouillé dans l'histoire, MC l'est également."

L'avocate se mit à rire. "Gene, êtes-vous naïf à ce point ? M. Church a pris des mesures afin de s'assurer que vous seul soyez le seul lien possible avec cette machine."

On aurait dit que la tête de Newtrich allait exploser. "Quelle bande de sales hypocrites !"

Mayson était à juste titre vexée. "Ecoutez, c'est vous qui avez commis cette erreur; c'est vous qui allez payer pour cela. Voilà le marché. Vous êtes l'expert informatique de MCet MC vous a fait confiance pour gérer son site web. Néanmoins à son insu, vous avez également utilisé l'équipement de la société pour des cambriolages et vous avez créé un site web pour vendre certains objets. M. Church et le Groupe Church n'ont rien à voir là-dedans et ils ignoraient totalement ce qui se passait."

"Et, qu'est-ce que j'en retire ?"

"M. Church vous a bien payé dans le passé et il continuera à le faire dans le futur… en supposant qu'il soit satisfait de votre version." Mayson s'arrêta pour s'assurer que Gene l'écoutait. "Chaque année de prison que vous allez faire, M. Church transférera 20 000 dollars sur un compte bancaire ouvert aux noms de vos deux sœurs. Je crois que c'est toujours vous qui les faites vivre, n'est-ce pas ?" demanda-t-elle subtilement.

Le visage de Gene s'assombrit. "Oui, sans aucun doute. Je me suis ruiné pour qu'elles fassent de grandes études et elles ne sont pas capables de trouver un travail pour survivre."

Mayson sourit. "Alors, c'est réglé."

"Eh, attendez - -"

Le sourire disparut de son visage. "Ça suffit. La proposition n'est valable que pour les dix prochaines secondes. Vous refusez et vous vous retrouvez tout seul." Elle attendit sa réponse. "Tic tac, tic tac… d'accord, c'est bon." Elle commença à ranger ses affaires dans sa sacoche.

Gene leva le bras pour l'arrêter. "Vous êtes dure en affaires, Mayson," dit-il les dents serrées. "Mais c'est d'accord."

Bill Church s'enfonça dans son fauteuil, un gros cigare à la bouche. Les choses s'étaient, malgré tout, bien passées dans leur première incursion à Métropolis.

Bien entendu, ils avaient perdu le système informatique et tous les objets volés qu'ils avaient accumulés à Métropolis et ils se trouvaient entre les mains de la police, mais ce n'était que des clopinettes comparé au projet d'ensemble. Après tout, les voleurs avaient été une distraction amusante pour la police et pendant ce temps, cela avait permis à Netgang de s'implanter à Métropolis. Newtrich avait particulièrement bien fait son travail. Confronté à toutes les preuves contre lui, il avait confessé presque immédiatement et avait été transféré dans un hôpital de la prison.

Le Groupe Church avait, de son côté, coopéré avec la police. Il avait même fourni une liste des membres de l'équipe ayant travaillé avec Gene Newtrich afin qu'ils finissent aussi par comparaître au procès. Oh, bien entendu, ces fouineurs de journalistes du Daily Planet avaient des soupçons, mais étant donné qu'aucun des hommes au procès n'avait admis qu'il y avait quelqu'un au-dessus de Newtrich dans cette affaire, la police avait été obligée d'arrêter les recherches faute de preuve.

Bill Church se mit à rire. Toutefois, la meilleure chose, était de savoir qu'il était encore plus pervers que Lex Luthor.

"M. Luthor pensait qu'il était malin en mettant le Daily Planet sur le coup. Il pensait pouvoir se débarrasser de NetGang, mais il avait tort."

Mindy Church avala une grande gorgée de son Coca light. Elle sourit à son mari et s'enfonça dans son large fauteuil de cuir. "Bougez-vous les garçons," dit-elle en souriant. "Il y a un nouveau jeu en ville."

Quand CK revint rue Clinton ce soir-là, Lois, Clark et M. Wells étaient déjà en train de fêter l'événement. "A quelle occasion ?" demanda CK en remarquant la coupe de champagne qu'on lui avait mis dans les mains.

Clark sourit. "Non seulement nous avons trouvé qui a enlevé Lois, mais nous avons réussi à démonter en même temps une affaire de cambriolages. La police a obtenu un mandat de perquisition dans l'entrepôt de Kingston et a trouvé l'ordinateur qui gérait le site web ainsi que la plupart des objets volés."

"Quand nous avons envoyé l'article à Vince, j'ai cru qu'il allait s'évanouir de joie," ajouta Lois avec allégresse. "Non seulement nous avons récupéré notre mise de fonds, mais nous avons réussi à décrocher une exclusivité avant les autres journaux de la ville, avant même qu'ils ne sachent qu'il y avait là un article à faire."

"Bien sûr, nous n'avons pas réussi à faire le lien entre la Moving Company et Bill Church, pas plus que nous n'avons trouvé quelque chose de concret sur cette nouvelle organisation criminelle qui sévit en ville. Mais pour l'instant, je suis assez contente de savoir que tous ces gens vont pouvoir retrouver leurs objets de famille et autres objets de valeur."

Lois sourit. "Une vague rumeur dit que James Olsen était tellement heureux de récupérer son cadre qu'il est sur le point de nous donner une augmentation."

CK se mit à rire et leva son verre. "Les vagues rumeurs -- sont les meilleures."

Pendant le dîner, CK mit Clark au courant du travail qu'il avait fait en tant que Superman au cas où il aurait besoin d'écrire quelque chose pour le Daily Planet. La ville était en voie de reconstruction bien qu'il y ait encore quelques endroits nécessitant des travaux. Heureusement, le maire White faisait un travail remarquable en s'assurant que les équipes faisaient le nécessaire.

Le trio se creusa un peu les méninges sur la façon dont Clark expliquerait comment il avait pu boucler cette affaire de cambriolages en étant Superman la majeure partie de la journée -- en fin de compte, ils furent d'accord pour dire que l'avis de CK était la meilleure solution, d'être aussi vague que possible sur les détails -- puis, M. Wells annonça que la crise était terminée et qu'il pensait que lui et CK pouvaient retourner dans leur univers.

Tandis que M. Wells allait dans sa chambre pour préparer ses affaires, Lois trouva CK assis sur le divan en train de regarder les photos dans son portefeuille. Elle hésita et s'assit à côté de lui. "Hé," dit-elle.

Clark sourit. "Hé."

"Je peux ?" Quand CK lui tendit les photos, elle les étudia attentivement. "Alors, c'est elle, hein ?"

CK sourit en regardant la photo de son mariage avec Lois. "Oui."

"Elle vous manque beaucoup, n'est-ce pas ?" demanda-t-elle.

Le sourire de CK s'effaça. "Oui," dit-il doucement. "Beaucoup."

"J'ai remarqué que vous les aviez regardées plusieurs fois cette semaine, mais je ne voulais pas être indiscrète en vous demandant de les voir. Merci de me permettre de le faire. Je sais que votre Lois a montré à Clark quelques photos quand elle est venue il y a trois ans."

"Vous n'avez pas à me remercier… j'aime les montrer. Lois est également curieuse en ce qui vous concerne, vous savez."

Lois le regarda étonnée. "Vraiment ?"

CK se mit à rire. "Absolument. Je sais que je vais avoir droit à un interrogatoire quand je vais rentrer à la maison."

"Et, qu'allez-vous lui dire ?"

Son expression s'adoucit. "Que vous allez aussi parfaitement bien ensemble que nous."

A ce moment, Clark se dirigea vers eux et s'assit à côté de Lois. "Merci, Clark, pour tout," dit-il sincèrement. "Je ne sais pas comment nous aurions fait sans vous."

CK sourit. "Ce fut un plaisir pour moi. Je dois admettre que j'étais curieux de voir à quoi ressemblait votre monde. Je suis heureux de voir que tout est en ordre."

Lois sourit. "Peut-être qu'un jour on se retrouvera tous ensemble, tous les quatre. Je veux dire par là que c'est injuste ! Tout le monde est allé dans l'univers parallèle sauf moi !"

Tout le monde se mit à rire.

Alors que Lois était sur le point de rendre les photos à CK, elle tomba sur la photo qui se trouvait au début. "Oh, que ce bébé est mignon… qui est-ce ?"

CK sourit. "C'est Laura. Bien entendu, elle est plus grande maintenant. Elle va avoir un an le mois prochain," dit-il fièrement. "Regardez, là, juste derrière. La voici à trois mois; ensuite à six mois. Et elle avait neuf mois sur celle que vous avez vue en premier."

Clark sourit. "A vous entendre, vous avez l'air d'être un père très fier."

"Soyez-en certain !" acquiesça CK. "Je ne sais pas laquelle des deux me manque le plus, elle ou Lois." En voyant l'expression étonnée de Lois et de Clark, il fit un clin d'œil. "Attendez… vous voulez dire que M. Wells ne vous a pas mis au courant ?"

Alors qu'ils hochaient négativement la tête étonnés, CK sourit tendrement. "Laura est notre fille. Lois et moi sommes ses parents."

Les yeux de Lois et Clark s'écarquillèrent et ils examinèrent une fois de plus les photos avec cette fois plus d'attention. "Mince alors…" murmurèrent-ils tous deux en même temps.

Quand Lois releva la tête, elle avait les larmes aux yeux mais un sourire sur le visage. Voilà à quoi pourrait ressembler notre fille, Clark."

Son fiancé était également ému. "Je sais," murmura-t-il.

Quelques minutes après, M. Wells avait emballé ses affaires et ils étaient prêts à partir. Après avoir pris Lois dans ses bras pour lui dire au revoir et serré la main de Clark, il sortit. Néanmoins, CK se retourna une dernière fois.

"Félicitations à tous les deux pour vos fiançailles. Je ne peux pas vous dire combien Lois et moi sommes heureux pour vous. Je sais que vous aurez un superbe mariage." Il fit un clin d'œil. "Même si M. Wells a besoin de vous faire faire un voyage dans le temps avant que vous ne puissiez le consommer."

Lois et Clark parurent surpris. "Le consommer ?" Ils se regardèrent et regardèrent ensuite CK. "Heu, nous n'avons pas rencontré de problèmes dans ce domaine…"

CK fronça les sourcils et fit un petit "Heu". Il haussa les épaules, leur fit un dernier petit signe de la main avant de rejoindre M. Wells qui était déjà parti.

Lois et Clark étaient blottis l'un contre l'autre sur le divan. Cette semaine passée avait été épuisante pour tous les deux, tant au niveau physique qu'émotionnel. Il était agréable d'avoir enfin du temps à passer ensemble, particulièrement sachant que tôt ou tard, Superman serait appelé à reprendre du service.

"Je me sens tellement coupable, Lois" dit enfin Clark doucement. "Tu avais besoin de moi pour te garder en sécurité et j'ai échoué."

Lois soupira. "Clark, tu n'as rien fait de mal. C'est moi qui suis sortie sans toi, tout en sachant que M. Wells avait dit que je pouvais être en danger. Tu ne dois pas culpabiliser."

"Je sais, mais - - "

"Tu ne peux pas contrôler ma vie à ma place, Clark," dit Lois sérieusement. Elle n'était pas en colère mais elle voulait lui faire comprendre. "Tu dois me laisser prendre mes propres décisions et faire mes propres erreurs."

"Lois, tu es la meilleure chose qui me soit arrivée; je ne sais pas ce que je ferais si je devais te perdre."

Elle le serra dand ses bras. "Je ne vais nulle part."

Il sourit. "Je sais… et moi non plus. En fait, le fait de presque te perdre m'a fait réaliser que je dois réexaminer mes priorités. Quand il y a une urgence, je dois forcément faire ce qu'il faut pour être là où on a besoin de toi. Mais je veux que tu saches que tu es ma première priorité, et je ferai tout ce que je peux pour assurer ta sécurité et ton bonheur. Je ne peux pas te promettre que Superman n'interférera pas parfois dans notre vie, mais je te promets que je t'aimerai toujours."

"Et je t'aime moi aussi, 'fly-boy', " dit-elle tendrement en levant la tête pour lui donner un léger baiser.

Quand leurs lèvres se séparèrent, Clark se redressa et releva Lois. Ça me rappelle… j'ai quelque chose pour toi." Il mit la main dans la poche avant de son pantalon et en retira un écrin. Il le lui tendit en lui souriant chaleureusement.

Lois prit l'écrin et ses yeux s'écarquillèrent. Elle l'ouvrit lentement et eut le souffle coupé.

"Je sais que je t'avais dit que tu pourrais choisir ce que tu voulais," dit Clark. "Mais si j'ai appris quelque chose cette semaine, c'est que je ne veux pas attendre plus longtemps pour être avec toi. Veux-tu m'épouser, Lois ?"

Lois le regarda, les larmes aux yeux. La bague était faite d'un solitaire entouré de cinq magnifiques saphirs. Elle ressemblait au collier qu'elle avait admiré dans la vitrine. "Oh, Clark, c'est magnifique."

"Tu l'aimes ?"

Elle éclata de rire et se précipita pour jeter ses bras autour de lui. "Je l'adore. Et moi aussi, je suis impatiente de me marier avec toi."

Et tandis que Clark lui glissait la bague au doigt et l'attirait à lui pour l'embrasser, ils savaient tous deux que c'était vraiment le premier jour du reste de leur vie.

EPILOGUE

Notre Métropolis

M. Wells déposa Clark à Métropolis mais dès que la machine disparut, Clark s'élança dans le ciel en direction du Kansas. En entrant dans la maison, il fut accueilli chaleureusement par sa famille. Bien qu'il ne soit resté dans l'autre univers que trois jours, cela n'avait été que 24 heures dans le sien.

"Clark !" appela Lois quand il entra dans la cuisine. Elle se précipita dans ses bras. "Tu es de retour."

Il la serra très fort contre lui et ferma les yeux tout en passant sa main dans ses cheveux noirs et courts. Oui, c'était sa Lois…. et elle lui avait tant manqué.

Assis à la table de la cuisine avec devant lui une part de tarte aux pommes que sa mère avait faite, il se mit à raconter les événements des trois derniers jours.

La fin de leurs congés arriva trop tôt. L'après-midi suivant, Clark ramena sa famille chez lui, dans leur maison de Métropolis. Une fois Laura couchée pour la sieste, Lois et Clark s'installèrent sur le divan, blottis l'un contre l'autre.

"J'aimerais tant que tu puisses les voir, Lois," dit Clark en souriant. "Ils sont tellement amoureux l'un de l'autre et sont tellement heureux. Mais je dois admettre que de voir ce que Clark a enduré quand Lois a disparu, sachant qu'il devait choisir entre la chercher et sauver des gens du tremblement de terre… ça m'a fait vraiment peur. Je ne sais pas comment je pourrais fonctionner dans une telle situation, si je ne vous savais pas toi et Laura en sécurité."

Lois le serra encore plus fort. "Tu ferais de ton mieux; c'est tout ce qu'on peut te demander."

"Je sais, Lois, mais quand quelque chose d'aussi énorme arrive, il est si difficile de décider ce qui doit passer avant tout. Tu ne peux pas tout faire alors, tu dois choisir."

"Et tu t'inquiètes de ne plus savoir quelles sont tes priorités."

Clark poussa un profond soupir, les yeux rivés sur ceux de Lois. "Avec un tel nombre d'inconnus ayant besoin de Superman, il m'est difficile d'ignorer leurs appels à l'aide et de rester concentré sur la partie la plus importante de ma vie -- toi et Laura. Je ne peux pas m'empêcher de penser que quelque chose comme ce tremblement de terre pourrait arriver à n'importe quel moment pendant que je suis Superman et que -- "

"Chut, ne dis rien."

"Mais, si jamais…" Clark essaya de continuer.

Sa protestation fut interrompue par le regard sévère mais également rempli d'amour de son âme sœur. "Clark, tu t'obsèdes à nouveau. Si cela doit arriver, nous y ferons face ensemble."

Clark se tut et attira sa femme à lui pour l'enlacer tendrement et il posa ses lèvres sur les siennes.

Comme leurs lèvres s'effleuraient, Clark se tendit, ressentant quelque chose qui lui parut familier. Le baiser fut interrompu par un grondement sourd. Le grondement s'amplifia en un frémissement et le sol sous leurs pieds se mit légèrement à trembler. Finalement, tout s'arrêta.

"Mais qu'est-ce que c'était ?!" s'exclama Lois.

"Un tremblement de terre," dit Clark sérieusement. "C'est une bonne chose que tu n'aies pas rangé vos affaires et je vous ramène toi et Laura au Kansas dès maintenant et vous allez y rester les prochaines 72 heures."

"Eh, attends une minute ! Perry aura besoin que tout le monde travaille sur cette histoire, tout comme leur éditeur a eu besoin d'eux. Si les choses se passent comme là-bas, nous avons encore beaucoup de temps avant la grosse secousse."

"Lois - - "

"Clark, tu ne peux pas contrôler ma vie à ma place." Le ton de sa voix adoucit ses paroles. "Je sais que tu es inquiet, mais ne nous précipitons pas. Nous ne savons même pas s'il va y en avoir un autre."

Clark soupira. "D'accord" dit-il avec réticence. "Je vais faire un tour en vitesse pour voir ce que je peux découvrir. Si tout va bien, je m'arrêterai au Planet." Sur ce, il tourbillonna pour se changer. Il embrassa ardemment Lois avant de partir. "Je t'aime" murmura-t-il.

Jimmy fut le premier à apercevoir Clark qui arrivait dans la salle de rédaction. "Salut CK, tu veux participer au pari en ce qui concerne l'épicentre ? La Société Géologique Américaine va faire une conférence de presse au sujet du séisme dans quelques minutes."

"Merci, Jimmy, mais je crois que non." Clark se dirigea directement vers le bureau de Perry.

"Clark, heureux de vous revoir" lui dit Perry. "Je sais qu'officiellement vous êtes en congé jusqu'à demain matin, mais je vais avoir besoin soit de vous, soit de Lois, pour travailler tard ce soir afin de couvrir l'événement sur le séisme. Parlez-en avec elle et tenez-moi au courant."

C'est un Clark inquiet qui se dirigea vers son bureau pour appeler Lois. Bien qu'il n'y ait eu que peu de dégâts à la suite de la secousse, tout comme dans le Métropolis de l'univers parallèle, il savait ce que les prochaines 72 heures pouvaient amener.

Jimmy aperçut CK quitter le bureau de Perry. "J'ai gagné le pari !"

"Laisse-moi deviner, une magnitude de 3,8 dont l'épicentre est à 64 kilomètres au nord-ouest de Philadelphie."

"Non, CK, une magnitude de 4,2 dont l'épicentre est à 48 kilomètres au sud-ouest de Métropolis." Clark laissa échapper un soupir de soulagement. Il apparaissait que l'histoire ne se répétait pas forcément, après tout.

FIN

Les personnages de cet épisode sont la propriété de DC Comics, December 3rd Production et Warner Brothers. Aucun non respect des droits n'est délibéré de la part de l'auteur ou du Season 6 group, toutefois, les idées exprimées dans cet épisode sont la propriété des auteurs © 1999.